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Monster Boy et le Royaume Maudit : un dernier joyau avant Noël

L'aventure de Jin, le héros au cheveux bleus, s'étale sur une quinzaine d'heures. [© FDG Entertainment/Game Atelier]

C'est sans doute l'un des jeux vidéo les plus précieux à ajouter à sa ludothèque cette année. Monster Boy et le Royaume Maudit vient de sortir sur PS4, Xbox One et Switch et démontre, à qui en doutait encore, combien les jeux de plates-formes en 2D n'ont pas encore révélé tout leur potentiel.

Forgé avec passion par le petit studio parisien Game Atelier, ce nouveau jeu indé ressuscite la saga Wonder Boy, créée en 1986 au Japon, en lui offrant une vraie suite, un an après le remake très réussi (et français lui aussi) de Wonder Boy III : The Dragon's Trap, chez Dotemu.

«Dragon's Trap nous fascinait déjà lorsque nous y jouions dans les années 1990 et si nous voulions lui rendre hommage, nous avions toutefois décidé d'aller plus loin, afin d'offrir aux joueurs un titre inédit, doté d'un gameplay moderne», se souvient Fabien Demeulenaere, directeur de Game Atelier. Cinq années de travail ont ainsi été nécessaires pour voir naître ce projet, où la nostalgie est portée par des innovations bienvenues, le tout autour de décors et de personnages hauts en couleur, entièrement dessinés à la main.

Ce Monster Boy invite à suivre l'aventure de Jin, un jeune homme aux cheveux bleus, qui subira les foudres d'un sorcier devenu fou, jetant des sorts à tous ceux qui auraient la malchance de croiser son chemin. En tentant de stopper ce magicien, Jin se retrouve à son tour maudit et subira de multiples transformations. Tour à tour cochon, grenouille, dragon, serpent ou encore lion, le jeune héros devra faire de ce sortilège une force, qui lui permettra de résoudre diverses énigmes ou de s'offrir de nouveaux pouvoirs pour survivre et triompher.

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Sur un scénario relativement simple mais truffé d'humour, Monster Boy tisse un monde en 2D foisonnant. L'émerveillement du joueur est permanent et le titre tutoie aisément les grands jeux de plates-formes des années 1990. «Lorsque nous avons lancé le projet, nous avons contacté le créateur japonais des Wonder Boy, Ryuichi Nishizawa, qui a notre grande surprise a tout de suite donné son accord pour soutenir le projet en nous envoyant une petite vidéo. Nous sommes partis également sur une base inspirée du genre Metroidvania [NDR : mêlant plates-formes et labyrinthe] qui était encore assez rare il y a cinq ans et qui, aujourd'hui, est devenu très en vogue parmi les jeux indé. Tout au long du développement, nous avons d'ailleurs décortiqué le gameplay et le level design de nombreux jeux de référence comme Hollow Knight», relève Fabien Demeulenaere.

Ce Monster Boy de 2018 est ainsi peuplé de clins d'œil, en référence à Castlevania : Symphony of the Night (chef d'œuvre de Konami), PC Kid (héros de la PC Engine), ainsi qu'au célèbres jeux des sagas Mario et Zelda chez Nintendo, pour ne citer que quelques titres et modèles stars. Game Atelier ne cache d'ailleurs pas son amour pour la console qu'était la PC Engine CD (1988-1994) et le titre profite d'une intro entièrement en dessin animé qui rappelle les heures de gloire de cette machine très en avance sur son temps. «Nous proposons d'ailleurs deux versions de cette petite séquence à laquelle nous tenions absolument, explique Fabien Demeulenaere. L'une est chantée en version anglaise pour viser les joueurs américains, mais nous avons ajouté une version japonaise, qui plaira, je pense, au public français, davantage sensible à la culture de la VO nippone».

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Et si les idées exploitées ici feront sourire les gamers nostalgiques, le gameplay n'oublie pas les standards établis par les jeux vidéo récents. «Nous tenions à ce que le joueur puisse transformer notre héros à la volée et partout, afin de résoudre des énigmes ou découvrir des secrets. Cela apporte une nouvelle fraîcheur à la franchise, qui obligeait jusque là les joueurs à passer par des menus ou encore à n'être transformés que dans certains niveaux. Ils découvriront également que nous avons imaginé un niveau où il est possible de prendre possession d'objets, idée que Nintendo a également exploitée pour Mario Odyssey», souligne Fabien Demeulenaere.

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Conçu comme un véritable labyrinthe, ce Monster Boy s'affiche comme un exemple de level design, avec un difficulté dosée parfaitement pour imposer un challenge relevé, sans tomber dans la frustration permanente. En résulte un plaisir de jeu qui assure une rejouabilité intéressante à ce titre, dont il convient de saluer l'excellence de la bande originale qui l'accompagne. La plupart des grands compositeurs japonais de jeu vidéo y ont apporté leur touche, avec 40 morceaux orchestraux mémorables. Motoi Sakuraba (Dark Souls, Valkyrie Profile), Michiru Yanabe (Castlevania Symphony of the Night), Yuzo Koshiro (Street of Rage, Actraiser) ou encore Keiki Kobayashi (Ace Combat 5, Tekken 6) livrent ici des partitions inspirées. «Nous avons eu la chance d'accéder à un carnet d'adresse prestigieux pour créer les musiques dont nous sommes très fiers», s'enthousiasme Fabien Demeulenaere.

Rares sont les jeux indépendants à profiter d'autant de passion, maîtrisée par des as de la 2D. Monster Boy et le Royaume Maudit respire l'amour du jeu vidéo. Sans autre prétention que celle de divertir, le titre de Game Atelier le fait à la perfection.

Monster Boy et le Royaume Maudit, FDG Entertainment, sur Xbox One, PS4, Switch (et en 2019 sur PC).

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