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Norvège : les influenceurs devront désormais signaler les photos retouchées sur les réseaux sociaux

Devront être signalées les photos sur lesquelles la forme, la taille ou la peau du corps de la personne est retouchée. Devront être signalées les photos sur lesquelles la forme, la taille ou la peau du corps de la personne est retouchée. [Unsplash/Kate Torline]

Pour lutter contre la «pression corporelle» à se conformer à des canons de beauté le plus souvent irréalistes, qui touche particulièrement les jeunes, la Norvège a décidé de légiférer. Une loi votée la semaine dernière contraint les influenceurs et les publicitaires à signaler toute utilisation d'une photo retouchée sur Instagram et les autres réseaux sociaux.

Cet amendement à la loi sur le marketing du pays a été adopté à une large unanimité vendredi dernier par le Parlement norvégien, à 72 voix pour et 15 contre. Il doit encore être approuvé par le roi Harald V pour pouvoir entrer en vigueur.

Le texte stipule que cette obligation de signalement s'applique aux photos publiées sur Instagram, Facebook, Snapchat, TikTok et Twitter par les stars et les influenceurs, s'ils sont rémunérés grâce à leur post.

Devront être accompagnées d'une signalétique, créée par le ministère norvégien de l'Enfance et des Affaires familiales, les images sur lesquelles la forme, la taille ou la peau du corps de la personne est retouchée. Les filtres ajoutés avant la prise de la photo sont aussi concernés. Parmi les manipulations visées selon le média américain Vice, figurent les lèvres grossies, les tailles réduites et les muscles exagérés. Les contrevenants s'exposent à des amendes, voire à des peines de prison.

Difficile à mettre en oeuvre

Cette loi a été votée dans un contexte de fort débat en Norvège autour de la notion de «kroppspress» (littéralement «pression corporelle» en français). Cette injonction à paraître toujours beau et à son avantage «est présente sur le lieu de travail, dans l'espace public, à la maison, dans les médias, etc.», a déploré Kjell Ingolf Ropstad, ministre norvégien de l'Enfance et des Affaires familiales. Elle «est tout le temps là, même imperceptiblement, et est difficile à combattre.»

Le ministre a ainsi dit espérer que cette nouvelle réglementation «apportera une contribution utile et significative à la réduction de l'impact négatif» des photos retouchées, «en particulier sur les enfants et les jeunes». Il a malgré tout concédé qu'elle serait compliquée à mettre en oeuvre, parce qu'il est parfois difficile de repérer si une photo a été modifiée ou non.

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