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Voici les 20 plus belles photos du monde microscopique de 2023

Une œuvre d'art contemporain ? Non, juste des cristaux de caféine grossis vingt-cinq fois sous la lumière polarisée d'un microscope. [©Stefan Eberhard/University of Georgia Athens USA/Nikon Small World]

La prestigieuse compétition «Nikon Small World», qui récompense chaque année les meilleures images réalisées à l'aide d'un microscope, a dévoilé ce mardi, les lauréats de sa 49e édition. Une occasion de découvrir toute la beauté de l'infinement petit, invisible à l'œil nu.

Créé en 1975, le concours de photomicrographie «Nikon Small World» a publié ce mardi 17 octobre son palmarès 2023. Quatre-vingt six photos ont été récompensées pour leur portée scientifique et artistique par le jury, parmi près de 1.600 images soumises par des scientifiques et/ou des photographes en provenance de 72 pays. 

Photographie réalisée à l'aide d'un microscope, la photomicrographie désigne également l'ensemble des techniques permettant de prendre des photos à l'aide d'un microscope composé ou numérique, de sujets comme des cellules, atomes, insectes, bactéries ou bien encore virus.

La première place du «Nikon Small World 2023» a été remportée par la photo de la tête du nerf optique d'un rongeur réalisée par Hassanain Qambari et Jayden Dickson, duo de chercheurs du Lions Eye Institute, institut australien de recherche scientifique sur la prévention de la cécité, et centre mondial de soins ophtamologiques affilié à l'Université d'Australie occidentale.

«Le Nikon Small World est formidable car il met en valeur des travaux étonnants réalisés dans des disciplines variées et en provenance du monde entier. Toutes les images présentées dans ce concours illustrent la beauté et le côté artistique de la science, qui risqueraient autrement d'être négligés. Une telle compétition ne célèbre pas seulement le travail acharné et la passion des participants, mais il peut aussi attirer et inspirer de jeunes scientifiques à poursuivre une carrière dans les sciences. Cela m'a certainement inspiré», a déclaré Hassanain Qambari.

Découvrez les images primées et classées dans le top 20 de cette compétition, vitrine majeure pour les photomicrographes de tous les horizons.

la tête du nerf optique d'un rongeur

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©H. QAMBARI/J. DICKSON/The Lions Eye Institute/Department of Physiology & Pharmacology/Perth

Vainqueur de la compétition, ce cliché d'Hassanain Qambari et de Jayden Dickson donne à voir la tête du nerf optique d'un rongeur grossi 20 fois. Cette image est le résultat d'un empilement d'images réalisées à l'aide d'un microscope confocal, en fluorescence, permettant de mettre en évidence les astrocytes (en jaune), les protéines contractiles (en rouge) et la vascularisation de la rétine (en vert).

Pour le jury, cette image apporte une contribution importante à l'étude et à l'inversion de la rétinopathie diabétique, qui touche une personne atteinte de diabète sur cinq dans le monde. La rétinopathie diabétique survient lorsque l'hyperglycémie endommage les vaisseaux sanguins du tissu rétinien, ceux-ci peuvent gonfler ou fuir, entrainant une vision floue voire la cécité.

«Les critères de diagnostic et les traitements actuels de la rétinopathie diabétique se limitent à l'apparition tardive de la maladie, avec des dommages irréversibles à la microvasculature et à la fonction rétiniennes», a déclaré Hassanain Qambari.

«Le système visuel est un organe complexe et hautement spécialisé, et même des perturbations relativement mineures de la circulation rétinienne peuvent entraîner une perte de vision dévastatrice. Je me suis inscrit au Nikon Small World pour montrer la complexité de la microcirculation rétinienne», a-t-il ajouté.

une allumette s'enflamme sous l'effet de sa friction sur le grattoir 

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©Ole BIEFELDT

La deuxième place a été attribuée à Ole Biefeldt, un Allemand de 22 ans basé à Cologne, en Allemagne. Pour concevoir cette image grossie 2,5 fois, cet artiste numérique spécialisé en macrophotographie et en cinématographie, a procédé à un empilement de prises de vues réalisées en microscopie en fond clair afin d'obtenir une profondeur de champ.

«Pour capturer cette image, j'ai dû construire un système de contrôle des mouvements pour déplacer uniquement la boîte d'allumettes. Grâce à ce procédé, la tête de l'allumette reste au centre de l'image au moment où elle s'enflamme», a-t-il indiqué en légende de sa photo postée sur Instagram.

