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Paris : les nouvelles mesures de la mairie pour encadrer les trottinettes électriques

Après plusieurs accidents graves à Paris, Anne Hidalgo a pris ce jeudi 6 juin de nouvelles mesures censées grandement réduire les dérives de l'explosion de la présence et de l'utilisation des trottinettes électriques en free-floating.

Ces deux-roues motorisés seront ainsi bridés à 20 km/h de manière générale, et à 8 km/h dans les zones piétonnes (aires piétonnes et zones de rencontre...), a fait savoir la maire ce jeudi, alors que les élus de la capitale affirment que les opérateurs ont totalement la main «même à distance» pour contrôler la vitesse. 

Par ailleurs, les trottinettes ont désormais l'interdiction de stationner sur les trottoirs. Ces dernières devront donc «stationner sur les places de stationnement situées sur la chaussée, celles déjà utilisées par les voitures et les deux-roues motorisés», a-t-elle continué.

le nombre de trottinettes gelé

L'édile socialiste espère ainsi réduire considérablement le nombre de trottinettes présentes sur la voie publique, alors que la place qui leur allouée sera ainsi considérablement réduite. En parallèle, elle a également «demandé aux opérateurs de réduire leur flotte» et ce, jusqu’à la promulgation de la loi LOM, «que nous attendons».

Aujourd'hui, Emmanuel Grégoire, le premier adjoint à la mairie de Paris, estime le nombre de ces véhicules à 15.000, alors que d'autres sources parlent déjà de plus de 40.000 trottinettes disséminées dans les rues de la capitale. Selon les prédictions, sans politique de contrôle, leur nombre aurait pu encore doubler.

Un appel d'offre au début de l'été

«D'ici à l'été, nous lancerons un appel d’offre pour limiter à 2 ou 3 le nombre d'opérateurs autorisés à déployer leurs trottinettes à Paris», a-t-elle également annoncé, assurant qu'un nombre maximum de trottinettes sera fixé à cette occasion.

A la demande de la maire, cet appel d’offre aura un volet social, et devra notamment prendre en compte l'ubérisation du travail des «juicers», dont le métier est de recharger les trottinettes, ainsi que la lutte contre leurs contrats de travail, jugés précaires.

De nombreux accidents graves

Alors qu’une règlementation avait pourtant déjà été instaurée pour mieux encadrer la pratique de la trottinette électrique en free-floating dans la capitale, les incidents se sont malheureusement multipliés ces dernières semaines

Mi mai, une pianiste de l’Opéra Garnier a en effet été violemment percutée par une trottinette, au milieu du jardin des Halles. Bilan : double fracture du bras droit. Quelques jours plus tard, une mère et son nouveau-né sont fauchés par un conducteur remontant une rue à contre-sens.

Des élus remontés

En parallèle, plusieurs élus locaux ont fait savoir leur ras-le-bol, face à la prolifération de ces engins qui seraient plus de 40.000 à Paris. A l’instar de la maire du 9e, Delphine Bürkli, qui souhaite interdire provisoirement le service en attendant que la loi d’orientations sur les mobilités (LOM) soit adoptée, et lancer sans attendre un appel à projets en vue d’établir une convention entre un nombre plus restreint d’opérateurs et la ville.

«La mairie a trois rames de métro de retard», s'est ainsi insurgé Alexandre Vesperini, membre du groupe pro-Macron PPCI, qui souligne que «plus il y aura des problèmes de transports, plus il y aura des trottinettes a Paris» et qui invite la municipalité parisienne à s'interroger sur l'engouement des Parisiens pour ce nouveau moyen de locomotion.

D'autres, à l'instar de Nicolas Bonnet, président du groupe communiste parisien, vont plus loin et demandent «une clause sociale pour garantir l’exploitation de ces engins avec des emplois salariés de qualité». «Au-delà des seules questions de sécurité, nous devons imposer des exigences sociales et environnementales pour tendre à une mobilité responsable», a-t-il fait savoir.

La réponse des opérateurs

Pour répondre à ces attaques, les opérateurs de trottinettes travaillent à l'aspect sécurité de la pratique et encouragent leurs utilisateurs à mieux se comporter. C'est le cas de l'opérateur Lime, installé depuis un an à Paris, qui lancé ce mercredi 5 juin «une campagne d’affichage coup de gueule» afin de pousser les conducteurs à un comportement plus responsable.

Certains opérateurs, dont Voi, Bird et Lime, ont quant à eux immédiatement annoncé qu’ils mettraient immédiatement en œuvre ces mesures. «Nous sommes ravis de travailler davantage avec la ville pour continuer de fournir le service sur lequel beaucoup de Parisiens comptent aujourd'hui», a par exemple communiqué Kenneth Schlenker, le dirigeant de Bird France.lime2_5cf7d634ac202.jpg

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