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Un coronavirus en perte de vitesse

Selon l’OMS, il reste impossible d’affirmer dès maintenant que la crise a atteint son pic. Selon l’OMS, il reste impossible d’affirmer dès maintenant que la crise a atteint son pic. [AP Photo/Vincent Yu]

Un signal d’espoir. Après des semaines d’inquiétude et de propagation du coronavirus chinois, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué samedi 8 février que le nombre de cas de contamination relevés quotidiennement en Chine se stabilisait.

Enfin une bonne nouvelle dans cette urgence sanitaire, dont la gravité a pu faire craindre le scénario d’une pandémie mondiale incontrôlable. Le pire est donc peut-être derrière nous, alors que le bilan humain de l’épidémie de 2019-nCoV (811 morts en Chine, auxquels s’ajoutent un décès à Hong Kong et un autre aux Philippines) a dépassé ce dimanche celui du Syndrome respiratoire aigu sévère (Sras), qui avait fait 774 morts dans le monde entre 2002 et 2003, dont 349 en Chine continentale.

Un confinement efficace ?

L’OMS a tenu un message rassurant, en assurant qu’elle avait enregistré «une période de stabilité de quatre jours, où le nombre de cas rapportés n'a pas progressé», a déclaré le responsable des programmes sanitaires d'urgence de l’institution onusienne, Michael Ryan. En Chine continentale, le nombre d’infections confirmées au coronavirus, apparu sur un marché de Wuhan en décembre, est ainsi dimanche de 37.200, soit «seulement» 2.600 de plus que le précédent bilan quotidien. Mercredi, c’étaient 3 900 contaminations supplémentaires par rapport à la veille qui avaient été annoncées par les autorités chinoises dans leur bilan quotidien. Le nombre de nouveaux cas suspects est, lui aussi, sur une pente largement descendante.

Cette stabilisation de la courbe de la propagation «pourrait refléter l'impact des mesures de contrôle qui ont été mises en place», selon l’OMS, des mesures de confinement strictes étant toujours en vigueur dans de nombreuses villes chinoises, obligeant des millions de personnes à rester calfeutrées chez elles. En revanche, les restrictions de voyage vers la Chine imposées ou conseillées par de nombreux pays - dont la France - n’ont eu qu’un effet limité, ne faisant que ralentir la diffusion du coronavirus de trois jours, selon une étude publiée le 2 février.

Mais l’OMS ne se veut pas non plus trop confiante, estimant qu’il est encore trop tôt pour dire que l'épidémie a dépassé son pic. Ce dernier pourrait survenir dans les deux semaines qui viennent, selon le spécialiste américain Ian Lipkin, de l'Université Columbia. Fin janvier, une équipe de chercheurs de Hong Kong avait de son côté suggéré que ce pic pourrait ne pas intervenir avant avril ou mai.

Des chiffres remis en question

La stabilisation de l’épidémie de coronavirus ne doit pas cacher le fait que celle-ci est encore vigoureuse. Le dernier bilan établi dimanche par les autorités chinoises a fait état de 89 morts supplémentaires en Chine continentale en une journée, soit un nouveau record quotidien, a annoncé la Commission nationale de la santé.

Des doutes subsistent par ailleurs sur la véracité des chiffres officiels chinois relatifs à l’infection, des personnes atteintes de symptômes quasi similaires au coronavirus n’ayant jamais été testées. Et, bien que des chercheurs du monde entier planchent sur un vaccin, l’Institut Pasteur a indiqué qu’entre 18 et 20 mois minimum seraient nécessaires pour en trouver un.

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