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Coronavirus : les paiements à la RATP et à la SNCF suspendus, l'Etat réagit

IDFM accuse des pertes de plus d’un milliard d’euros, après plus d’un an de crise sanitaire. Île-de-France Mobilités accuse des pertes de plus d’un milliard d’euros, après plus d’un an de crise sanitaire.[© Christophe ARCHAMBAULT / AFP]

Il faut remplir les caisses. Une semaine après avoir relancé l'Etat afin qu'il aide à combler les pertes dans les transports en commun franciliens, Ile-de-France Mobilités, présidé par Valérie Pécresse, a décidé ce lundi 27 septembre de suspendre ses paiements à la RATP et à la SNCF.

L'autorité régionale des transports Ile-de-France Mobilités, présidée par la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse, a annoncé ce lundi avoir suspendu ses paiements à la RATP et à la SNCF, faute d'avoir trouvé un accord avec l'Etat à qui elle réclame une subvention de 1,3 milliard d'euros pour compenser les pertes liées à la pandémie de Covid-19.

«Ile-de-France Mobilités a suspendu les paiements à la RATP et la SNCF», a ainsi indiqué une porte-parole de l'institution régionale présidée par Valérie Pécresse, précisant que «des négociations serrées continuent avec Matignon». En pleine crise sanitaire, Île-de-France Mobilités (IDFM) – l'autorité organisatrice des transports en commun en Île-de-France – accuse en effet «des pertes financières massives» depuis le début de l'épidémie de coronavirus jusqu'à ce jour.

Pour l'Etat, IDFM manque à ses devoirs

Une décision qui a fait réagir au plus haut sommet de l'Etat. Dès le lendemain, ce mardi 28 septembre, le gouvernement – par la voix du ministère des Transports – a assuré qu'IDFM «manquait à ses devoirs» en suspendant ses paiements à la RATP et à la SNCF, faute d'avoir trouvé un accord avec lui sur la compensation des pertes liées au Covid-19.

«IDFM est liée par un contrat à la SNCF et à la RATP. Avec ses déclarations, elle manque à ses devoirs», a ainsi fait savoir le ministère des Transports, ajoutant qu'à sa connaissance, il n'y avait «pas d'impossibilité budgétaire pour IDFM d'honorer ces paiements».

1,3 milliard d'euros à combler

Selon IDFM, le recul des «deux principales ressources» du groupe – c'est-à-dire «les recettes tarifaires et le versement mobilité» – a été estimé à 1,3 milliard d'euros en 2021, dont 1 milliard rien que pour les recettes tarifaires. Un gouffre financier qu'il est hors de question de combler «en réduisant les investissements indispensables au développement des transports» ou encore «en réduisant l'offre de transport».

A titre de comparaison, IDFM rappelle que les autres métropoles internationales, telles que Londres ou New York ont reçu des subventions s'élevant à environ 60 % de leur déficit en 2020, contre 10 % pour Paris. Des arguments que Valérie Pécresse a récemment fait valoir dans un courrier adressé au Premier ministre Jean Castex le 4 juin dernier, réclamant une subvention de 1,3 milliard d'euros.

Il y a un an, à la fin de l'été, Valérie Pécresse avait déjà dû s'entretenir avec le chef du gouvernement pour obtenir qu'il s'engage à compenser ces pertes. «Ile-de-France Mobilités a fait une proposition qui nous paraît être une proposition constructive : que l'Etat nous concède – comme il l'a fait pour Air France – une avance remboursable, avec un différé de remboursement», avait-elle alors réclamé.

Finalement, IDFM avait cessé de payer la RATP et la SNCF et l’État avait fini par accorder en septembre dernier une subvention et un prêt à taux zéro permettant de couvrir le trou de trésorerie. Selon la présidente de la région, cet accord prévoyait «une clause de revoyure en 2021 et 2022 si la crise devait se poursuivre». Elle s'était également engagée à ne pas augmenter le prix de l'abonnement Navigo.

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