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«Pauvres créatures» : on a vu le nouveau film de Yorgos Lanthimos avec Emma Stone

Sacré à la Mostra de Venise et aux Golden Globes, le conte gothique de Yorgos Lanthimos, «Pauvres créatures», va envoûter les salles obscures dès ce mercredi. Avec une Emma Stone au sommet de son art.

Quand Frankenstein rencontre le mouvement #MeToo. Après le drame «La favorite», sorti en 2019, le réalisateur grec Yorgos Lanthimos, connu pour son ton singulier et provocateur ainsi que son humour noir, revient au cinéma ce mercredi 17 janvier avec «Pauvres créatures». Une fable gothique auréolée du Lion d’or à la dernière Mostra de Venise, puis récompensée de deux Golden Globes le 7 janvier dernier, dont celui de la meilleure actrice pour Emma Stone, également productrice de ce long-métrage.

Dans cette libre adaptation du roman éponyme de l’auteur écossais Alasdair Gray, la comédienne se glisse dans la peau de Bella Baxter, ce «monstre» du mythe transformé en belle jeune femme et ramenée à la vie par le Dr Godwin Baxter, un savant fou qu’elle surnomme «God» («Dieu», en français).

Une œuvre moderne et féministe

Ce cobaye greffé et étrange, au corps d’adulte doté d'un cerveau de bébé, se sent rapidement à l’étroit dans un palais fantasmagorique quelque peu aliénant. Avide de découvrir ce monde que son pygmalion tente de lui cacher pour la «sauver», celle qui «n'a ni honte, ni traumatisme, ni passé» comme le rappelle Emma Stone, s’enfuit de son laboratoire londonien avec l’avocat jaloux et déluré, Duncan Wedderburn. D’Alexandrie à Lisbonne, en passant par Paris, Bella prendra conscience de son corps et profitera, sans aucune gêne, des plaisirs de la chair.

Car il est aussi question de désir et de sexualité dans «Pauvres créatures». Une nudité montrée à l’écran et totalement assumée par le réalisateur, qui filme les explorations et le plaisir que ressent cette jeune candide avec esthétisme. Refusant de se plier aux préjugés de son époque, cette héroïne qui s’évade aussi grâce à la nourriture et à la littérature, s’émancipe et se libère d’une société masculine toxique et répressive. Autant d’éléments qui font de cette histoire une œuvre moderne et profondément féministe.

Yorgos Lanthimos joue sur les formes, les couleurs et l’utilisation des mots, laquelle donne parfois lieu à des scènes jouissives et drôles. Irrévérencieux, singulier et inventif, «Pauvres créatures» pourra surprendre, déstabiliser voire choquer, mais ne laissera personne indifférent. «Bella est tellement hypnotique que le public va tomber amoureux d'elle», affirme Emma Stone, qui signe là l’une des plus belles prestations de sa carrière. Loin de ses rôles dans «La La Land» - pour lequel elle a reçu l’Oscar de la meilleure actrice - ou «Cruella», l’Américaine crève littéralement l’écran, accompagnée de Willem Dafoe et Mark Ruffalo, deux partenaires de jeu tout aussi convaincants.

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