Des cellules de cancer du sein

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©Malgorzata LISOWSKA

La Polonaise Malgorzata Lisowska s'est vu décerner la troisième place du podium pour son image de cellules cancéreuses affectant un sein. Elle est consultante indépendante en soins de santé axés sur les valeurs, c'est-à-dire ceux basés sur la recherche du compromis optimal entre les avantages objectifs et subjectifs de chaque patient pour leur garantir de manière durable des soins médicaux de haute qualité et rentables.

des crocs venimeux d'une petite tarentule

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©John-Oliver DUM/Medienbunker Produktion

L'Allemand John-Oliver Dum a photographié la bouche d'une tarentule laissant apparaître une forêt de poils tactiles d'où émergent deux crochets, outils permettant à cet arachnidé d'injecter du venin dans ses proies pour les paralyser. La taille de ces «armes» redoutables a été multipliée par 10.

Des poils défensifs couvrant une feuille d'olivier de bohême

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©David MAITLAND

Multiprimé, ce photographe naturaliste et docteur en zoologie, David Maitland est spécialisé dans la macrophotographie d'invertébrés ou de végétaux. Utilisant un 35 mm couplé à un microscope électronique à fluorescence, le Britannique a capturé une feuille d'olivier de Bohême, révélant une multitude de poils défensifs couvrant sa surface.

une moississure rare : le comatricha nigra

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©Timothy BOOMER/WildMacro.com

L'Américain Timothy Boomer s'intéresse particulièrement à la faune et la flore californienne. Parmi ses sujets de prédilection, on retrouve les fleurs sauvages, les champignons mais aussi les moississures visqueuses comme la comatricha nigra qui mesure en général environ 1,5 mm. Il a collecté un spécimen à Vacaville, dans le nord de la Californie et l'a photographié en multipliant sa taille par 10. L'empilement de 179 prises de vues a permis d'obtenir cette image composite. «Je suis toujours excité lorsque je tombe sur une comatricha en développement. Comme je trouve ces organismes beaux et intrigrants, je ne recule devant obstacle pour les immortaliser en photo», a déclaré le photographe naturaliste.

un embryon de souris

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©Dr Grigorri TIMIN/ Dr Michel MILINKOVITCH/Department of Genetics and Evolution/University of Geneva

Grands gagnants de l'édition précédente du concours pour l'image de la main d'un embryon de gecko géant de Madagascar, les chercheurs du département de génétique et évolution de l'Université de Genève, Gregorii Timin et Michel Milinkovitch ont été distingués cette année pour une photo d'un embryon de souris, grossi 4 fois, grâce à un microscope à feuillet de lumière.

des cristaux de caféine

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©Stefan EBERHARD/University of Georgia Athens (USA)

Grossis 25 fois à l'aide d'un microscope en lumière polarisée, ces cristaux de caféine sont l'œuvre du photographe amateur et chercheur de l'Université de Georgie, aux Etats-Unis, Stefan Eberhard. Le talent de ce natif de Suisse est régulièrement salué et récompensé lors de compétitions de photographie scientifique et ses clichés reproduits dans de nombreux magazines.

l'architecture d'une cellule souche en division

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©Valibhav DESHMUKH/Baylor College of Medecine/Department of Molecular Physiology and Biophysics/Houston

L'image grossie 60 fois d'un squelette cellulaire d'un myoblaste, cellule souche responsable de la formation des muscles squelettiques dans l'embryon ou lors de la réparation des muscles endommagés, a été conçue par Valibhav Deshmukh, chercheur du département de physiologie moléculaire et biophysique du Baylor College of Medecine, à Houston.

Le cytosquelette est la charpente de l'architecture de la cellule, il contrôle ses mouvements et les mouvements de ses structures internes. Il est composé de microfilaments appelés actine F (en orange), de microtubules (en bleu cyan) et de filaments intermédiaires.

une culture de motoneurones 

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©Melinda BECCARI/Dr Don W. CLEVELAND/UC San Diego/Departlment of Cellular and Molecular Medecine

Muni d'un microscope confocal à fluorescence, les chercheurs Melinda Beccari et Don W. Cleveland du département de médecine cellulaire et moléculaire de l'Université de San Diego, en Californie, aux Etats-Unis, ont réalisé cette image d'une culture de motoneurones grossie 20 fois. 

du sirop de sucre cristalisé

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©Dr Diego GARCIA/Universidad Complutense de Madrid/Real Sociedad Española de Fisica

Professeur de l'Université Complutense de Madrid, l'Espagnol Diego Garcia a photographié du sirop de sucre cristallisé, en le grossissant 25 fois grâce à un microscope en lumière polarisée. 

une «guêpe-coucou» posée sur une fleur

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©Sherif ABDALLAH AHMED/Faculty of Science/Tanta University, Department of Zoology/Egypt

Photographié par le chercheur du département de zoologie de l'Université de Tanta, en Egypte, Sherif Abdallah Ahmed, cet insecte parasite de la famille des Chrysididae appelé aussi guêpe-coucou a été grossi 4 fois. 

la vascularisation de l'oreille d'une souris

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©Satu PAAVONSALO/Dr Sinem KARAMAN/University of Helsinki/ Faculty of Medicine

Classé troisième lors de l'édition précédente, les chercheurs de la faculté de Médecine de l'Université d'Helsinki, en Finlande, Satu Paavonsalo et Sinem Karaman sont parvenus à rester dans le top 20 du «Nikon Small World 2023» pour cette photo de la vascularisation sanguine et lymphatique dans la peau de l'oreille d'une souris adulte, obtenue au moyen d'un microscope confocal avec grossissement multiplié par 10.

