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Voici pourquoi le masque peut être dangereux en faisant du sport

La pratique d'une activité physique en extérieur est soumise à de nombreuses règles. [© Victor He/Unsplash]

Obligatoire dans les transports en commun, le port du masque ne l’est pas pour la pratique individuelle du sport en plein air. Certains ont pourtant fait de cet accessoire leur partenaire d’entraînement. Mais peut-on courir, pédaler ou jouer au tennis sans difficulté lorsque l’on a le visage protégé ?

Une quesiton que se posent beaucoup de sportifs. En effet, le masque glisse, gratte, provoque des frottements sur le visage, et rend souvent la respiration plus difficile lors d’un effort physique.

«On peut faire du sport avec un masque, mais c’est un apprentissage, explique Jean-Philippe Santoni, pneumologue à la Fondation du Souffle*. Le masque n’est pas une baguette magique qui va vous protéger du virus. C’est un geste altruiste qui va protéger les autres des gouttelettes, des postillons ou d’une toux, sachant que nous toussons quinze à seize fois par jour, même quand nous ne sommes pas malades.»

Les masques «grand public» et chirurgicaux préconisés

Deux types de protection sont recommandés pour la pratique du sport. Le premier, et le plus pratique, reste le masque «grand public», en tissu, lavable (de 5 à 30 fois en fonction des modèles), en veillant à bien lire les notices d'utilisation. «Il est capital de le laver à 60°C après chaque utilisation, car le virus est thermosensible. A ce degré, il sera détruit», insiste Jean-Philippe Santoni.

Le pneumologue recommande aussi le masque chirurgical jetable, efficace pendant quatre heures, que l'on appliquera correctement sur le visage avant sa séance de sport. La barrette métallique doit être placée sur l’arête du nez, puis il faut la pincer de chaque côté de façon à ce que le masque ne glisse plus. Porter une protection pendant une activité physique génère par ailleurs une humidification importante. Il faut donc impérativement jeter le masque chirurgical dans une poubelle à couvercle - comme on peut le faire pour un mouchoir -, et non «dans le caniveau ou les parkings».

Concernant les masques FFP2, il n’y a aucune raison de les utiliser pour le jogging, le vélo, le tennis ou encore la marche nordique. Ils sont à réserver aux métiers exposés, en particulier aux équipes soignantes qui font des gestes invasifs ou aux employés du bâtiment. Efficaces pendant huit heures, ces masques peuvent gêner et sont très adhésifs... donc inadaptés et non essentiels pour le sport.

un entraînement sous surveillance

Pendant son entraînement, le sportif aura sans doute envie de boire de l'eau, ce qui impliquera qu’il retire son masque. Dans ce cas, il est recommandé de ne pas toucher la partie absorbante et filtrante avec ses mains, et de le retirer - si possible que d’un seul côté - par les élastiques ou les bandelettes qui le tiennent autour des oreilles.

Le pneumologue invite à ne pas l’enlever en l'abaissant autour du cou. «Le masque n’est pas un bijou. Quand il est placé en collier, cela devient dangereux car il se charge en bactérie, avec un risque d’autocontamination. Par contre, il a des avantages comme d'empêcher certains joggeurs ou cyclistes de cracher pas terre. Il  faut réapprendre les règles de savoir-vivre, et les maintenir. Sinon, il y aura d’autres pandémies», assure-t-il.

Le «sport masqué» pour certains profils

Libre à chacun donc de se munir ou non d’un masque pour pratiquer une activité physique et sportive. Cette dernière doit impérativement se faire sur avis médical pour les personnes qui souffrent de maladies respiratoires chroniques. «Pour ceux qui ont un asthme bien contrôlé ou une hyperréactivité bronchique, cette activité est au contraire recommandée, à condition qu’elle soit modérée. Il ne s’agit pas d’aller chercher la performance. Chacun doit réguler l’intensité en fonction de son ressenti et s'interroger sur la volonté ou non de porter un masque», avoue Jean-Philippe Santoni.

Si l'on veut marcher, courir, pédaler ou profiter d'une partie de tennis, tout en protégeant les autres, le respect des gestes barrières reste la solution la plus efficace. On oublie les sorties en peloton, on applique la distanciation sociale, et on glisse un flacon de gel hydroalcoolique dans son sac de sport.

*www.lesouffle.org

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