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Réforme des retraites : pénibilité et emploi des seniors au menu des négociations ce mardi entre Muriel Pénicaud et les syndicats

Sur la pénibilité au travail, «on doit avancer sur trois sujets», a expliqué Muriel Pénicaud il y a quelques jours : «la prévention», «la reconversion» et «la réparation». Sur la pénibilité au travail, «on doit avancer sur trois sujets», a expliqué Muriel Pénicaud il y a quelques jours : «la prévention», «la reconversion» et «la réparation». [STEPHANE DE SAKUTIN / AFP]

Les débats sur l'âge pivot ont jusque-là éclipsé ces deux grands chantiers de la réforme des retraites. La pénibilité au travail et l'emploi des seniors seront au menu des négociations entre Muriel Pénicaud et les partenaires sociaux ce mardi 14 janvier. Le calendrier est serré, la ministre du Travail souhaitant dégager de «grandes orientations» sur ces thèmes avant la présentation du projet de réforme en Conseil des ministres le 24 janvier.

Muriel Pénicaud et les organisations syndicales et patronales ont déjà eu plusieurs réunions bilatérales sur ces sujets entre le 8 et le 10 janvier dernier. Ce mardi, c'est tous ensemble, à l'occasion d'une réunion multilatérale, que ces acteurs plancheront sur l'amélioration de la prise en compte de la pénibilité dans le futur système «universel» de retraites et sur le maintien dans l'emploi des seniors, qui peinent à retrouver un travail quand ils perdent leur job après 55 ans, a rappelé dernièrement Muriel Pénicaud.

Sur la pénibilité, «on doit avancer sur trois sujets», a expliqué la ministre du Travail le 7 janvier dernier : «la prévention», «la reconversion» et «la réparation». Sur le premier volet, celui de la prévention pour les actifs exerçant des métiers dits pénibles, des réflexions sur les méthodes de travail ou l'adaptation des équipements doivent être menées selon le gouvernement. Pour la reconversion, «nous allons examiner la possibilité d’avoir un vrai congé pour changer à mi-parcours vers des métiers moins difficiles» car «un couvreur ne peut pas monter sur les toits à 55 ou 60 ans», a jugé Muriel Pénicaud. Enfin, sur la réparation, il s'agit de voir, selon la ministre du Travail, «comment améliorer les dispositifs existants» concernant les possibilités de départ anticipé à la retraite pour les personnes qui ont travaillé dans des conditions pénibles.

Désaccords sur les critères de pénibilité

Les syndicats veulent également mettre sur la table le sujet des critères de pénibilité. Les salariés exposés à cette liste de risques cumulent des points dans «un compte professionnel de prévention» (environ 1,5 million de Français en ont un), qui peut leur permettre de financer une formation, bénéficier d'un temps partiel sans perte de salaire ou encore partir à la retraite dès 60 ans. En 2017, quatre critères sur dix (port de charges lourdes, postures pénibles, vibrations mécaniques et agents chimiques dangereux) ont été supprimés du compte. Les syndicats exigent leur réintégration.

Mais ils se heurtent à la position ferme du gouvernement. Sur les trois critères posturaux, «on ne peut pas les mesurer chaque jour personne par personne», a justifié Muriel Pénicaud, en parlant plutôt de «conforter la prise en charge» de ceux qui souffrent d'une incapacité de travail due à ces facteurs, qui peuvent déjà bénéficier d'un départ à la retraite anticipé. L'exécutif a en revanche montré un petit signe d'ouverture sur le risque chimique, «en suspens» selon la ministre du Travail.

Quant à l'autre thème des négociations de mardi, l'emploi des seniors, Muriel Pénicaud devrait se servir du rapport sur le sujet commandé à Sophie Bellon, la présidente du conseil d'administration de Sodexo, et remis ce mardi, pour lancer les débats sur ce volet de la concertation. Avant même la publication de cette étude, la ministre du Travail a évoqué plusieurs pistes pour améliorer le taux d'emploi des seniors, qui était de 52, 1 % en 2018 pour les 55-64 ans selon la Dares (contre 58,7 % en moyenne dans l'UE). En particulier le développement de la retraite progressive, qui permet à partir de 60 ans de travailler à temps partiel en percevant la fraction correspondante du salaire plus une fraction de la retraite, tout en continuant d’améliorer sa pension. Un dispositif mal connu, puisque seulement 18.150 personnes en bénéficiaient en 2018.

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