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Il y a deux ans, le Covid-19 était signalé pour la première fois en Chine

Le docteur Li Wenliang est un lanceur d'alerte considéré comme celui qui, le premier, a pu faire éclater la vérité sur la gravité du coronavirus. [STR / AFP].

C'était le 31 décembre 2019. Pour la première fois, l'OMS était officiellement prévenue de l'apparition, en Chine, de cas d'une pneumonie atypique due à un nouveau coronavirus. Cette nouvelle maladie, nommée par la suite Covid-19, allait provoquer la plus grave crise sanitaire et économique qu'ait connue toute l'humanité en un siècle.

Cela paraît une éternité, mais c'était il y a tout juste deux ans, presque dans une autre vie.

En France, l'actualité est alors marquée par le mouvement de contestation de la réforme des retraites, sujet qui occupera d'ailleurs la plus grande partie des voeux aux Français d'Emmanuel Macron, à l'aube de l'année nouvelle. 

Au départ, une mystérieuse pneumonie

Mais à des milliers de kilomètres de là, à Wuhan en Chine, le bureau local de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) signale à tous ses responsables l’émergence d’une mystérieuse maladie respiratoire.

Quelques jours plus tard, le 5 janvier 2020, l'OMS révèle alors la nouvelle au monde entier. A l'époque, quelques dizaines de cas seulement sont recensés.

En plus de symptômes similaires et désormais bien connus, comme de la fièvre, de la toux, ou une grande gêne pour respirer, tous ces cas sont reliés au marché de gros de fruits de mer de Wuhan, la capitale de la province du Hubei, en Chine centrale.

Ce marché avait été aussitôt fermé bien qu'à l'époque aucune donnée n'attestait encore d'une transmission interhumaine.

Les autorités locales se veulent d'ailleurs rassurantes, mais en coulisses elles sont pourtant plus que fébriles d'autant que l'on sait aujourd'hui que rien ne semblait plus arrêter l'épidémie.

Un nombre de cas sous-évalué

Au début du mois de janvier 2020, elles évoquent toujours 27 cas, dont 7 graves. Mais le nombre de contaminés est en réalité d’au moins 266, comme on l'apprendra par la suite dans un rapport des autorités chinoises relayé par le South China Morning Post.

Dans la foulée, un lanceur d'alerte, le docteur Li Wenliang, 34 ans, est arrêté dès le 1er janvier pour avoir informé huit de ses collègues par un simple texto que plusieurs patients de Wuhan étaient contaminés par un nouveau virus proche du SRAS. Il est considéré comme celui qui a permis de faire éclater la vérité autour de la gravité du coronavirus. Il mourra lui-même du Covid-19 un mois plus tard.

Avant cela, à la mi-janvier, la France, qui comme d'autres pays vient d'obtenir le séquençage du nouveau virus, commence alors à envisager l'arrivée de l'épidémie sur son sol et pré-alerte les agences régionales de santé (ARS).

Une précaution plus que bienvenue, d'autant que le 20 janvier la Chine annonce que le nouveau coronavirus est bien transmissible à l'homme. 

Les premiers cas apparaissent hors de Chine

Puis les premiers cas hors de Chine apparaissent. Le 24 janvier, trois personnes revenant de Wuhan sont hospitalisées en France, deux à Paris et l’une à Bordeaux.

Ce sont les premiers cas en Europe. L’un des malades, un touriste chinois de 80 ans, mourra le 14 février à l’hôpital Bichat, devenant même le tout premier décès dû au Covid-19 enregistré hors d’Asie.

Ensuite tout s'enchaîne à une vitesse fulgurante. Le 30 janvier 2020, l'OMS qualifie l'épidémie d'urgence mondiale de santé publique. On découvre que les malades sont contagieux même en phase d'incubation, ce qui rend très compliquée la traque du virus.

Le lendemain, le 31 janvier, la France organise les premiers rapatriements de ses concitoyens vivant à Wuhan, les plaçant en quatorzaine dans le sud de l'Hexagone.

