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Le pape François se dit favorable au revenu universel

Pour le pape François, un revenu universel «reconnaîtrait et honorerait les tâches nobles et essentielles» accomplies par les travailleurs pauvres et précaires. Pour le pape François, un revenu universel «reconnaîtrait et honorerait les tâches nobles et essentielles» accomplies par les travailleurs pauvres et précaires.[HANDOUT / VATICAN MEDIA / AFP]

Le revenu universel compte un nouveau défenseur de poids. Dans une lettre rendue publique le dimanche 12 avril, le pape François se dit favorable à l'instauration d'un «salaire de base universel», dont l'intérêt est selon lui mis en lumière par la crise actuelle du coronavirus.

S'adressant aux Mouvements populaires, une organisation catholique représentant les personnes exclues ou en marge du système (travailleurs précaires, sans-abri, paysans sans terre...), le souverain pontife a déploré que l'épidémie de coronavirus affecte «deux fois plus durement» ceux qui n'ont pas de «garantie légale» pour les protéger. Et de citer plusieurs exemples de ces catégories de population qui souffrent des mesures de confinement liées au Covid-19 : vendeurs ambulants, ferrailleurs, forains, petits agriculteurs...

«Vous n'avez pas de revenu pour vous aider à traverser cette période difficile... et le confinement devient insupportable», pointe le pape. Ainsi, selon lui, un revenu universel «reconnaîtrait et honorerait les tâches nobles et essentielles» accomplies par ces travailleurs pauvres. «Cela assurerait et concrétiserait l’idéal, aussi bien humain que chrétien, qu’il ne doit y avoir aucun travailleur sans droits», écrit-il dans sa missive publiée par le Vatican le dimanche de Pâques. 

Une idée de retour dans le débat public

Cette idée de revenu universel (ou de base), correspondant à une somme versée à tous les citoyens sans distinctions, qui était l'une des mesures phares du candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon en 2017, a fait l'objet d'expérimentations dans plusieurs pays ces dernières années, notamment en Finlande, au Kenya, et même en France, tandis que plusieurs autres Etats et villes y réfléchissent (l'Ecosse, l'Inde, la mairie de Paris...). 

Elle revient sur le devant la scène à la faveur de la crise du coronavirus, qui met au chômage ou au chômage partiel des millions de personnes dans le monde, et les fait tomber dans la précarité. En Espagne, le gouvernement de coalition de gauche a annoncé il y a quelques jours plancher sur un revenu universel pour aider les personnes laissées sans ressources par la pandémie de Covid-19, qui perdurerait après la crise.

En France, 19 présidents socialistes de départements ont signé une tribune la semaine dernière dans Le Journal du Dimanche pour réclamer l'instauration d'un tel outil face à la crise sanitaire. Au Royaume-Uni, 170 parlementaires de tous bords ont adressé une lettre au gouvernement en mars, l'enjoignant de mettre en place un «revenu universel d'urgence» le temps de la pandémie. Une proposition du même type a été émise en Allemagne par le journal Frankurter Rundschau, qui a appelé fin mars le gouvernement allemand à instaurer un revenu de base de 1.000 euros par mois pendant six mois. 

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