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Niche parlementaire du RN : l'Assemblée rejette le texte sur l'uniforme obligatoire à l'école

Le groupe RN était maître des sujets débattus à l’Assemblée ce jeudi. [STEPHANE DE SAKUTIN / AFP]

Le Rassemblement national bénéficie de sa niche parlementaire, ce jeudi à l’Assemblée. Plusieurs de ses propositions de loi ont déjà été rejetées.

De 9h à minuit, les députés du Rassemblement national sont aujourd'hui les maîtres des sujets abordés à l’Assemblée nationale. Dans le cadre de sa niche parlementaire, le parti de Marine Le Pen a l’occasion de mettre en avant plusieurs propositions de loi de son choix. Quatre d'entre elles ont déjà été rejetées, notamment celle, clivante, concernant l'obligation du port de l'uniforme à l'école.

Le RN avait déjà présenté le contenu de sept de ses propositions au mois de décembre aux commissions de l’Assemblée. Toutes avaient été rejetées. Ce jeudi, il est peu probable que les sept thèmes soient analysés. Le temps devrait en effet manquer, d’autant que comme cela avait été le cas lors de la niche LFI, la majorité présidentielle a les moyens de faire traîner certains débats en longueur, pour en éviter d’autres.

L'uniforme à l'école ne convainc que LR

La proposition défendant le port obligatoire de l'uniforme dans les établissements scolaires publics était un des sujets phares de la journée. Marine Le Pen a plaidé pour un texte qui, selon elle, «règle deux difficultés», à savoir «la compétition des marques et la pression des islamistes sur les enfants à l'école», en lien avec le port des abayas, ces tuniques traditionnelles musulmanes dénoncées comme étant un signe religieux par destination.

Outre le fond du sujet, le thème pouvait être une manière de mettre la pression sur Les Républicains et une partie de la majorité, dont des députés semblent favorables à l’uniforme à l’école. En partant du principe que ceux-là se désavoueraient s’ils ne votaient pas le texte. Le RN a d'ailleurs souligné que Brigitte Macron s'était prononcée «pour le port de l'uniforme à l'école», dans un entretien publié mercredi soir par Le Parisien.

Or, parmi les autres formations, seul le groupe LR a apporté son soutien à cette proposition. La gauche s'y est fermement opposée et le camp présidentiel, divisé sur le sujet, a jugé que le texte du RN avait été rédigé sans «travail sérieux sur l'impact».

Avant cela, un autre sujet phare du RN avait été débattu : celui concernant l’augmentation de 10 % du salaire net pour les personnes gagnant jusqu’à trois smic. Cette hausse serait supportée par les patrons en échange d’une exonération de leurs cotisations. La mesure était un symbole de la campagne présidentielle de Marine Le Pen et le camp macroniste y est fermement opposé, de même que les socialistes.

Sans surprise donc, la majorité et la gauche ont voté ce jeudi contre cette propositon, jugée inefficace voire dangereuse. Les élus LR se sont quant à eux abstenus, conduisant au rejet de ce texte.

Le RN crie au «sectarisme»

Il a aussi été question d’une proposition de loi sur la suppression des zones à faibles émissions mobilité (ZFE-M). La mesure, qui empêche l’accès des villes aux véhicules anciens, et qui doit concerner 45 agglomérations de plus de 150.000 habitants d’ici à 2025, est le symbole de l’écologie punitive, selon les RN.

Sur ce point le parti a pu compter sur le soutien de LR, mais cela n'a pas suffit. Le texte a lui aussi été rejeté, malgré la proposition d'amendement du député RN Pierre Meurin, qui suggérait une suspension plutôt qu'une suppression des ZFE.

A l’ordre du jour figurait aussi une proposition de loi pour permettre aux parlementaires français et européens élus en France de visiter sans préavis les centres sociaux et médicaux sociaux. Les votes contre l'ont à nouveau emporté, les autres groupes s'inquiétant notamment de violations de l'intimité des personnes vulnérables.

Si le RN s'attendait à ces différents échecs, cela n'a pas empêché Marine Le Pen de protester. Jugeant l'attitude des autres groupes «pitoyable», elle s'est dite convaincue que les textes présentés par son parti auraient pu recueillir des majorités si les autres formations «votaient en fonction de leurs idées» au lieu de les rejeter par «sectarisme».

Si les principaux sujets ont déjà été traités, d'autres sont encore au programme : l'un institue la proportionnelle aux législatives et l'autre instaure une présomption de légitime défense pour les forces de l’ordre. Bons derniers dans l'ordre de passage, ils ont toutefois peu de chances d'être examinés puisqu'une niche parlementaire doit s'achever à minuit.

Leur mention à l'ordre du jour est une façon pour le RN de rappeler certains sujets forts défendus par le parti, sans pour autant perdre de temps pour débattre d’un texte qui n’a pas de chance d’être accepté par l’Assemblée.

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