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Paris : que pourrait changer la mise en place d’un «Code de la rue» ?

La nécessité de réguler les flux entre les piétons, les cyclistes et les conducteurs de deux-roues semble faire consensus à Paris. La nécessité de réguler les flux entre les piétons, les cyclistes et les conducteurs de deux-roues semble faire consensus à Paris. [© Philippe LOPEZ / AFP]

Réclamée depuis plusieurs années par certains élus parisiens, la rédaction d'un «Code de la rue» est désormais dans les tuyaux, alors que la maire Anne Hidalgo semble s'être appropriée le concept. Mais qu'est-ce que cela pourrait changer ?

Le 10 janvier dernier, la maire de Paris Anne Hidalgo avait annoncé son désir de «régler le problème» de «la sécurité routière et la difficile cohabitation entre les piétons, les cyclistes, les trottinettes, les taxis, les véhicules de livraison et les bus», et ce, en rédigeant un «Code de la rue parisien». L'idée étant selon elle de «bâtir des solutions» main dans la main avec les Parisiens, notamment ceux qui avaient participé à l'Assemblée citoyenne. Ceux-là ayant «déjà commencé à travailler dessus», avait-elle assuré.

Des règles de bonne conduite

Fixant une échéance «à juin 2023» pour l'élaboration de ce texte, qui ne pourra en aucun cas être contraignant parce que la Ville n'est pas compétente en ce qui concerne la sécurité routière, mais qui pourra néanmoins fixer un certain nombre de règles de bonne conduite à adopter pour les usagers de l'espace public. Un document qu'il faudra également adapter en fonction de la réponse des Parisiens, consultés le 2 avril prochain au sujet du maintien ou non à Paris des trottinettes électriques en free-floating.

Interrogée à ce sujet ce jeudi, Anne Hidalgo a rappelé les difficultés rencontrées face au déploiement de ce nouveau mode de mobilité dite «douce», qu'elle a un temps favorisé. «On n'arrive pas à les contenir [les trottinettes électriques, ndlr] dans l'espace public [...] Cela pose des problèmes de sécurité routière, je pense à nos aînés, aux personnes en situation de handicap», a-t-elle expliqué, tout en concédant qu'à titre personnel, elle ne souhaitait pas renouveler le contrat qui lie la mairie de Paris aux 3 opérateurs de trottinettes électriques en free-floating autorisés. C'est-à-dire Dott, Lime et Tier.

Au sein des élus parisiens, la question du free-floating divise. Si certains sont pour et d'autres contre, l'idée de mieux réguler les flux entre piétons, cyclistes et conducteurs d'engins de déplacement personnel type trottinettes électriques fait plutôt consensus. «Le cadre, la régulation, la verbalisation n'ont jamais été mis en place dans ce domaine», déplore Maud Gatel, la présidente du groupe des élus MoDem, Démocrates et Ecologistes au Conseil de Paris, qui évoque l'«anarchie» qui existe désormais dans l'espace public parisien, «insécurisante pour les piétons et les plus fragiles».

Pour l'élue, députée de la 11e circonscription de Paris, la demande d'avoir «une stratégie piéton» est ancienne dans la capitale. «La place du plus fragile dans l'espace public est vraiment un sujet central, sur lequel on essaie d'attirer l'attention depuis la précédente mandature», rappelle celle qui regrette que le piéton soit parfois «oublié». Pour nous, un «Code de la rue» doit permettre de «faciliter les cheminements piétons en lien avec les terrasses, les travaux...». Et d'asséner : «il faut sanctuariser les trottoirs».

En Conseil de Paris, Nicolas Jeanneté, élu d'opposition, rappelait récemment que la dernière stratégie piéton de l'exécutif datait de 2017. «Un plan piéton, c'est apaiser la voirie pour favoriser tous les usages de la rue, c'est faciliter les pénibilités piétonnes, c'est mieux prendre en compte les piétons dans les nouveaux aménagements, c'est réduire les conflits d'usage dans l'espace public», avait-il énuméré, insistant sur le fait que la marche à pied est «la première forme de mobilité à Paris».

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