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Fin du G7 : ce qu'il faut retenir de l'interview d'Emmanuel Macron

Emmanuel Macron était l'invité d'Anne-Sophie Lapix, au journal de France 2 [AFP PHOTO FRANCE 2].

Après avoir ouvert, samedi 24 août, le G7 de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques) par un court message télévisé, Emmanuel Macron s'est à nouveau exprimé ce lundi au cours d'une interview accordée au journal de 20 heures de France 2. Une prise de parole présidentielle très attendue venue conclure un sommet riche en événements. Voici, en cinq points, ce qu'il faut en retenir.

Sur la venue surprise du ministre iranien des Affaires étrangères

D'abord interrogé par Anne-Sophie Lapix sur la venue, en marge du sommet, de Mohammad Javad Zarif, le ministre iranien des Affaires étrangères, le chef de l'Etat a expliqué que sa présence «n'était pas un coup de poker», mais que c'était le rôle de la France «d'essayer de faire des médiations.»

Dimanche, Emmanuel Macron avait en effet créé la surprise en invitant le diplomate iranien pour discuter d'une sortie de crise sur le nucléaire avec son homologue français Jean-Yves Le Drian.

Ce soir, le président de la République a confirmé que le ministre avait été invité après une première rencontre avec Donald Trump.

Un véritable tour de force diplomatique alors que les relations entre Washington et Téhéran sont très tendues depuis le retrait, en 2018, des Etats-Unis de l'accord international sur le nucléaire iranien de 2015.

Si, à Biarritz, aucune rencontre n'a eu lieu entre Donald Trump et Hassan Rohani, Emmanuel Macron, avait indiqué un peu plus tôt, au cours de la conférence de presse finale du sommet, qu'il espérait que celle-ci puisse s'organiser «dans les prochaines semaines». 

Sur le commerce international et la menace d'une guerre commerciale

Alors que le chef de l'Etat s'est félicité d'un sommet ayant permis des «discussions ouvertes entre les sept plus grands pays industrialisés qui partagent des valeurs démocratiques», sur le plan économique Emmanuel Macron reconnaît toutefois que les discussions entre les Etats-Unis et la Chine n'ont pas produit de résultats spectaculaires, alors que le risque d'une guerre commercial pointe.

Par ailleurs, au sujet de la menace américaine de taxer le vin français, le président de la République a indiqué que «Donald Trump doit toujours garder [une marge de manœuvre] sur ce sujet». 

Pour mémoire, le président américain avait menacé d'augmenter les droits de douane sur les vins français après l'adoption d'une taxe française sur le numérique.

Mais, au cours du sommet, les pays du G7 ont convenu de «trouver un accord en 2020 dans le cadre de l'OCDE» concernant une fiscalité internationale sur les Gafa, a rappelé le chef de l'Etat.

Un accord qui fait s'éloigner une menace de taxation sur le vin hexagonal d'autant que le président américain a assuré que son épouse, Mélania, «adore le vin français». 

Sur les feux en amazonie et la crise diplomatique entre la France et le Brésil

Interrogé sur Jair Bolsonaro, qui s'est moqué sur Facebook de son épouse Brigitte, Emmanuel Macron a tenu, d'une certaine manière, à faire la part des choses, faisant la distinction entre le dirigeant brésilien et les Brésiliens eux-mêmes.

«Je me dois d'être respectueux envers mes homologues. (...) Je distingue les peuples des dirigeants. Le Brésil est un grand peuple, un grand pays. L'attitude de Jair Bolsonaro n'est pas digne d'un dirigeant. Je ferais cela, les Français auraient honte.»

Dans le même temps, questionné sur la part de responsabilité de la France dans la situation en Amazonie, en proie à de terribles incendies, Emmanuel Macron a reconnu une «part de complicité».

La France et l'Union européenne importent massivement du soja, produit au Brésil sur des terres dégagées à l'aide de brûlis, responsable de la déforestation et des incendies.

«Le soja, on en a besoin en Europe, notamment pour nourrir les animaux. Nous n'en avons pas. C'est le fruit d'un vieil équilibre conclu dans les années 1960 entre l'Europe et les Etats-Unis», a souligné le chef de l'Etat qui estime que «nous devons recréer la souveraineté protéinique de l'Europe.»

Dans ces conditions, a-t-il ajouté, l'accord avec le Mercosur «doit être retravaillé» ajoutant, «qu'en l'état, [il] ne signerait pas le texte».

Sur le Brexit

Sur l'épineux dossier du Brexit, et alors que le nouveau Premier ministre britannique Boris Johnson n'a eu de cesse d'agiter ces derniers jours la menace d'une sortie du Royaume-Uni de l'UE sans accord, le président de la République a assuré «être prêt à cette éventualité, mais [qu'il ferait] tout pour que ça n’arrive pas.»

Emmanuel Macron a en outre assuré que le Brexit n'a pas été abordé lors du sommet, mais uniquement lors de la venue de Boris Johnson à Paris jeudi dernier.

Gilets jaunes, réformes des retraites... les brûlants dossiers français abordés

Une fois le G7 et les grands dossiers internationaux évoqués, Emmanuel Macron a été interrogé sur les dossiers chauds de la rentrée en France.

Une semaine après la visite à Brégançon de Vladimir Poutine, au cours de laquelle le président russe avait parlé de «violences policières durant les manifestations des gilets jaunes», le président français a indiqué qu'il fallait «se rappeler ce que nous avons vécu».

Et d'évoquer : «des scènes de violence extrême contre les forces de l'ordre, des journalistes, des citoyens, des commerces, des symboles de la République. (...) La première chose inacceptable, c'est la violence. Le premier travail, ça a été de changer la doctrine du maintien de l'ordre, pour mieux contenir les choses.»

«Le pire a été évité», a-t-il toutefois estimé, soulignant «qu'il n'y a pas eu de tué lors du mouvement», même s'il a déploré les blessés.

«Ce que nous devons faire, c'est mener toutes les enquêtes administratives. Et quand des sanctions doivent être prises, qu'elles le soient», a-t-il assuré.

Dans un contexte social toujours très fragile, Emmanuel Macron a enfin évoqué le brûlant dossier des retraites.

S'il a assuré que le nouveau régime universel à venir «est prévu pour enlever les injustices» et qu'il sera équilibré en 2025, «quand [il] entrera en vigueur», il a toutefois confirmé qu'une «grande consultation sera menée dès la semaine prochaine, par le Premier ministre».

Une façon peut-être, là aussi, de vouloir éteindre un potentiel incendie.

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