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Climat : les émissions de CO2 proches des niveaux records d’avant la pandémie

Les émissions de CO2 ont à nouveau bondi de 4,9% en 2021. Les émissions de CO2 ont à nouveau bondi de 4,9% en 2021. [FREDERIC J. BROWN / AFP]

Malgré les discours sur la «relance verte» post-Covid-19, les émissions de CO2 dans le monde sont désormais proches des niveaux records d’avant la pandémie, selon une étude publiée ce jeudi 4 novembre.

Les mois de pandémie, avec l’arrêt de nombreux secteurs d’activité, avaient provoqué une chute spectaculaire de 5,4% des émissions en 2020. Une diminution qui n’aurait finalement été qu’une parenthèse, puisque selon les scientifiques du Global Carbon Project, les émissions de CO2 ont à nouveau bondi de 4,9% en 2021, pour se rapprocher à moins de 1% du record absolu de 2019.

En effet, si de nombreux politiques avaient appelé à une relance économique plus « verte » au sortir de la pandémie de pandémie de Covid-19, la reprise s’est surtout appuyée sur les énergies fossiles. Les émissions dues au charbon devraient ainsi dépasser leur niveau de 2019.

Concernant les émissions dues au pétrole, projetées en augmentation de 4,4% pour 2021, elles ne rattrapent pas encore les niveaux d’avant Covid. Cependant, les chercheurs soulignent que le secteur des transports n’a pas encore trouvé son niveau d’activité normal, ce qui signifie que les émissions doivent encore s’intensifier.

Les émissions pourraient battre de nouveaux records

Au rythme de 2021, pour avoir 50% de chances de tenir l’objectif du Giec de +1,5°C d’ici à la fin du siècle, il reste huit ans d'émissions, vingt ans pour limiter le réchauffement à +1,7°C et 32 ans à +2°C, selon cette étude. 

Publiée à l’occasion de la COP26, cette étude se veut être «un rappel à la réalité de ce qui se passe dans le monde pendant que nous discutons à Glasgow de la façon de combattre le changement climatique», selon les mots de Corinne Le Quéré, climatologue et l’une des auteurs de cette étude.

Alors que les scientifiques pensaient que l’année 2019 pouvait être le pic des émissions de gaz à effet de serre, la reprise post-pandémie prouve finalement qu’elles peuvent encore accroître et peut-être même battre des nouveaux records, et ce à cause du manque d’engagement des puissances mondiales. C’est pourquoi les chercheurs appellent à «une action immédiate et une cohérence globale dans la réponse mondiale au changement climatique». 

Les chercheurs ont toutefois relevé des indicateurs qui poussent à l'optimisme : sur la décennie 2010/2019, 23 pays représentant environ un quart des émissions mondiales de CO2, ont vu leurs émissions substantiellement baisser, alors que leur économie a été en croissance. Signe qu’il est bien possible d'inverser la tendance. 

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