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Les députés LFI et PS refusent de jouer aux côtés des élus RN dans l'équipe de foot de l'Assemblée nationale

Des députés LFI et PS refusent de participer à un match caritatif de l'équipe de foot parlementaire afin de protester contre la présence d'élus RN dans l'effectif.

Affirmant se dresser contre la «banalisation de l'extrême droite», des députés de la France insoumise (LFI) et du Parti socialiste (PS) ont décidé de boycotter un match caritatif de l'équipe de foot de l'Assemblée nationale, prévu ce mercredi 28 septembre. Ils protestent ainsi contre la présence de plusieurs élus du Rassemblement national (RN) dans l'effectif.

Cette rencontre est organisée au profit de l'association «e-Enfance», qui lutte contre le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement, notamment au travers d'un numéro national, le 3018. Elle doit opposer les parlementaires à d'anciens joueurs professionnels.

Selon une source parlementaire, confirmant une information du Parisien, certains élus insoumis, Eric Coquerel, Ugo Bernalicis ou encore David Guiraud notamment, ont toutefois estimé que le Rassemblement national voulait «utiliser ce match pour se normaliser». Ils ont donc refusé de participer, promettant néanmoins de soutenir financièrement l'association.

Dans un communiqué, le groupe socialiste a quant à lui déploré que le RN soit «convié à participer à un match de l'équipe de l'Assemblée» pour la première fois, après l'élection de 89 de ses députés au mois de juin. Les membres du PS indiquent qu'il refuseront également de participer aux matches de l'équipe parlementaire de rugby «si le RN est présent».

La présidente du groupe des députés LFI, Mathilde Panot, a assumé cette décision. A la sortie d'un séminaire de la Nupes à l'Assemblée, elle a réitéré le refus de «participer à un objectif de récupération politique du Rassemblement national pour se banaliser».

Une «prise en otage»

Boris Vallaud, du groupe socialiste, a abondé dans son sens, affirmant que «le terrain d'affrontement doit être dans l'Hémicycle». Même son de cloche pour le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, qui refuse d'aider les députés du RN à montrer «qu'ils sont des parlementaires comme les autres».

«Le défi qui nous est posé, on le voit bien avec l'Italie, c'est que la banalisation conduit aussi à des alliances entre la droite et l'extrême droite, c'est ainsi que l'extrême droite peut gouverner, a-t-il développé. Nous n'avons pas de raison particulière de lui servir d'escabeau.»

Cette décision fait évidemment réagir du côté du Rassemblement national, mais pas seulement. Julien Odoul, député RN, a dénoncé un «sectarisme regrettable» et estimé que «la cause est plus importante, pour des enfants victimes de cyberharcèlement».

Chez Renaissance, Karl Olive, co-capitaine de l'équipe, a accusé LFI d'«instrumentaliser» le match et même de le «prendre en otage». «Ça va faire parler encore plus du Rassemblement national alors qu'on avait l'occasion d'offrir une image bienveillante de l'Assemblée», a-t-il critiqué.

Pour autant, dans un message dont l'AFP a eu copie, la patronne des députés Renaissance Aurore Bergé a elle aussi recommandé à ses troupes «de ne pas participer à un match qui donnera lieu à une "photo d'équipe"». «Nous ne jouons pas dans la même équipe. Ni extrême droite, ni extrême gauche», a-t-elle écrit.

Invité ce matin sur CNEWS, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran, qui a joué dans cette équipe parlementaire lorsqu'il était député, a quant à lui assuré qu'il comprenait ce boycott. «Si j’étais membre de l’équipe cette année, je n’irais pas jouer ce soir», a-t-il affirmé auprès de Laurence Ferrari. L'ancien ministre de la Santé ne souhaite pas «servir d’une manière ou d’une autre de marche pied [au Rassemblement national] et participer à leur volonté de se normaliser».

L'autre capitaine de l'équipe, le LR Pierre-Henri Dumont, a de son côté souligné qu'il est ici question d'un «match caritatif» et a fait référence à l'équipe de rugby de l'Assemblée, qui a parfois réuni le député Alexis Corbière (LFI) et Louis Aliot, ex-député RN des Pyrénées-Orientales et désormais maire de Perpignan. Insistant sur le fait qu'à l'époque «LFI ne disait rien», l'élu a commenté sans détour : ce boycott est «débile».

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