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Croatie : le pays adopte l’euro et entre dans l’espace Schengen ce 1er janvier

En Croatie, environ 80 % des dépôts bancaires sont libellés en euros. [Denis LOVROVIC / AFP]

Après une décennie au sein de l’Union européenne, la Croatie a adopté, ce samedi à minuit, l’euro et est entrée dans l’espace Schengen.

La Croatie a adopté l'euro et intégré l'espace Schengen de libre circulation, deux étapes majeures pour ce petit pays des Balkans qui a rejoint l'Union européenne voilà près d'une décennie.

À minuit samedi, la Croatie a dit adieu à sa monnaie, la kuna, pour devenir le vingtième membre de la zone euro.

Elle devient en même temps le 27e Etat à rejoindre l'espace Schengen, vaste zone au sein de laquelle plus de 400 millions de personnes peuvent voyager librement sans contrôles aux frontières intérieures.

L'entrée dans la zone euro et dans l'espace Schengen constitue «deux objectifs stratégiques pour davantage d'intégration à l'UE», a insisté mercredi le Premier ministre croate conservateur Andrej Plenkovic.

En effet, les dirigeants croates soulignent régulièrement les avantages attendus pour ce pays des Balkans qui compte 3,9 millions d'habitants et appartient à l'Union européenne (UE) depuis juillet 2013.

L’EURO COMME REMPART À L’INFLATION

L'euro est déjà très présent en Croatie. Environ 80 % des dépôts bancaires sont libellés en euros, les principaux partenaires de ce pays méditerranéen se trouvent en zone euro et le tourisme, qui pèse 20 % du PIB, est alimenté par une importante clientèle européenne.

Pour les experts, ce passage à l'euro contribue à protéger l'économie croate, l'une des plus faibles de l'UE, dans un contexte mondial d’une inflation galopante, de grave crise énergétique et d’insécurité géopolitique depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février dernier. En effet, en novembre, l'inflation atteignait 13,5 % en Croatie comparé à 10 % dans la zone euro.

Une nouvelle frontière à protéger

L'entrée dans la zone Schengen donne aussi un coup de fouet au tourisme pour ce pays de près de 4 millions d’habitants, très apprécié pour ses paysages et ses criques. Les longues files d'attente aux frontières croates avec ses voisins européens, la Slovénie et la Hongrie, font désormais partie du passé.

En revanche, le défi d’une frontière à protéger va continuer à se poser. Depuis que le pays a rejoint l'UE, il a hérité de la lourde tâche de protéger une frontière extérieure terrestre longue de plus de 1.350 km dont la majeure partie est avec la Bosnie. Un point qui devient d’autant plus sensible avec l’entrée du pays dans l’espace Schengen.

La Croatie se trouve sur la route dite des Balkans occidentaux empruntée par les migrants, mais aussi par des trafiquants d'armes, de drogues et d'êtres humains.

Comment les Croates perçoivent ce passage à l’euro ?

Les sentiments sont partagés pour les Croates : s'ils se réjouissent en général de la fin des contrôles aux frontières, le changement de monnaie inspire lui de la méfiance. «Nous allons pleurer notre kuna, les prix vont exploser», se lamente à Zagreb, Drazen Golemac, un retraité âgé de 63 ans. Son épouse Sandra se veut toutefois optimiste et se dit sûre que «l'euro a plus de valeur».

«Rien ne change le 1er janvier, tout est calculé en euros depuis deux décennies de toute manière», observe quant à lui Neven Banic, un employé. C’est en effet le cas pour le prix des biens de valeur, comme les voitures ou les appartements.

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