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Brésil : un premier cas indigène de coronavirus recensé en Amazonie

Près de 95% des autochtones d'Amérique ont été décimés par des virus importés.[Mauro Pimentel / AFP]

Les peuples les plus isolés ne sont pas épargnés par la pandémie de coronavirus. Le Brésil vient de recenser un premier cas de contamination au sein d'une communauté indigène, dans un village au coeur de la forêt amazonienne.

Selon le ministère de la Santé, il s'agit d'une jeune femme de 20 ans vivant près de la frontière avec la Colombie. Cette professionnelle de santé est issue de l'ethnie Kokama et vit à Santo Antonio do Iça, dans l'état d'Amazonas (nord).

Elle travaillait aux côtés d'un médecin testé positif la semaine dernière après être rentré de vacances dans le sud du Brésil.

Les quinze collaborateurs du praticien et douze patients de l'ethnie Tikuna, qu'il a traités récemment, ont été testés et placés en observation.

Dans un communiqué, le Secrétariat spécial de la santé indigène (Sesai) a précisé que la jeune femme était «le seul cas d'indigène atteint de Covid-19 au Brésil. Pour le moment, elle ne présente pas de symptômes. Les membres de sa famille sont également en observation et à l'isolement.»

Des communautés vulnérables face aux virus importés

La pandémie du nouveau coronavirus est une grande source de préoccupation pour les peuples amérindiens d'Amazonie, qui ont déjà beaucoup souffert au contact du monde extérieur.

Le ministre brésilien de la Santé, Luiz Henrique Mandetta, a souligné, lors d'une conférence de presse, que «la santé des indigènes constitue une grande source d'inquiétude» compte tenu de la vulnérabilité historique de ces communautés face aux virus importés.

Les maladies amenées par les colons européens ont décimé près de 95% des autochtones d'Amérique.

«Une attention décuplée à l'égard de ces populations»

«Il faut porter une attention décuplée à l'égard de ces populations», principalement celles qui n'entretiennent que très peu de relations avec l'extérieur, a prévenu M. Mandetta.

Le ministre craint que le virus puisse être plus meurtrier pour les populations indigènes. Aussi, les «dirigeants autochtones arrivant de l'étranger», après des déplacements avec des ONG, ont été invités à s'isoler pendant quatorze jours et à ne pas se rendre dans les villages.

Le Brésil compte près de 800.000 Amérindiens issus de plus de 300 ethnies. Le Sesai a également prévu d'intensifier la surveillance de la grippe et des maladies respiratoires dans les 34 districts sanitaires spéciaux autochtones.

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