Le 15 février, alors que la France vient d'enregistrer la veille son premier décès dû au Covid-19, un rassemblement évangélique réunit 2.000 personnes venues de toute la France à Mulhouse. Parmi eux, plusieurs malades qui dissémineront le Covid dans tout le pays. C'est l'un des premiers clusters, ou foyer épidémique, connu.

En mars, même l'assemblée nationale n'est déjà plus épargnée. Un élu du Haut-Rhin est hospitalisé en réanimation.

L'Europe et la France calfeutrées

L'Europe commence à se calfeutrer. Dans ce climat d'incertitude, les bourses plongent. En France, les écoles sont fermées dès le 12 mars, mais, dans le même temps le gouvernement fait le choix controversé de maintenir le premier tour des municipales qui a bien lieu le 15 mars. Le second tour sera finalement reporté en juin. Un confinement strict étant décrété le 17 mars qui durera jusqu'au 11 mai.

Des restrictions, bien que prises parfois de manière très inégale, sont décidées également partout sur la planète. Ce qui n'empêchera malheureusement pas les Etats-Unis, l'Italie, le Royaume-Uni (où circule aujourd'hui un variant du coronavirus, NDLR) ou le Brésil d'être frappés de plein fouet par la pandémie. 

Alors que le coronavirus continue sa course folle vers les Etats-Unis et l'Amérique latine, devenant le nouvel épicentre de la pandémie, l'Europe, dont la France, sort de sa léthargie et le déconfinement se produit.

Mais avec l'été et les beaux jours, les Français n’hésitent pas à faire la fête sans respecter parfois les gestes barrières. Après s'être nettement améliorés, les indicateurs repartent alors dans le rouge.

D'une vague à l'autre

Considéré comme inutile en mars, le port du masque se généralise alors, hérissant une partie des Français excédés par ces injonctions contradictoires.

Des mesures qui n'empêchent pas la montée d'une deuxième vague épidémique. Ce faisant, les consignes sanitaires sont renforcées avec d’abord un couvre-feu instauré dans les zones infectées, le 14 octobre, mais face à l’augmentation du nombre de cas dans le pays, le couperet tombe et c'est un second confinement qui est promulgué le 30 octobre en France.

Ce confinement d'automne a duré jusqu'au 14 décembre. Depuis les déplacements sont à nouveau autorisés sur l'ensemble du territoire, mais un couvre-feu les empêche (sauf exceptions) de 20 h à 6 h du matin.

Par ailleurs, afin de freiner l'épidémie, il est envisagé de l'avancer à 18 he sur une vingtaine de départements de l'est de la France à partir du 2 janvier 2021.

Les vaccins : la lueur au bout du tunnel

Deux ans après le signalement du virus, le vaccin fait aujourd’hui office de lueur d’espoir pour tenter de sortir de la pandémie.

Une campagne de vaccination coordonnée à l’échelle est lancée le 27 décembre. En France, le souhait initial est de vacciner de deux doses, tout d’abord les personnes à risques. A ces doses, un pass sanitaire est instauré il permet de contrôler les personnes vaccinées se rendant dans des lieux où la contamination peut s’avérer élever.

Ce pass est même un symbole de privation de libertés pour des milliers de Français, qui ont manifesté tout l’été de 2021, partout en France.

Alors que la France fait figure de bon élève en terme de vaccination avec 76,8% soit 51.746.389 personnes, complètement vaccinése, et qu’une troisième dose est préconisée, l’émergence du variant Omicron tend à rebattre toutes les cartes.

Plus contagieux, mais moins virulent, Omicron fait exploser le nombre de contaminations dans le monde entier lors de la période des fêtes de fin d’année.

Alors que les services hospitaliers s’alertent, certains épidémiologistes auraient émis l’hypothèse que la forme moins grave d’Omicron pourrait conduire à la fin de la pandémie, une fois l’immunité collective et la couverture vaccinale seront atteintes.

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