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Des experts réussissent à reconstituer un «puzzle» romain vieux de 2.000 ans

À l'image d'une pomme de pin, les bandes de laiton se chevauchent. [©Duncan McGlynn]

Dès le 1er février et jusqu'au 23 juin, le British Museum de Londres (Angleterre) accueillera une exposition sur l'armée romaine, qui inclura une partie d'armure entièrement reconstruite après avoir été découverte en Écosse il y a plus d'un siècle.

Une reconstruction (très) méticuleuse. Découvert en 1906 par l'antiquaire et archéologue amateur écossais James Curle, sur le site du fort de Trimontium près de Melrose (région des Scottish Borders), un bout d'armure de l'armée romaine en laiton, brisé en cent morceaux, a été reconstitué par les musées nationaux d'Écosse. Il sera bientôt possible de contempler ce travail de restauration au British Museum de Londres (Angleterre), à l'occasion de l'exposition «Legion : life in the Roman army» («Légion : la vie dans l'armée romaine» en français) qui débute le 1er février prochain.

Si l'oeuvre a été exposée et prêtée à de nombreuses reprises, c'est la première fois que les fragments de laiton sont rassemblés pour recréer un avant-bras dans son intégralité, souligne un communiqué relayé par les musées écossais.

Un symbole de protection et de statut social

Lorsqu'il découvre tous ces fragments, l'antiquaire pense qu'il s'agit d'une coque servant à protéger les épaules et la poitrine. Ce n'est qu'en 1990 que la véritable utilité de cet objet est rétablie. Mais il faudra encore attendre trente années supplémentaires pour reconstituer ce bout d'armure.

Les morceaux qui la constituaient avaient été éparpillés sur ce qui était alors le quartier général du dernier fort du site. «Lorsque le bâtiment a été abandonné, tout équipement jugé superflu a simplement été jeté», explique le Dr. Fraser Hunter, conservateur principal de la préhistoire et de l'archéologie romaine des musées nationaux écossais, auprès de The Guardian.

Pendant près de 2.000 ans, les morceaux sont restés intacts. Le musée qui les possédait dans ses collections depuis plus d'un siècle a fini par les recoller en 2024. Pour y parvenir, trois longues semaines de travail auront été nécessaire : un véritable parcours du combattant qui s'explique par la taille extrêmement petite de certains fragments. «Fixer les mêmes choses pendant autant de temps fatigue vos yeux et votre cerveau», a ainsi confié la restauratrice Bethan Bryan, qui a participé à la reconstruction du bout d'armure.

Malgré la difficulté de la tâche, l'objet datant du IIe siècle après J-C est comme neuf, excepté l'usure naturelle évidente. À l'image d'une pomme de pin, les bandes de laiton se chevauchent. «C'était à la fois un symbole de protection et de statut social», analyse Fraser Hunter.

Après un passage au British Museum de Londres pendant près de cinq mois, l'avant-bras regagnera l'Écosse, fin juin, où il sera exposé de façon permanente. À ce jour, seuls trois éléments d'armure de l'armée romaine ont été retrouvés sur l'ensemble des territoires de l'Empire. 

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