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Trois ans après le premier confinement, que reste-t-il du Covid-19 en France ?

Si la France a globalement aujourd'hui sorti la tête de l'eau, des inconnues demeurent notamment face au Covid long (illustration). [Carla BERNHARDT / AFP]

Le 17 mars 2020, la France entrait dans son premier confinement mis en place pour tenter de contrer la propagation du coronavirus sur son sol. Trois ans plus tard, la pandémie est devenue moins virulente dans le pays mais le traumatisme laissé par le Covid-19 reste vivace.

Une date restée dans les mémoires. Il y a trois ans jour pour jour, le 17 mars 2020, la France connaissait son premier confinement, quelques semaines après l’arrivée du coronavirus sur son sol. Une décision prise six jours après que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait considéré le SARS-CoV-2 comme une «pandémie» d'urgence mondiale.

Depuis, et alors que l'origine du coronavirus n'est toujours pas clairement établie, la France a enregistré près de 40 millions de cas positifs et plus de 135.000 décès liés au coronavirus. Les autorités françaises, sur demande du président de la République, comptaient beaucoup sur le confinement, sans savoir alors qu'il serait le premier d'une série de trois, pour freiner l’avancée du virus sur le territoire. L'annonce avait été faite la veille, lundi 16 mars 2020 à 20h, par une prise de parole solennelle d'Emmanuel Macron.

«Chacun d’entre nous doit à tout prix limiter le nombre de personnes avec qui il est en contact chaque jour. Les scientifiques le disent : c’est la priorité absolue. C’est pourquoi, après avoir consulté et écouté les experts et le terrain, et en conscience, j’ai décidé de renforcer encore les mesures pour réduire nos déplacements et nos contacts au strict nécessaire», avait annoncé le chef de l'Etat.

«Dès demain, à midi, et pour quinze jours au moins, nos déplacements seront très fortement réduits. Cela signifie que les regroupements extérieurs et les réunions familiales et amicales ne seront plus permises (…) Partout sur le territoire français, en métropole comme en Outre-mer, seuls doivent demeurer les trajets nécessaires», avait-il ajouté donnant le coup d'envoi d'une réclusion forcée et collective jamais plus vue depuis la Seconde Guerre mondiale.

Un virus qui s’est affaibli avec le temps

Après trois ans de pandémie, le Covid-19 est devenu pour beaucoup un virus respiratoire peu ou prou «classique» comme la grippe. Pour autant, si la France a effectivement bien sorti la tête de l'eau, elle n'en a pas complètement fini avec la pandémie qui pourrait encore, et comme partout ailleurs, réserver des surprises. Quoi qu'il en soit, les taux d’incidence et de positivité, principaux indicateurs de la vigueur de l’épidémie apparue en mars 2020 dans l'Hexagone, sont aujourd'hui au plus bas.

Par exemple, le taux d’incidence (nombre de cas positifs pour 10.000 habitants sur sept jours), s’élevait à la date du 5 mars 2023 à 38, selon Santé publique France, l’organisme qui suit l’évolution de l’épidémie. Un chiffre bien loin du seuil d’alerte fixé à 50 et encore très éloigné des chiffres de l’an passé : plus de 4.000 cas positifs pour 100.000 habitants en janvier 2022 avec l’émergence du variant Omicron.

Même embellie constatée du taux de positivité (proportion des tests qui sont positifs parmi l’ensemble des tests) : il s’élevait à 7% le 5 mars quand il a dépassé à plusieurs reprises l’an passé la barre des 30%, voire des 40%.

Dans ce contexte, toutes les restrictions prises depuis le début de la pandémie ont été massivement abandonnées, notamment le port du masque dans les transports en commun ou encore l’obligation d’avoir un pass sanitaire pour pouvoir voyager. Un sentiment de «réconfort» après trois ans de «pénibilité».

Le Covid long intrigue les chercheurs

Mais si la situation s’est grandement améliorée, de nouvelles études ont mis en lumière les répercussions à long terme du coronavirus, connues sous le nom de «Covid long» et mettant en difficulté la recherche. Ainsi, selon une étude publiée le 3 mars 2023 par le JAMA Health Forum, les personnes ayant contracté le Covid-19 dans le passé sont susceptibles de présenter un risque plus élevé de problèmes cardiaques et pulmonaires ou encore de décès.

Pour arriver à ces conclusions, l’étude a réuni 13.435 individus qui ont déjà été contaminés et 26.870 n’ayant jamais contracté le virus au cours d’une période de suivi de douze mois. Ainsi, elle a révélé que le groupe atteint d’un Covid long présentait un taux de mortalité plus élevé que le groupe qui n’en était pas atteint.

Concrètement, 2,8% des personnes déjà atteintes du virus étaient décédées contre seulement 1,2% de celles qui n’avaient jamais contracté le virus. Parmi les symptômes les plus fréquents observés au cours du suivi chez les patients ayant attrapé le virus figurent l'essoufflement (41%), l'anxiété (31%), les douleurs musculaires/faiblesse (30%), la dépression (25%) et la fatigue (21%). S’ajoutent à cela les maux de tête, les problèmes respiratoires ou encore la perte des cheveux.

Certains malades ont également déclaré n'avoir jamais retrouvé l'intégralité de leurs sens olfactif et gustatif. De quoi occuper la recherche française et mondiale. À noter qu’à ce jour, plus de deux millions de personnes en France seraient touchées par un Covid long.

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