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50 ans d'Airbus : un succès fait d'un demi-siècle d'innovations

Le ministre français des Transports, Jean Chamant (d), et son homologue allemand à l'Economie (g), Karl Schiller, signent en 1969, le contrat de production du premier appareil d'Airbus, l'A300. [FILES / AFP].

Le célèbre constructeur européen Airbus fête, ce mercredi 29 mai, ses 50 ans. Alors qu'aujourd'hui, un avion Airbus décolle ou atterrit dans le monde toutes les deux secondes, la compagnie doit son succès, en grande partie, à une série d'innovations.

Depuis la recherche et jusqu'au développement, l'innovation a en effet toujours fait partie de l'ADN de la compagnie. 

Mais au-delà de l'exploit technologique, les 50 ans d'Airbus représentent aussi une aventure industrielle européenne hors-normes, rendue possible en dépit des rivalités entre Français et Allemands, moins de quinze ans seulement après la Seconde guerre mondiale.

1969 : l'A300B, un premier exploit

Le 29 mai 1969, lors du salon aéronautique du Bourget (Seine-Saint-Denis), la France, l'Allemagne, mais aussi le Royaume-Uni, signent ainsi un accord en vue de construire un avion de ligne commercial européen. 

Si l'objectif est avant tout de contrer l'hégémonie américaine dans les airs, les ingénieurs comprennent, que pour y arriver, le match devra se jouer, dès le départ, sur le terrain technologique.

Le 28 septembre 1972, l'A300B, le premier appareil Airbus est ainsi présenté à Saint-Martin-du-Touch (un quartier de Toulouse, ndlr) en même temps que le Concorde par le Premier ministre en personne, Pierre Messmer. 

L'avion, le premier d'une longue série, effectue un vol d'essai d'une heure et vingt-cinq minutes à 4.500 mètres d'altitude. Un exploit pour l'époque même s'il faudra encore attendre cinq années pour que les ventes décollent.

1987 : l'A320, le premier avion civil à commandes electriques

Son congénère le plus connu, l'Airbus A320, véritable best-seller, est baptisé en février 1987 par le prince Charles d'Angleterre et son épouse Diana en personne.

Il est le premier avion civil à commandes électriques. Ses ventes s'envolent, plus de 14.000 commandes à ce jour et le deuxième avion le plus vendu au monde derrière le grand rival américain, le fameux Boeing 737. 

L'A320 a également été étudié pour un équipage de deux pilotes. Chacun d'eux dispose alors de deux écrans à tube cathodique qui rassemblent les instruments de vol (remplacés aujourd'hui par des écrans à cristaux liquides, ndlr).

Enfin, l'A320 est principalement constitué d’aluminium, et bénéficie de matériaux composites notamment au niveau de la voilure et du fuselage, comme des fibres de carbone, d’aramide (Kevlar) et de verre. Un avion plus léger en somme et donc un gain en performances.

1998 : L'A330 : un premier long-courrier pour de nouveaux marchés

Mis en service en 1998, l'Airbus A330 est le premier long-courrier du constructeur européen.

Avec une autonomie de près de 13.000 kilomètres permet à Airbus de conquérir de nouveaux marchés, en pouvant assurer un Paris-Singapour ou un Paris-Los Angeles en vol direct, à une vitesse de croisière de 850 à 900 km/h et à une altitude de croisière de 10.700 mètres.

Considéré comme un appareil sûr, l'image de l'A330 se verra pourtant sérieusement écornée en juin 2009, après que l'un de ces appareils, reliant Rio à Paris, ne s'abîme en mer.

2014 : L'A350 rime avec silence

Après l'épisode raté de l'A380, plus gros porteur de la compagnie mis en service en 2007 mais qui n'a jamais rencontré le succès - la commercialisation a d'ailleurs été arrêtée en février dernier - Airbus retrouve la pêche en 2014 avec l'A350, dont le carnet de commandes ne désemplit pas.

Et pour cause, l'avion est un véritable concentré de technologies qui lui permet de rivaliser avec son concurrent direct, l'historique Boeing 777.

La part des matériaux composites, comme l'ultralégère fibre de carbone, dans la composition du fuselage, de la voilure ou de la structure a ici été poussée au maximum : ils représentent 53 % de l'appareil et permettent un gain de poids d'environ 200 kilos par passager et 9 % de carburant consommé en moins par siège par rapport à son rival américain.

Autre nouveauté : la forme incurvée des ailes, modifiable pendant le vol par les pilotes, qui permet d'augmenter la portance de l'avion et donc de brûler toujours moins de kérosène.

Le cockpit également qui intègre des technologies dernier cri tels des ordinateurs de bord taille XXL et plus performants, ou encore un système de GPS intégré pour se repérer sur la piste.

Les passagers ne sont enfin pas en reste car l'avion est très silencieux grâce à un tout nouveau type de moteurs, signés Rolls-Royce. Même le traditionnel mal aux oreilles a quasiment disparu. L'utilisation des composites, plus résistants, a en effet permis de réduire la pression de l'air de 25 %.

2019 : Vers un avion à un seul pilote ?

À l'avenir, Airbus pourrait désormais proposer aux compagnies un seul pilote dans le cockpit. Un changement qui, s'il venait à se concrétiser, pourrait faire couler beaucoup d'encre.

Et pour cause, déjà, dans les années 1980, le passage à deux pilotes avait fait couler beaucoup d'encre. Pourtant, le mercredi 22 mai 2019, lors d’un événement dédié aux innovations organisées par l’avionneur à Toulouse, Airbus a indiqué que l’ambition était de proposer cette possibilité, dénommée SPO (Single Pilot Operation), aux compagnies aériennes.

A y regarder de plus près, ce passage de deux à un pilote serait pourtant dans l'ordre des choses, puisque, dans les aéronefs de nouvelle génération, le pilotage est assisté par des ordinateurs. Aujourd’hui, concrètement, un avion peut atterrir et décoller en pilotage automatique.

Airbus ne fait d'ailleurs que répondre à la demande des compagnies aériennes, ces dernières allant se retrouver face à une pénurie de pilotes, vu la hausse du trafic prévu.

Selon l’Association internationale du transport aérien (IATA), le transport aérien mondial doit croître en moyenne de 3 % par an au cours des 20 prochaines années.

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