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Coronavirus : l'Ile-de-France au creux de la vague

Même si pour le moment la vigie ne signale pas de déferlante, l'Ile-de-France est l'une des régions du pays où l'épidémie de coronavirus est la plus dynamique ces jours-ci.

La région parisienne est en effet celle qui enregistre le plus grand nombre de nouveaux cas quotidiens, selon le site CovidTracker, avec en moyenne 4.591 nouveaux malades détectés chaque jour la semaine écoulée :

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Une tendance à la hausse régulière, qu'on pourrait nuancer par le poids démographique de la région, la plus peuplée du pays. Mais si on ramène au taux d'incidence, l'Ile-de-France est également presque tout en haut du classement, avec 229 nouveaux cas pour 100.000 personnes testées du 25 janvier au 3 février, selon les dernières données disponibles de Santé Publique France.

Elle n'est dépassée que par Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA), où le taux d'incidence flambe à 370 cas pour 100.000 tests. Mais au-dessus de la moyenne nationale, qui est à 214.

Surtout, cet indicateur est en progression constante et conséquente ces dernières semaines en région parisienne. Le taux d'incidence était en effet de 213 la semaine du 18 au 24 janvier, de 195 la semaine du 11 au 18 janvier et de 186 la semaine du 4 au 11 janvier.

Davantage de tests la semaine dernière

Avec toutefois une nuance, émise par Santé Publique France dans son point hebdomadaire francilien vendredi 5 février : «cette hausse était en grande partie expliquée par une hausse du taux de dépistage».

Dans tous les cas, le capitaine du navire est en alerte. «La situation en Ile-de-France nécessite une vigilance maximale pour se tenir prêt dans un contexte d'incertitude», a averti Aurélien Rousseau, le directeur général de l'Agence régionale de santé, samedi 6 février sur les réseaux sociaux :

Sur le plan hospitalier, la situation est globalement similaire, avec des établissements ainsi que des services de réanimation encore soumis à une forte pression depuis décembre.

Un léger accroissement de l'activité, entamé dans le courant du mois de janvier, semblerait néanmoins s'éroder ces derniers jours. Le nombre de malades Covid hospitalisés (5.427 au 6 février) et de places en soins critiques occupées (714 au 6 février) dans la région reculent pour la première fois depuis le 21 janvier. Un léger mieux qui reste encore à confirmer dans la durée.

Pour rappel, ces deux chiffres étaient montés respectivement à 6.693 personnes hospitalisées et 1.136 en réanimation au plus haut de la deuxième vague, en novembre dernier. De quoi laisser penser qu'il pourrait encore rester un peu de marge dans les hôpitaux franciliens ?

«L'activité hors Covid reste très élevée, plus élevée qu'elle ne l'était pendant la première vague, plus élevée qu'elle ne l'était pendant la deuxième vague. Elle est aujourd'hui quasiment normale par rapport à la même situation l'année dernière», a néanmoins souligné vendredi 5 février le directeur adjoint de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), François Crémieux.

Certains établissements commencent d'ailleurs à déprogrammer des opérations. Il est même possible que l'Ile-de-France ait besoin d'évacuer des patients dans d'autres régions «dans les semaines qui viennent», a fait savoir le directeur médical de crise de l'AP-HP, le Pr Bruno Riou.

Les variants, nouveau casse-tête ?

D'autant que la propagation des variants en région parisienne pourrait rapidement faire basculer le fragile équilibre actuel. Selon une enquête menée le 27 janvier, près de 20 % des nouveaux cas dans la région sont désormais liés aux mutations britannique, sud-africaine ou brésilienne. Contre seulement 3 % début janvier.

De quoi placer l'Ile-de-France «au 3e rang des régions les plus touchées derrière la Bretagne et le Grand Est», selon Santé Publique France, qui évoque «une augmentation de la prévalence des variants émergents dans la région».

Or, ces variants sont aujourd'hui la principale crainte des experts. D'ici à quelques semaines, quand elles auront supplanté la souche «traditionnelle» du virus, ces mutations, plus contagieuses, risquent de nettement relancer la dynamique de l'épidémie. Ce qui signifierait donc que la relative accalmie actuelle ne correspondrait qu'à l'oeil du cyclone.

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