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Jacques-Vabre 2021 : Matthieu Perraut et William Mathelin-Moreaux à l’assaut de cette course mythique

William Mathelin-Moreaux et Matthieu Perraut, skippers pour la Jacques Vabre 2021. [@lkroquais]

Le duo de skippers français, Matthieu Perraut et William Mathelin-Moreaux, prendra ce dimanche le départ de la Transatlantique Jacques-Vabre. Une aventure commune que les deux athlètes voient comme une première étape avant la Route du Rhum 2022. Interview croisée pour CNEWS.fr.

Quels sont vos objectifs pour cette Jacques-Vabre 2021 ?

William Mathelin-Moreaux : Cette année, ce n’est pas mon projet mais celui de Matthieu Perraut, c’est lui qui m’embarque pour cette Jacques-Vabre. Pour moi, c’est un peu une revanche parce que je m’étais blessé en 2019. L’idée est donc de terminer celle-là et de performer à notre niveau. On navigue sur un Class 40 de 2013, qui est moins performant par rapport aux bateaux neufs de cette année ou de l’année dernière. C’est très difficile d’être au même niveau en terme de vitesse.

Matthieu Perraut : Pour le moment, on ne s’est pas fixé de réels objectifs. On a eu le bateau en juillet seulement, donc c’est un projet qui s’est monté très rapidement mais on va le faire. On étudie un peu nos concurrents et on voit avec qui on peut rivaliser mais en gros l’idée, c’est de finir devant les bateaux à performance égale. Voir qui sont les bateaux avec qui on peut se comparer en terme de vitesse. Mais on ne visera pas un top 5 général, le bateau n’est pas capable.

William Mathelin-Moreaux : Oui, l’idée, c’est d’arriver premier des bateaux de notre génération et il y en a beaucoup. Pour cette édition, il y a 50 Class 40 au départ, c’est un record pour la Jacques-Vabre.

Comment avez-vous décidé de faire équipe tous les deux ?

Matthieu Perraut : C’est moi qui suis allée chercher Will, parce que ce projet est avec mes partenaires. Pourquoi Will ? Parce que c’est un ami et je trouvais que c’était hyper important sur cette transat. Will a de l’expérience en Class 40, et je savais qu’il n’était pas encore engagé dans un autre projet. Je connais sa personnalité et c’est hyper important quand on fait du double de pouvoir compter sur quelqu’un avec qui on ne va pas s’engueuler.

Vous avez tous les deux des bateaux en construction. Vous nous en parlez ?

Matthieu Perraut : Alors, de mon côté, on fait construire un plan de l’architecte David Raison, à la Trinité-sur-Mer (Morbihan), ce sera le cinquième bateau de la série. C’est le même que Crédit Mutuel ou que Project Rescue Ocean de Axel Trehin, qui sont deux bateaux qui performent beaucoup depuis qu’ils sont là. On a choisi le bateau parce qu’on sait qu’il marche bien et que je n’ai pas le recul suffisant pour dire ‘je veux faire un bateau de tel type, avec telles spécificités…’. J’ai donc préféré me tourner vers un chantier et un architecte qui fonctionnaient déjà bien.

Il sera mis à l’eau en début d’année 2022, la Route du Rhum ce sera en novembre, j’ai donc six mois pour m’entraîner avec.

William Mathelin-Moreaux : Le mien, c’est le VPLP qui l’a dessiné, cest un des cabinets les plus réputés darchitecture navale. Il dessine les Imoca (les bateaux du Vendée Globe, NDLR) mais aussi les plus grands trimarans du monde. Leur chantier, qui s’appelle Multiplast, est à Vannes, c’est un super chantier. Et ces deux entités-là n’ont jamais travaillé sur les Class 40. Cest pour ça que cest un bateau inédit, c’est la première fois qu’ils travaillent sur un Class 40. Ce sont deux super acteurs de la course au large, on a des super moyens de réussite.

Le bateau va être mis à l’eau fin mars 2022, donc on a un peu de temps mais l’idée en terme de planning, c’est la Jacques-Vabre, puis après suivre la construction de plus près pour gagner un peu de temps sur la fiabilisation du bateau. Le but c’est d’avoir un bateau très fiable pour la Route du Rhum parce qu’on peut avoir de très grosses conditions comme j’ai eu en 2018. Le bateau est financé par des investisseurs privés, qui achètent le bateau et le louent ensuite au sponsor. Cela évite ainsi au sponsor d’être propriétaire du bateau et d’avoir à gérer toute la partie construction.

Un sponsor pour vous accompagner dans vos aventures ?

Matthieu Perraut : Mon sponsor c’est le groupe Inter Invest, une société parisienne qui vend des produits de financement innovants. On s’est mis d’accord en juin (2021) donc c’est une histoire très récente. Ils n’ont jamais fait de voile, ni même de sponsoring sportif de haut niveau donc c’est vraiment un projet de découverte pour eux aussi. C’est vraiment un projet très nouveau et je travaille pas mal avec eux sur sa mise en place. Ils sont vraiment à fond et ils se donnent les moyens de leurs ambitions. Je suis ravi du partenariat avec eux, évidemment parce que je cherchais un sponsor mais aussi parce qu’ils sont hyper investis. J’espère que ce sera un partenariat sur le long terme, pour le moment il m’accompagne jusqu’à fin 2023.

William Mathelin-Moreaux : Pour l’instant, je n’ai pas encore de nouveau sponsor mais des petits partenaires mais je cherche encore des sponsors supplémentaires pour me suivre sur les trois prochaines années.

La Route du Rhum 2022 à l’horizon, avez-vous des appréhensions ?

William Mathelin-Moreaux : Je suis carrément plus serein que pour la première Route du Rhum. Le plus gros du projet, c’est la préparation en amont, la gestion du bateau, les relations avec les sponsors. J’ai l’expérience de ces trois dernières années pour m’aider et ça permet d’arriver encore plus serein au départ de la course. Et puis, ce sera moins une découverte que la dernière fois, je sais à quoi m’attendre. Moins de surprises, ce qui va permettre de mettre le curseur sportif et performance un peu plus haut. Le but est de jouer dans le peloton de tête contrairement à la dernière fois où l’objectif était surtout de terminer la course.

Matthieu Perraut : Ma seule appréhension pour la Route du Rhum, c’est le niveau de performance, le bateau ne me fait pas peur. Je sais que je vais apprendre à m’en servir, à le manœuvrer. Le truc c’est de savoir comment bien mener le projet pour pouvoir atteindre le meilleur niveau de performance avec le temps qui nous est imparti.

J’ai déjà fait la mini-transat et pour moi, c’est plus dur. Les bateaux sont plus petits, donc extrêmes et j’avais pas mal souffert de l’isolement et du manque de communication, alors que là, en Class 40, on a des téléphones satellites et on communique avec qui on veut et quand on veut et ça crée un certain confort. Pareil que pour la Jacques-Vabre, ce que j’appréhende c’est le niveau de performance.

Le départ de la quinzième édition de la Transatlantique Jacques-Vabre sera lancé dimanche 7 novembre 2021, à 13h27 depuis le Havre.

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