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Mobilisation, blessures, arrestations... Un an de gilets jaunes en chiffres

Une manifestation de gilets jaunes à Caen (Calvados), le 18 novembre 2018. Une manifestation de gilets jaunes à Caen (Calvados), le 18 novembre 2018. [© CHARLY TRIBALLEAU / AFP]

Moins légion mais toujours sur le pavé. Alors que beaucoup avaient prédit que le mouvement ne passerait pas l'été, les gilets jaunes fêteront le 17 novembre prochain leur un an d'existence officielle. Mais la genèse de la mobilisation a, elle, déjà un an. L'occasion de revenir sur les chiffres marquants de cette crise sociale historique.

1.200.000 signatures pour une pétition

Levier décisif de la contestation, la pétition lancée fin mai par la gilet jaune Priscillia Ludosky avait atteint le million de signatures en à peine douze jours, devenant le deuxième texte le plus soutenu sur Change.org depuis l'ouverture de la plateforme en France (derrière «Loi travail, non merci» en 2016). A l'heure où ces lignes sont écrites, son appel a dépassé les 1.254.000 signataires.

De 282.000 à quelques milliers de manifestants

Pour leur acte fondateur du 17 novembre, plus de 282.000 manifestants étaient sortis affublés d'un gilet fluo pour protester contre la hausse des prix des carburants. Répondant aux très nombreux appels sur les réseaux sociaux, ils avaient alors «filtré» les axes de circulation, mais aussi occupé ronds-points et péages, avec l'objectif de bloquer, ou du moins affecter l'économie nationale.

Les actes III et IV, délocalisés dans les métropoles et illustrés par des heurts avec la police et des dégradations, dont le saccage de l'Arc de Triomphe à Paris, ont marqué un tournant dans la mobilisation : depuis, les cortèges de gilets jaunes ne cessent de s'écrémer, samedi après samedi. Lors de leur dernier acte ce samedi 12 octobre, pour leur 48e semaine de mobilisation consécutive, ils n'étaient plus que quelques milliers dans toute la France (environ 16.000 selon le «Nombre jaune») à manifester à Toulouse, Metz, Lille, Bordeaux et Paris notamment.

11 morts et plus de 4.400 blessés

Depuis le début du mouvement, 11 personnes sont mortes (mais aucune depuis fin janvier), principalement dans des accidents de la route. Côté manifestants, 2.495 personnes ont été blessées, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur arrêtés au 4 octobre. Selon le décompte tenu par le journaliste indépendant David Dufresne, 24 de ces blessés ont été éborgnés et cinq ont eu la main arrachée.

Côté forces de l'ordre, Beauvau a recensé 1.944 blessés, principalement des policiers ou des gendarmes, mais aussi quelques pompiers.

10.718 gardes à vue et 2.000 condamnations

En l'espace de six moi de mobilisation, les forces de l'ordre ont effectué un total de 12.107 interpellations, qui se sont soldées par 10.718 gardes à vue, selon les chiffres du gouvernement publiés début avril. Bilan : près de 2.000 condamnations prononcées (dont 40 % étaient de la prison ferme) et autant d'affaires classées sans suite, selon la ministre de la Justice, Nicole Belloubet. L'exécutif n'a pas annoncé de nouveaux chiffres depuis.

Le média indépendant Bastamag ! a avancé fin septembre le chiffre de 3.000 condamnations, dont un tiers assorties de prison ferme. 

13.900 TIRS DE LBD et 256 enquêtes visant des forces de l'ordre

Documentées par des vidéos postées sur les réseaux sociaux, les accusations de violences policières se sont multipliées ces derniers mois, à mesure que les affrontements entre manifestants et forces de l'ordre devenaient plus violents. Au cœur de la polémique, notamment : l'usage jugé excessif du lanceur de balles de défense (LBD) – début mars, il y avait déjà eu 13.905 tirs cumulés.

D'après le secrétaire d'Etat à l'Intérieur Laurent Nuñez, interrogé fin août, 313 enquêtes judiciaires «pour des suspicions de violences policières» ont été ouvertes par l'inspection générale de la police (IGPN), la «police des polices».

4,5 milliards d'euros de coûts

Magasins fermés, voitures brûlées, dégradations du mobilier urbain, pillages, blocages... Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a estimé fin mars que le coût économique des manifestations pouvait «aller jusqu'à à 0,2 point de PIB», soit 4,5 milliards d'euros, répartis sur 2018 et 2019. Un impact qu'il a jugé «sévère». Un rapport parlementaire, publié mi-juillet, estime de son côté que le mouvement des gilets jaunes a coûté 0,1 point de croissance à l'économie française au dernier trimestre de l'année 2018. Un chiffre «relativement faible par rapport à la richesse nationale», soulignent ses auteurs.

Selon un rapport sénatoriale dévoilé par Le Parisien fin juin, les assurances avaient versé fin mai 217 millions d’euros d'indemnisations, notamment en direction des commerçants, pour réparer les dégâts matériels liés aux actes de vandalisme commis en marge des cortèges des «gilets jaunes»,

DE 75 % À 47 % De soutiens

Massif à ses débuts, le soutien des Français aux gilets jaunes s'est peu à peu érodé au fil des manifestations, du fait de l'infiltration de black blocs dans les cortèges et de violences toujours plus fortes – du côté des manifestants comme des forces de l'ordre. Quand les trois-quarts des Français (75%), voire plus, avaient une bonne opinion du mouvement le 28 novembre, ils n'étaient plus que 47 % début octobre à soutenir le mouvement, selon un sondage Elabe, contre 41 % qui le désapprouvaient et 12 % qui se disaient indifférents.

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