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Confinement, couvre-feu… Existe-t-il des précédents en France ?

Un confinement total du pays serait une première dans l'histoire de France, même si des mesures de ce type à l'échelle locale ont déjà été prises par le passé. Un confinement total du pays serait une première dans l'histoire de France, même si des mesures de ce type à l'échelle locale ont déjà été prises par le passé. [Sameer Al-DOUMY / AFP]

Comme la rumeur le laissait penser depuis quelques jours, le gouvernement a mis en place un confinement partiel de la population pour lutter contre la pandémie de coronavirus. Une mesure forte, d'autant plus quand on sait qu'aucun confinement total n'a jamais été instauré à l'échelle de la France.

En effet, jamais dans l'histoire du pays l'ensemble du territoire n'a été mis sous cloche. En revanche, des quarantaines au niveau local ont déjà été instaurées. C'est en 1721 que la première d'entre elles est survenue, lorsque les autorités françaises ont décidé d'ériger dans les monts de Vaucluse un mur de 27 km de long, baptisé «mur de la peste», pour protéger la région du Comtat Venaissin de la peste qui sévissait alors à Marseille et en Provence.

Un siècle plus tard, en 1821, naissait le terme de «cordon sanitaire», avec la décision de la France d'envoyer 30.000 soldats à la frontière espagnole pour empêcher la diffusion d'une épidémie de fièvre jaune, qui faisait rage à Barcelone. 

Vannes confinée pour la variole en 1955

Dernier exemple en date d'une quarantaine en France, le confinement de la ville de Vannes (Morbihan) en 1955, qui avait pour but d'endiguer une épidémie de variole, un virus ramené par un militaire de retour d'Indochine. En quelques jours, 200.000 habitants avaient été vaccinées. Grâce à cette campagne de vaccination d'ampleur, seuls quelque 70 cas ont été recensés, pour une quinzaine de décès. 

Bien qu'aucun décret ne l'évoque pour l'instant, la rumeur de la mise en place d'un couvre-feu à 18h, en parallèle d'un confinement généralisé, tourne également beaucoup sur les réseaux sociaux. Pour retrouver trace d'une telle mesure, il faut retourner en 2005, au moment des émeutes en banlieue, consécutives à la mort de deux adolescents dans un transformateur électrique à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) après une course-poursuite avec la police. 

Face à cette vague de violence, qui touchait la France entière, le gouvernement de Dominique de Villepin avait mis en œuvre l'état d'urgence et autorisé l'instauration d'un couvre-feu dans 25 départements. Celui-ci avait été institué dans plusieurs grandes villes (Nice, Rouen, Le Havre...) et concernait seulement les mineurs.

Un couvre-feu à Paris pendant la guerre d'Algérie

Un couvre-feu qui était une première en France depuis la guerre d'Algérie (1954-1962). En 1958, le préfet de Paris Maurice Papon avait chosi de mettre en place une telle mesure dans la capitale, mais seulement pour les Algériens. Une décision vite tombée dans l'oubli. Mais en 1961, face à la multiplication d'assassinats de policiers français par des militants algériens du FLN, Maurice Papon avait de nouveau décrété un couvre-feu pour les «Français musulmans d'Algérie». C'est ce qui allait conduire à la manifestation du 17 octobre 1961, marquée par la répression sanglante de la police. Le bilan officiel fera état de 3 morts, mais il varierait plutôt entre une trentaine et plus de 200 selon les historiens qui ont étudié la question par la suite.

Pendant la Seconde Guerre mondiale également, en 1943 précisément, un couvre-feu avait été mis en place par la Wehrmacht dans une France occupée par les Nazis. Cette mesure rappelle donc plus que jamais les heures les plus sombres de l'histoire de France. 

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