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L'armée française reçoit le feu vert pour des «soldats augmentés»

[© JEFF PACHOUD / AFP]

Des soldats bardés d'implants biotechnologiques dans les rangs de l'armée française ? Ce pourrait bientôt ne plus être de la science-fiction. Le comité d'éthique de la défense vient de donner son accord pour développer des «soldats augmentés».

Si cet avis n'est que consultatif, il marque un tournant important dans ce domaine encore très largement débattu dans les cercles scientifiques. Surtout, la France envisage sérieusement de développer le concept de soldat augmenté. Concrètement, le document prend en ligne de compte les traitements médicaux, les prothèses et les implants qui améliorent «les capacités physiques, cognitives, perceptives et psychologiques» et pourraient permettre la géolocalisation ou la connectivité avec les systèmes d'armes ainsi qu'avec d'autres soldats. Parallèlement, les traitements médicaux qui permettent de gérer le stress, la fatigue et la douleur sont également considérés par ce rapport. En clair, le soldat du XXIe siècle pourrait intégrer un tout nouvel équipement destiné à le rendre «surhumain».

Une vision encadrée

Toutefois, cette vision inspirée par les romans de SF doit être tempérée. Le comité insiste sur le fait que chaque avancée ou technologie doit être débattue en pesant les avantages et les inconvénients. Reste que cette décision démontre que l'armée française est prête à franchir un nouveau pas pour rester efficace en cas de conflit. Dans ce document, le comité explique que la France doit maintenir «la supériorité opérationnelle de ses forces armées dans un contexte stratégique difficile», mais cet objectif doit être atteint tout en «respectant les règles régissant le droit militaire, humanitaire et les valeurs fondamentales de notre société». Les limites se poseront donc et il n'est pas question, par exemple, de faire perdre son sens du jugement ou de l'empathie à un soldat.

En commentant ce document rendu public, la ministre des armées, Florence Parly, a d'ailleurs précisé que «les implants invasifs» ne font pas partie des plans de l'armée française. Toutefois, la ministre a souligné que «d'autres [Etats] n'ont pas les mêmes scrupules et que nous devons nous préparer à un tel avenir».

La chine déjà avancée ?

Un futur qui s'écrit en effet déjà aux Etats-Unis ou en Chine, notamment. Dans une tribune du Wall Street Journal rédigée par John Ratcliffe, directeur du renseignement national aux Etats-Unis, l'homme accuse la Chine de préparer ce terrain. «Les services de renseignement américains montrent que la Chine a même effectué des tests sur l'homme sur des membres de l'Armée populaire de libération dans l'espoir de développer des soldats dotés de capacités biologiquement améliorées», écrit-il. Parallèlement, l'armée américaine imagine déjà des interfaces cerveau-machine, pour permettre à des soldats d'interagir directement avec un ordinateur.

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