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Le Brésil dépasse le cap des 10.000 morts, la crise sanitaire d'aggrave

Les plages de Rio, l'une des villes les plus touchées par l'épidémie, sont pratiquement désertes. Les plages de Rio, l'une des villes les plus touchées par l'épidémie, sont pratiquement désertes. [CARL DE SOUZA / AFP]

Le Brésil devient le 6ème pays a passé la barre les 10.000 morts du Covid-19. Et il pourrait devenir un nouvel épicentre de l’épidémie d’ici à quelques semaines.

Le pic de l’épidémie est attendu dans encore plusieurs semaines. Pour le moment, les autorités ont recensé 10.627 morts et plus de 155.000 contaminés. Des chiffres qui pourraient s’avérer 15 à 20 fois plus élevés en réalité, selon l’AFP, le Brésil ne disposant que de peu de tests. De fait, le système hospitalier dans les cinq états les plus touchés est déjà au bord de la rupture : 97% des places en réanimation à Rio de Janeiro sont déjà occupées, d'après RFI.

Une étude menée par l’Imperial College de Londres, publiée le vendredi 8 mai, indique que la pandémie va encore s’aggraver au Brésil lors des prochaines semaines. En effet, selon les chercheurs, le «R zéro» (indicateur du taux de reproduction d’un virus, qui indique combien de personnes sont infectées en moyenne par une personne contaminée, NDLR) serait proche de 3, ce qui veut dire qu’une seule personne infectée en contamine en moyenne trois autres. Les chercheurs expliquent qu’«un taux de reproduction au-dessus de 1 signifie que l’épidémie n’est pas encore contrôlée et que le virus va continuer de se propager.»

Selon le média brésilien Veja et la plateforme de géolocalisation Inloco, le confinement ne serait respecté que par 42,2% de la population à l’échelle nationale. L’Organisation mondiale de la Santé indique pourtant que pour limiter efficacement la propagation du virus, il faut qu’au moins 70% de la population soit confinée.

le gouvernement fédéral contre le confinement

Cela résulte notamment de la divergence de discours des autorités sur le confinement. Le gouvernement fédéral refuse de mettre en place toute politique de restriction de déplacement à l’échelle nationale, craignant une grave crise économique. Le président Jair Bolsonaro considère d’ailleurs le coronavirus comme une «petite grippe» et ne semble pas mesurer l’ampleur de la crise sanitaire. Dimanche 3 mai, il a d'ailleurs réaffirmé son mécontentement face aux mesures de confinement prises au niveau local : «la destruction des emplois de la part de certains gouverneurs est irresponsable et inadmissible. Nous allons payer le prix fort à l'avenir», a-t-il déclaré devant des milliers de manifestants.

Ce sont effectivement les gouvernements régionaux et les villes qui mettent en place des mesures plus ou moins restrictives. Le gouverneur de l’État de São Paulo, le plus touché par la pandémie, a d'ailleurs prolongé le confinement jusqu’au 31 mai.

L’inquiétude grandit également chez les peuples autochtones d’Amazonie, très vulnérables face à la pandémie. Le photographe brésilien Sebastiao Salgado a par ailleurs lancé une pétition la semaine dernière pour alerter sur les risques encourus par ces populations, et demandant aux pouvoirs publics des mesures urgentes pour les protéger.

Des indigènes d’Équateur ont également rejoint cet appel à l’aide. L’État de l’Amazonas ne dispose que d’une seule unité de soin intensif, qui est déjà débordée, selon l’AFP. On y compte 232 morts pour 1 million d’habitants. C’est trois fois plus que dans l’État de São Paulo (79 morts pour 1 million d’habitants), qui est pourtant le plus touché du Brésil.

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