En direct
A suivre

Grippe aviaire : pour éviter une pandémie, le comité français des risques sanitaires prône la vaccination

Une campagne de vaccination devrait débuter dès le mois d'octobre en France. (LOIC VENANCE / AFP)

Depuis 2020, des épidémies de grippe aviaire frappent le monde, décimant volailles et oiseaux sauvages. La France est particulièrement touchée. Le Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires recommande donc de vacciner, seule à même d'éviter une crise de masse.

Ces épidémies sont la plupart du temps liées à un virus très pathogène, nommé H5N1. La France fait partie des pays les plus touchés par la grippe aviaire, puisque rien que ces deux dernières années, près de trente millions de volailles ont dû être abattues de manière préventive. Une mesure radicale qui se traduit par des pertes économiques dépassant largement le milliard d’euros. 

Des détections en hausse

Depuis le 1er août 2022, 400 foyers infectieux ont été détectés dans des élevages en France. Après un début d'année 2023 marqué par une accalmie, conduisant le ministère de l’agriculture à abaisser le niveau de risque d’«élevé» à «modéré», 81 nouveaux foyers sont apparus dans des élevages du sud-ouest au mois de mai.

Une situation jugée «préoccupante» par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) après la mort d’un enfant des suites du H5N1 au Cambodge, en février.

Lundi 12 juin, en France, le Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars) a rendu son avis sur la question. «Malgré tous les efforts des agences sanitaires et des acteurs du domaine, il est nécessaire de renforcer les dispositifs de veille et d’anticipation de ce risque sanitaire». 

Sont évoqués plusieurs «points d’alerte», «de nature à accroître le risque pour la santé humaine». Le virus se propage de manière permanente et élevée parmi les oiseaux sauvages, ce qui augmente statistiquement son risque de transmission à d'autres animaux ou à l'homme a exposé Bruno Lina, directeur du Centre national des virus respiratoires. 

Depuis 2022, le virus H5N1 a été détecté huit fois chez l’humain, dont un cas mortel. Pour le moment, aucune transmission d’humain à humain n’a été rapportée, mais «la détection de passages ponctuels du virus des oiseaux aux mammifères» inquiète les experts. 

deux vaccins expérimentés

Le Covars mise sur la vaccination. Depuis plus d’un an, «l’Europe a pris la dimension du risque en autorisant la vaccination des volailles», salue Brigitte Autran. Une campagne devrait à cet effet débuter dès le mois d'octobre, selon le ministre de l'agriculture Marc Fesneau qui s'est prononcé le 5 juin dernier.

«L'objet de cette vaccination est d'empêcher qu'ils surviennent des échanges génétiques entre les virus humains et les virus des oiseaux, qui pourraient permettre une facilitation de la transmission d'un virus aviaire à l'homme», Bruno Lina, virologue à Lyon et co-pilote de l'avis.

Deux nouveaux vaccins, expérimentés depuis mai 2022, se sont montrés «très efficaces» sur des canards élevés pour le foie gras (canards mulards), a fait savoir le 25 mai l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses).

Le Covars recommande d’utiliser des vaccins «qui permettent de distinguer les animaux vaccinés des animaux infectés», précise Thierry Lefrançois, comme en sont capables ces deux vaccins. Un distinguo «très important pour le suivi des élevages et pour les exportations», ajoute le vétérinaire.

Autre recommandation forte : renforcer la surveillance animale et humaine. Les citoyens sont invités à devenir acteurs des productions scientifiques, «ne serait-ce que par le recueil volontaire d'oiseaux morts» et leur acheminement vers des laboratoires vétérinaires départementaux. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités