En direct
A suivre

Russie : que se passerait-il si Vladimir Poutine mourait ?

La Russie est régie par un système politique autoritaire et centré sur son président. [Alexandr Demyanchuk / SPUTNIK / AFP]

Vladimir Poutine est-il proche de la fin ? Depuis plusieurs semaines, les spéculations autour de la santé du dirigeant russe vont bon train, posant en creux la question de sa succession. Que se passerait-il pour l’avenir de la Russie et du monde si le maître du Kremlin venait à mourir dans un avenir proche ?

En Russie et partout ailleurs, les rumeurs concernant la santé de Vladimir Poutine se répandent à une vitesse folle. Cancer, maladie de Parkinson…nombreuses sont les hypothèses qui alimentent les réseaux sociaux, notamment en raison de ses récents changements physiques. Une santé réputée déclinante qui aurait potentiellement joué un rôle dans sa décision d'envahir l'Ukraine le 24 février dernier, et qui nous interroge sur l'avenir du régime russe en cas de décès de son président. 

La Russie est régie par un système politique autoritaire et centré sur son président, et la mort du chef d'État de 69 ans ne serait pas sans conséquences, à la fois pour le pays, mais aussi de manière plus globale, dans un contexte actuel d'isolement économique et de conflit international sur fond de guerre en Ukraine. 

L'INTÉRIM POUR LE PREMIER MINISTRE 

Si ces rumeurs s'avèrent réelles, le pays devrait se préparer à une inévitable succession, dont la Constitution prévoit les modalités. D’après les textes, si Vladimir Poutine ne peut plus exercer son pouvoir, par exemple pour des raisons de santé, l’article 92 de la Constitution russe prévoit que l’intérim soit assuré par le Premier ministre. Pendant la durée de son empêchement s’il est temporaire, et pour une durée de trois mois maximum en cas de décès, le temps d’organiser des élections pour élire un nouveau chef d’État. 

UN GRAND FAVORI SE DÉGAGE 

Le cas échéant, c’est donc l’actuel Premier ministre, Mikhaïl Michoustine, qui prendrait temporairement la suite de Vladimir Poutine. Bien qu'étant très populaire auprès des Russes, le Premier ministre n'est pas assuré de prendre naturellement la succession du président. C’est en tout cas ce que rapporte Anna Colin Lebedev sur Twitter, une spécialiste des sociétés post-soviétiques (Russie, Biélorussie, Ukraine) et maîtresse de conférences en sciences politiques à l’université Paris-Nanterre.

D’après ses propos relayés sur Slate, l’homme de 56 ans ne bénéficierait pas d’un réel appui au sein du pouvoir politique, il serait notamment éloigné des généraux militaires très influents dans le pays, et n’aurait pas de réelle soif de pouvoir. Des informations confirmées par le Daily Mirror, qui ajoute qu’un autre homme politique russe est en bien meilleur position pour succéder à Vladimir Poutine : son actuel bras droit, Nikolaï Patrouchev. 

PAS DE CHANGEMENT DE CAP

Actuellement secrétaire du Conseil de sécurité russe, Nikolaï Patrouchev est souvent cité comme étant le successeur naturel de Vladimir Poutine. Plusieurs raisons expliquent cela : leur excellente relation, ils sont nés la même année, dans la même ville de Saint-Pétersbourg, ont suivi les mêmes études et sont tous les deux passés par le KGB. Mais aussi et surtout leur vision politique commune, celle d'une Russie puissante sur la scène internationale, qui lutte à armes égales face aux États-Unis et au bloc occidental, rapporte Slate

On peut donc imaginer que si Vladimir Poutine venait à décéder, et Nikolaï Patrouchev à le remplacer, il ne faudrait pas s’attendre un changement radical de politique, bien au contraire. Selon les renseignements américains, ce serait même lui qui aurait incité Vladimir Poutine à poursuivre son invasion en Ukraine. 

Néanmoins, en Russie, l’histoire montre qu’il ne faut pas tirer de conclusions trop hâtives, et malgré son statut de grand favori, Nikolaï Patrouchev n’est pas assuré d’être le successeur de son ami Vladimir Poutine. Dans l’hypothèse où le dirigeant venait à se retirer pour des raisons médicales, ou à mourir, plusieurs personnalités politiques pourraient profiter de cette instabilité pour tirer leur épingle du jeu et rebattre les cartes du pouvoir. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités