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Tout savoir sur Ngozi Okonjo-Iweala, première femme à la tête de l'OMC

Ngozi Okonjo-Iweala est la première femme et la première personne originaire d'Afrique à être nommée à la tête de l'Organisation mondiale du commerce. [Fabrice COFFRINI / AFP]

Elle est décrite comme l'une des femmes les plus puissantes du Nigeria et sa nomination à la tête de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), ce lundi 15 février, semble le confirmer. A 66 ans, Ngozi Okonjo-Iweala est non seulement la première femme mais aussi la première personne originaire d'Afrique à occuper ce poste.

Une vie entre le Nigeria et les Etats-Unis

Ngozi Okonjo-Iweala est la fille d'un chef traditionnel nigérian. Elle est née en 1954 à Ogwashi Ukwu, dans l'Etat fédéral du Delta, dans la partie ouest du Nigeria.

Mais elle a vécu la majeure partie de sa vie aux Etats-Unis, notamment pour ses études. Elle a été élève au sein de deux universités prestigieuses  : le Massachusetts Institute of Technology (MIT) et Harvard.

Sa carrière a commencé au sein de la Banque mondiale, en 1982. Elle y a travaillé pendant 25 ans et a candidaté, sans succès, pour la présidence de cette institution en 2012.

Un «symbole» au Nigeria

Selon Idayat Hassan, la directrice du Centre for Democracy and Development, basé à Abuja, Ngozi Okonjo-Iweala «n'est pas juste aimée au Nigeria, elle est adorée, c'est un symbole».

Dans son pays de naissance, la nouvelle directrice générale de l'OMC a été ministre des Finances deux fois, mais aussi cheffe de la diplomatie pendant deux mois.

En juillet dernier, Ngozi Okonjo-Iweala a été nommée envoyée spéciale de l'Union africaine dans la lutte contre la pandémie sur le continent. A ce titre, elle sollicite des soutiens à l'international pour lutter contre la crise économique mondiale et ses conséquences sur les pays africains.

Une candidature contestée

Cette économiste chevronnée a aussi ses détracteurs, dont les voix n'ont pas manqué de s'élever contre sa candidature à l'OMC. Sarah Chayes, qui a écrit un livre-enquête sur la corruption à grande échelle («Thieves of State», soit «Voleurs d'Etat», en français), considère que c'est «une honte qu'elle puisse même être retenue pour ce rôle».

L'auteure fait allusion aux mandats de Ngozi Okonjo-Iweala en tant que ministre des Finances. Sarah Chayes concède qu'«elle a peut-être adopté quelques réformes sur la transparence», mais affirme que «près d'un milliard de dollars disparaissaient chaque mois des caisses de l'Etat quand elle dirigeait les finances».

Celle que l'on surnomme «Dr. Ngozi» n'a jamais été poursuivie par la justice pour ces détournements présumés mais certains lui reprochent de ne pas avoir fait davantage pour les empêcher. A l'image d'Olanrewaju Suraju, président de l'ONG nigériane Human and environmental Development Agenda : «Elle aurait pu démissionner et mettre à nue la corruption», considère-t-il.

De nouvelles responsabilités en pleine pandémie

Commentant sa candidature à la tête de l'OMC, Ngozi Okonjo-Iweala a affirmé que le poste exige «plus que tout» de «l'audace» et «du courage». Deux qualités dont elle aura sans doute besoin pour faire face à ses nouvelles responsabilités en pleine pandémie de coronavirus.

Elle se hisse au sommet de cette institution dans un contexte de crise économique mondiale mais aussi de crise de confiance envers l'Organisation, alors que la libéralisation du commerce mondialisé est vivement critiquée.

Ngozi Okonjo-Iweala pense que la crise a entraîné une montée des protectionnismes et du nationalisme à travers le monde, ce qui constitue selon elle un obstacle pour relancer l'économie.

Dans un entretien auprès du magazine américain Foreign Affairs en avril, elle affirmait : «Une façon d'assurer une offre suffisante de vaccins et son équitable distribution est de supprimer certaines barrières érigées par les lois sur la propriété intellectuelle et les transferts de technologie».

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