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Algérie : un 20e vendredi de manifestations marqué par l'anniversaire de l'indépendance

Des Algériens scandant des slogans contre le pouvoir en place lors du 19e vendredi de mobilisation, le 28 juin dernier. Des Algériens scandant des slogans contre le pouvoir en place lors du 19e vendredi de mobilisation, le 28 juin dernier. [RYAD KRAMDI / AFP ]

Une journée décisive pour l'avenir de la contestation ? Ce 5 juillet, les Algériens sont appelés à manifester pour le vingtième vendredi consécutif, coïncidant avec le 57e anniversaire de l'indépendance du pays. Une mobilisation qui devrait être très suivie, avec toujours la même revendication : le départ du pouvoir en place.

Comme le note le site web algérien TSA, «jamais depuis les premières marches, le 22 février, autant d’appels à marcher n’ont été lancés». L'un d'eux a notamment été émis par plusieurs personnalités algériennes, dans une vidéo publiée sur internet ce mercredi 3 juillet. «Faisons du 5 juillet la concrétisation de la libération de l'Homme, après la libération de la patrie» du pouvoir colonial français le 5 juillet 1962, clament les auteurs, parmi lesquels des universitaires, un avocat, un ancien diplomate et un responsable d'un petit parti d'opposition.

Cet appel s'est ajouté à de nombreux autres, lancés sur les réseaux sociaux. Des internautes veulent notamment faire de ce 5 juillet le «vendredi de la Libération» ou «la plus grande marche de l'Histoire». «Tous dans la rue» pour un «vendredi de la véritable indépendance qui érigera un Etat basé sur la justice, la liberté et la dignité», proclame une image publiée sur Twitter, intimant «Tu dois sortir le 5 juillet !». Une autre invite à rassembler «des millions de marcheurs» ce vendredi, «malgré un climat qui sera certainement caniculaire», note le site d’information ObservAlgérie.

Le président par intérim appelle au dialogue

Bien décidé à contrer la mobilisation monstre qui s'annonce, le pouvoir a présenté ce mercredi 3 juillet un plan pour sortir de la crise politique qui paralyse le pays. Dans un discours à la nation, Abdelkader Bensalah, président par intérim depuis la démission d'Abdelaziz Bouteflika en avril, a proposé un dialogue, sans la participation des autorités politiques ni de l'armée, en vue de l'organisation de la prochaine élection présidentielle.

Cette dernière était prévue le 4 juillet, mais, faute de candidats, a dû être reportée à une date ultérieure, pour l'heure non indiquée. Ainsi, alors que la période d'intérim à la tête de l'Etat d'Abdelkader Bensalah expire ce 9 juillet, celui-ci a déjà annoncé qu'il prolongerait ses fonctions jusqu'à l'élection d'un nouveau président.

Vers un recul du pouvoir en place ?

Une décision qui entre en contradiction avec les revendications des contestataires, qui réclament le départ des principaux dirigeants de la présidence Bouteflika, dont font notamment partie Abdelkader Bensalah, mais aussi le Premier ministre Nourredine Bedoui et le chef d'état-major de l'armée, le général Ahmed Gaïd Salah. Les manifestants ont tout de même remporté une petite victoire cette semaine, avec la démission mardi 2 juillet du président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Moad Bouchareb, qui faisait partie des personnalités visées par la contestation.

Et les protestataires pourraient obtenir une nouvelle concession du pouvoir prochainement. En effet, selon ObservAlgérie, la démission du Premier ministre Noureddine Bedoui serait imminente. Une situation paradoxale puisque, dans le même temps, le pouvoir durcit son attitude vis-à-vis des manifestants, comme en témoignent les arrestations d'une trentaine d'entre eux depuis le 21 juin au motif «d'atteinte à l'unité nationale», pour avoir porté le drapeau berbère lors des marches contre le pouvoir.

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