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Législatives 2022 : condamnations, accusations, bourdes... Ces candidats qui font polémique

De gauche à droite, Eric Zemmour (Reconquête), Damien Abad et Gabriel Amard (Nupes). [JOEL SAGET, OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP]

A l’approche des élections législatives, certains candidats investis par NUPES, Reconquête, ou encore Renaissance sont dans la tourmente. En cause : des condamnations, des accusations ou des propos polémiques.

A quelques semaines du premier tour des élections législatives, des candidats font plus parler d’eux que d’autres… Et ce n’est pas forcément de manière positive. Déjà condamnés par la justice ou ciblés par des accusations, certains ont tout de même été investis, que ce soit par la majorité présidentielle ou par l’opposition.

Violence conjugale, fraude fiscale et harcèlement moral chez «Ensemble»

Sira Sylla, députée sortante de la 4e conscription de Seine-Maritime et candidate d’Ensemble à sa réélection, a par exemple fait face à la justice en janvier 2021. A l’époque, la députée avait été condamnée par le Conseil de prud’hommes de Paris pour harcèlement moral au travail. «Sur la fin de ma période avant mon licenciement, mon grand-père fut admis à l’hôpital (…) La députée m’appela le soir même pour me signaler mon licenciement au milieu d’un torrent d’insultes et souhaita une bonne mort à mon grand-père avant de raccrocher», a témoigné un ancien collaborateur à Sira Sylla, relayé par l'Obs. Cette dernière a finalement fait appel et maintient sa candidature pour les élections législatives. 

Le député sortant de la 5e circonscription de l’Ain et nouveau ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, Damien Abad, est lui aussi candidat à sa succession aux législatives de juin.

L’ancien patron des députés LR est pourtant confronté à des accusations de viols révélées par Mediapart, qu’il a contestées «avec la plus grande force». Les faits remonteraient à 2010 et 2011 selon les médias. En effet, l’une des deux femmes accusant Damien Abad de viol a confirmé son récit à l’AFP et dit avoir porté plainte en 2017. Néanmoins, celle-ci a été classée sans suite.

Michel Fanget, député MoDem de la 4e circonscription du Puy-de-Dôme et candidat à sa réélection, est également dans le viseur de la justice. Il a été condamné en appel à deux ans d’inéligibilité pour «complicité d’escroquerie» ayant porté préjudice de l’Assurance maladie.

Concrètement, la justice reproche au député, qui est médecin, d’avoir procuré des arrêts maladie à un proche en conflit avec les organismes sociaux.

La cour d’appel de Riom, dans le Puy-de-Dôme, a relaxé le député pour les faits d’escroquerie à l’encontre de Pôle emploi mais l’a, également, condamné à 2.000 euros d’amende et deux ans d’inéligibilité pour les mêmes faits.

Malgré cette condamnation, Michel Fanget a formé un pourvoir en cassation et a décidé de maintenir sa candidature aux élections législatives.

D'autres investitures, avortées, ont provoqué des secousses au sein de Renaissance. Celle de l’ancien conseiller à l’Elysée, Jérôme Peyrat, par exemple. Ce proche d’Emmanuel Macron avait été condamné en septembre 2020 à une amende de 3.000 euros avec sursis pour violence conjugale envers son ancienne campagne. Finalement, il a cédé à la pression et s'est retiré de la course à la 4e circonscription de Dordogne, après la polémique, pour «ne laisser aucune place à l’ambiguïté» sur les engagements des Marcheurs.

Idem pour Thierry Solère. Député de la 9e circonscriptions des Hauts-de-Seine, le conseiller d’Emmanuel Macron est en effet mis en examen pour treize chefs d’accusation, dont «fraude fiscale», «emploi fictif» et «financement illicite de dépense électorales»… Des bruits de couloir affirment même que c’est le président de la République en personne qui lui aurait demandé de se retirer de la course aux législatives.

Injure raciste et incitation à la haine raciale et religieuse chez Reconquête

Ancien conseiller régional Les Patriotes des Hauts-de-France, Guillaume Laznowski, candidat de Reconquête dans la 3e circonscription du Pas-de-Calais, avait lui créé la polémique en 2018 en proférant des propos racistes à l’encontre d’un joueur de Lens le traitant de «sale nègre». Il avait été condamné en juin 2018 à 500 euros d’amende pour injure raciste avant d’être relaxé en septembre de la même année.

Selon le parquet, ces violences dénoncées n'étaient «absolument pas établies». Cette plainte avait été classée sans suite, mais des poursuites avait été engagées pour injures racistes, ce qui lui avait valu cette condamnation en première instance.

Autre cas, l’ancien porte-parole de Génération identitaire et candidat dans la 11e circonscription des Bouches-du-Rhône sous l’étiquette Reconquête, Jérémie Piano, a été condamné à deux reprises. Sa première condamnation remonte à juin 2021. Le militant d’extrême droite a été reconnu coupable pour «incitation à la haine raciale et à la discrimination» et a été condamné à une amende pour une campagne d’affichage «sauvage» à Aix, en mai 2020, où il avait inscrit le slogan «Immigration. Racaille. Islamisation ? Reconquête».

