En direct
A suivre

Débat Trump-Biden : une empoignade violente et virulente avec peu de propositions politiques

Insultes et interruptions ont rythmé le débat Insultes et interruptions ont rythmé le débat[Morry Gash / POOL / AFP et SCOTT OLSON / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP]

Chaos dans l'Ohio. Le premier débat présidentiel entre Joe Biden et Donald Trump organisé ce 29 septembre à Cleveland s'est transformé en véritable foire d'empoigne. Les deux hommes ne se sont jamais vraiment écoutés, préférant s'interrompre et s'attaquer du début à la fin de l'événement.

«Est-ce que vous allez vous taire ?», a lancé Joe Biden quelques minutes seulement après le lancement des hostilités. Cette phrase, qui traduit l'exaspération du démocrate face à l'attitude de Donald Trump, résume à elle seule le débat. Le président sortant a en effet utilisé une stratégie simple : tout faire pour empêcher son rival d'aligner deux phrases successives sans l'interrompre. Un comportement que Chris Wallace, modérateur du jour, n'a pas réussi à endiguer. Ce dernier est apparu impuissant, bien loin de l'image qu'il avait véhiculée lors du débat entre Donald Trump et Hillary Clinton en 2016. 

Joe Biden, quant à lui, a choisi une technique différente en régulièrement la caméra droit dans les yeux pour parler aux électeurs. Que ce soit sur la gestion de la crise du coronavirus ou sur les impôts payés par Donald Trump, il a tenté de comparer la situation du milliardaire à celle des «gens chez eux dans leur salon» en s'adressant directement à eux. Par ce biais, il évitait un maximum de discuter directement avec son rival, utilisant souvent la troisième personne pour parler de celui-ci.

La démocratie grande perdante ? 

Se retenant d'être plus agressif derrière un sourire de façade, Joe Biden n'a pas réussi à cacher complètement sa frustration lorsque son argumentaire était parasité par les interruptions de Donald Trump. Il n'a jamais cédé à l'agressivité, quitte à sembler passif à plusieurs reprises, sauf quand il a s'agit de défendre son fils. Plus sûr de lui, le ton plus assumé, il a clamé «mon fils n'est pas un loser». Il faisait ainsi référence à des articles faisant état d'insultes de la part de Donald Trump contre les militaires. Le pensionnaire de la Maison Blanche a répondu en attaquant l'addiction à la cocaïne d'Hunter Biden

Sur le fond, Donald Trump est resté fidèle à lui-même. Lorsqu'il lui a été donné l'opportunité de dénoncer les suprémacistes blancs, d'accepter l'impact de l'homme sur le changement climatique ou encore sa responsabilité dans la division du pays sur les questions raciales, il n'a eu de cesse de détourner l'attention. À ces trois questions, il a répondu que le vrai problème venait dans l'ordre des antifas, de la gestion des feux de forêts et des démocrates qui dirigent les Etats où ont lieu les manifestations Black Lives Matter.

Une prestation qui devrait donc convenir à sa base électorale, qui ne sera pas surprise par son comportement. Joe Biden aura lui aussi été solide sur ses appuis, sans pour autant réussir à tourner le débat sur les idées et les propositions politiques. Il n'aura d'ailleurs pas non plus hésité à utiliser des insultes, traitant son adversaire de «clown» ou de «marionnette de Poutine». Chacun dans leur style, ni Donald Trump ni Joe Biden n'ont donc vraiment perdu le match. À en croire les médias américains, c'est bien la démocratie qui a concédé une défaite face au comportement des deux hommes. 

Retrouvez toute l'actualité des Etats-Unis ICI

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités