Une semaine après avoir accueilli à Kiev les représentants des institutions européennes, et au lendemain d'une visite à Paris, le président ukrainien Volodymyr Zelensky est attendu ce jeudi à Bruxelles pour un sommet avec les dirigeants de l'UE.
Volodymyr Zelensky sera bien au conseil européen qui se tient à Bruxelles ce jeudi. Après avoir rendu visite au Premier ministre britannique Rishi Sunak et au roi Charles III ce mercredi à Londres, puis à Emmanuel Macron à l'Elysée dans la soirée, le président ukrainien va ainsi faire un détour par la capitale belge.
Le dirigeant reconverti chef de guerre l'a confirmé lui même mercredi soir. Cette rencontre avec les «dirigeants de l'Union européenne», a-t-il dit, se fera pour évoquer le soutien militaire supplémentaire qu'il réclame à ses alliés occidentaux.
Le Royaume-Uni avait annoncé peu avant dans la soirée mercredi qu'il allait examiner la possibilité de livrer des avions à Kiev «à long terme», et Volodymyr Zelensky a affirmé qu'il allait «discuter de ces sujets» avec l'UE ainsi que «des missiles à longue portée».
Jusqu'à hier soir la venue en Belgique du président ukrainien demeurait pourtant encore bien incertaine. Si le président du Conseil européen Charles Michel avait fait savoir en début de semaine qu'il avait invité Volodymyr Zelensky «à participer en personne à un futur sommet», la présence du dirigeant jeudi n'avait pas été officialisée dans la foulée.
L'initiative de Charles Michel, aussi peu de temps après le voyage des chefs de l'UE à Kiev, avait quoi qu'il en soit irrité dans certaines capitales. Des diplomates l'ont soupçonné de vouloir se mettre en valeur par rapport à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avec qui les relations sont mauvaises.
Selon Politico, le secret qui devait entourer le déplacement de Volodymyr Zelensky a été brisé lundi au Parlement européen, ce qui avait fait planer le doute sur une éventuelle annulation pure et simple pour des raisons de sécurité. L'information avait en effet fuité après une réunion entre la présidente Roberta Metsola et les chefs des groupes parlementaires au sujet des préparations d'une session plénière extraordinaire ce jeudi en présence du président ukrainien.
Pour son premier déplacement à l'étranger depuis le début de l'invasion de son pays par la Russie il y a près d'un an, Volodymyr Zelensky avait choisi Washington où il avait été accueilli en héros en décembre. Il avait obtenu du président américain Joe Biden la fourniture du système de défense Patriot pour contrer les attaques aériennes et les tirs de missiles russes.
les avions, une ligne rouge ?
Malgré ses demandes répétées, il est pourtant peu probable qu'il obtienne des annonces aussi concrètes à Bruxelles. Les Européens viennent d'accepter de fournir des chars et forment à marche forcée des unités ukrainiennes.
Une nouvelle réunion pour les fournitures d'armements est prévue le 14 février en marge d'une réunion des ministres de la Défense de l'Otan. Mais les demandes de missiles et d'avions formulées par l'Ukraine sont une ligne rouge que peu d'Européens sont prêts à franchir.
Par ailleurs, comme à Kiev le 3 février, Volodymyr Zelensky pourrait aussi profiter de la présence des dirigeants européens pour pousser une adhésion rapide de l'Ukraine à l'UE.