Des pollens de tournesol sur une aiguille d'acupunture

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©John-Oliver DUM/Medienbunker Produktion

C'est la seconde image de John-Oliver Dum à se classer parmi les meilleures du concours 2023. L'Allemand a grossi 40 fois des pollens de tournesol reposant sur une aiguille d'acupuncture et a procédé à un empilement de plusieurs images de ceux-ci pour parvenir à créer ce composite.

des polypes d'un corail «acropora sp»

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©Dr Pichaya LERTVILAI/UC San Diego/Scripps Institution of Oceanography

Ingénieur et chercheur à l'Université de Californie, à San Diego, aux Etats-Unis, Pichaya Lertvilai a conçu cette image de polypes d'un corail à l'aide d'un microscope en fond noir, en fluorescence avec un empilement de prises de vues grossies 5 fois. «Je m'intéresse particulièrement à la macrophotographie de petits organismes aquatiques. Pour moi, la photographie est un moyen de présenter mes recherches sur l'océan à un public plus large», a-t-il déclaré sur son site internet. «Je crois que des images puissantes peuvent contribuer à susciter l'intérêt pour la recherche scientifique et encourager les vocations», a-t-il ajouté. 

des nanotubes de carbone

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©©Dr Diego GARCIA/Universidad Complutense de Madrid/Real Sociedad Española de Fisica

L'Espagnol Diego Garcia a été à nouveau récompensé pour cette image de nanotubes de carbone, longues structures cylindriques de graphite, de quelques nanomètres de diamètre, grossis 40 fois grâce à un stéréomicroscope. Découvert en 1991 au microscope électronique par le Japonais Sumio Iijima, les nanotubes de carbone présentent une grande légèreté, une grande résistance et une bonne conductivité électrique.

Des écailles de l'aile d'un papillon de nuit

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©Yuan JI/World Expo Museum Shangai China

Grossie 20 fois et photographiée au microscope par Yuan Ji, l'aile d'un papillon de nuit de la famille des Saturniidae, connu sous le nom de papillon lunaire chinois (actias ningpoana), a dévoilé de magnifiques et colorées écailles, qui sont en fait des soies, des poils robustes aplatis et élargis.

une micrométéorite posée sur un tamis

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©Scott PETERSON

Basé à New Hope, dans le Minnesota, aux Etats-Unis, l'Américain Scott Peterson a réalisé une image composite d'une micrométéorite cryptocristalline posée sur un tamis, en multipliant sa taille par 20. Ancien vétéran ayant combattu en Afghanistan et en Irak, celui qui a toujours eu une passion pour les micrométéorites, est devenu à son retour à la vie civile, un scientifique amateur, après avoir repris des études d'astronomie et de physique afin de parfaire ses connaissances sur ces petits grains de poussière cosmique.

Des stomates d'une fleur de lune, une plante vivace

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©Marek MIS

Le biologiste et photomicrographe Marek Mis a photographié en lumière polarisée et grossi 40 fois deux stomates d'un spathiphyllum, plante connue aussi sous le nom de fleur de lune ou lys de la paix. Les stomates sont des pores à la surface des feuilles de certaines plantes qui permettent les échanges gazeux entre celles-ci et l'atmosphère. Depuis plus de 40 ans, le Polonais se passionne pour l'univers du minuscule et pratique la photomicrographie avec talent. Son travail est très régulièrement récompensé et reconnu.

la vascularisation de la tête d'un poisson-zèbre transgénique

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©D. CASTRANOVA/Dr B. WEINSTEIN/NIH/ Eunice Kennedy Shriver National Institute of Child Health and Human Development/Bethesda/USA

Grossie 4 fois à l'aide d'un microscope confocal à fluorescence, la photo de la tête d'un poisson-zèbre transgénique dévoile sa vascularisation. Les vaisseaux sanguins y apparaissent en bleu, ceux qui transportent la lymphe en jaune tandis que la peau et les écailles se retrouvent colorés en magenta. Les auteurs de cette image sont les chercheurs Daniel Castranova et Brant Weinstein de l'Institut national de la santé infantile et du développement humain Eunice Kennedy Shriver, à Bethesda, aux Etats-Unis.

Dans leur laboratoire, ils élèvent des poissons-zèbre pour réaliser leurs recherches qui se concentrent sur l'étude du développement vasculaire à travers le corps. Ils s'étaient classés premiers au cours de l'édition 2020 du «Nikon Small World» pour une vue dorsale des os, des écailles ainsi que des vaisseaux lymphatiques d'un poisson-zèbre juvénile.

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