La deuxième fois, en septembre 2021, le candidat de Reconquête a été condamné à deux mois de sursis et 3.000 euros d’amende pour «provocation à la haine raciale» après avoir posté une vidéo sur YouTube, dans laquelle il évoquait «une invasion migratoire» lors d’une opération du mouvement le 19 janvier 2021 au col du Portillon.

Le président de Reconquête lui-même, Eric Zemmour, n’a pas pu échapper aux polémiques. L’ex-candidat à la présidentielle, candidat aux législatives dans le Var, a été condamné plusieurs fois pour incitation à la haine. En 2011, le polémiste a été condamné par le tribunal correctionnel à une amende de 2.000 euros avec sursis pour «provocation à la discrimination raciale» après des propos tenus sur le plateau de "Salut les terriens" sur France Ô où il avait affirmé que les employeurs avaient «le droit de refuser des Arabes ou des Noires». En 2018, Eric Zemmour a été, une seconde fois, condamné pour provocation à la «haine religieuse» après des propos tenus sur le plateau de France 5.

Harcèlement et violences sexistes et sexuelles chez les Mélenchonistes

La Nouvelle union populaire, écologique et solidaire (NUPES) n'est pas en reste, avec plusieurs candidats, sous l’étiquette de la France Insoumise, qui ont fait parler d’eux ces derniers jours.

La Nupes est par exemple pointée du doigt pour avoir investi Leïla Ivorra, surnommé «Leïla de Tolbiac», une candidate qui avait menti sur l’état de santé d’un manifestant lors de l’évacuation de l’université de Tolbiac à Paris en 2018.

A l’époque, Leïla Ivorra avait affirmé durant un entretien à visage découvert accordé à «Le Média», que, lors de l’intervention des forces de l’ordre, la jeune étudiant avait vu «un gars devant les grilles, la tête complètement explosée, une flaque de sang énorme». Mais rapidement, elle avait avoué avoir menti sur le fait d’avoir vu l’incident. Malgré cela, elle est toujours dans la course aux législatives.

Farida Chikh, la suppléante de Mathilde Panot, fait également parler d'elle. Et pour cause, c'est cette infirmière qui avait été condamnée pour avoir jeté des projectiles sur les forces de l'ordre lors d'une manifestation.

Gabriel Amard, ancien conseiller régional et gendre de Jean-Luc Mélenchon, a été lui été critiqué pour son parachutage à Villeurbanne. Un choix dénoncé par le maire PS de la ville, Cédric Van Styvendael. «Parachuter un candidat à Villeurbanne alors que l'accord avec LFI existe depuis les élections municipales il y a deux ans, et que ça marche, c'est une erreur», a-t-il expliqué dans les colonnes de Lyon capital.

Mais la plus grosse polémique pour la Nupes est venue de Taha Bouhafs, candidat dans la 24e circonscription du Rhône, qui a finalement retiré sa candidature. Le 11 mai, la France Insoumise a annoncé que son comité de suivi a été saisi après que des soupçons de harcèlement et de violences sexuelles ont visé son ex-candidat. En 2021, l’ex-candidat de la Nupes avait déjà été condamné pour injure publique en raison de l’origine après avoir qualifié Linda Kebab, une syndicaliste policière, d’«Arabe de service».

Les candidats RN enchaînent les «bourdes» en direct

Depuis le début de la campagne, les candidats du Rassemblement national multiplient eux les faux pas à la télévison, à tel point que certains téléspectateurs pointent du doigt le «vide» du programme du parti de Marine Le Pen.

Lors de l’émission «Législatives 2022» du 9 mai, Mélanie Fortier, candidate RN aux législatives et conseillère régionale de Bourgogne-Franche-Compté, a été mise à mal par une question d’une journaliste évoquant «la politique du RN en matière de service publique». En difficulté, Mélanie Fortier avait alors demandé de «couper cette partie». «Je suis désolée [...], je n’ai vraiment pas compris cette question», avait-elle répondu.

Mais elle n’est pas la seule. Le 18 mai, Gérard Vollory, candidat dans la 3e circonscription du Rhône a été accusé d’être «un extrême» par les deux invités présents sur le plateau de l’émission. Pour prouver qu’il n'est pas raciste, le candidat a sorti une photo de sa femme rwandaise, qui a la peau noire, créant un léger malaise sur le plateau.

Dernière sortie catastrophique du RN : l’intervention de Sophie Carnicer, candidate dans la 2e circonscription du Territoire de Belfort, le 20 mai, toujours sur France 3. Elle a été incapable de répondre à plusieurs questions pour son premier passage à la télé. «Comment résoudre cette équation : de moins en moins d’argent au niveau des collectivités locales et une demande de plus en plus forte de services publics, ou de services à la population au sens large ?», lui a demandé le journaliste. Un silence radio s’est installé sur le plateau avant que la candidate, hésitante, sorte une première réponse : «en économisant … sur l’immigration…». «Je n’ai pas préparé, je suis désolée..», a-t-elle finalement lâché.

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