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Des perroquets invitent les visiteurs d'un zoo à «aller se faire voir», les employés leur apprennent la politesse

L'apprentissage des jurons est particulièrement facile à imiter pour les perroquets, la politesse l'est moins. [© Adobe Stock]

En Angleterre, le parc animalier Lincolnshire a entamé une nouvelle approche pour apprendre à huit de ses perroquets à la langue bien pendue à développer un langage plus soutenu.

Huit volatiles sèment le trouble au parc animalier Lincolnshire, dans l’est de l’Angleterre. Des perroquets gris du Gabon invitent chaque jour les visiteurs à «aller se faire voir». C’en était trop pour l’équipe du lieu, qui a décidé de mettre au point un plan bien rodé pour apprendre les bonnes manières à ces drôles d’oiseaux. 

Une nouvelle ère a donc commencé pour les huit perroquets gris du Gabon du parc animalier Lincolnshire, en Angleterre. Mardi 23 janvier, les membres du personnel ont mis au point un plan pour empêcher les volatiles d’insulter les visiteurs du parc. S’ils avaient d’abord essayé de les isoler du reste du troupeau, l’équipe a changé d’approche. 

«Nous avons placé huit perroquets très, très offensants et injurieux avec 92 perroquets ne jurant pas», a révélé le directeur général du parc, Steve Nichols, à CNN

Les oiseaux pourraient apprendre «tous les bruits agréables comme les micro-ondes et les véhicules qui font marche arrière», que les autres perroquets du parc préfèrent, a assuré Steve Nichols. Mais si la stratégie ne fonctionne pas, «la volière se transformera en une sorte de volière pour adultes», a ironisé le directeur du parc animalier. 

Jusqu’à présent, de grands panneaux d’avertissement étaient placés au sein du parc animalier Lincolnshire pour que les visiteurs ne soient pas surpris du langage grossier des volatiles. «Nous avons entendu beaucoup plus de clients insulter les perroquets que de perroquets insulter les clients», a toutefois garanti M. Nichols lors de sa rencontre avec CNN. 

Une tactique déjà rodée

Cinq premiers oiseaux insultants avaient déjà été placés dans un groupe de perroquets gris plus polis. Leur intégration avait été «en grande partie» couronnée de succès, s’est souvenu le directeur général du parc animalier, même s’il arrive que les volatiles soient tentés par leurs vieux démons. Ils vocifèrent parfois des insultes et imitent un rire juste après, reproduisant la réaction la plus courante au langage grossier.

Mélanger les huit perroquets gris du Gabon injurieux à un plus grand groupe qui n’a pas été perverti par l’apprentissage d’insultes est une approche assez ingénieuse. En effet, ces volatiles sont très sociaux et communiquent entre eux par différents cris. En 2008, la neurochimiste et éthologue américaine Irene M. Pepperberg publiait le livre «Alex et moi», dans lequel elle faisait le bilan de plus de 30 ans d’amitié avec son sujet d’étude Alex, un perroquet gris du Gabon. La scientifique a garanti que son ami ailé avait une intelligence comparable à celle des singes, des baleines et des dauphins, qui sont dans les animaux les plus intelligents du règne animal. 

Au vu de leurs grandes capacités cognitives, les jurons sont particulièrement faciles à imiter pour les perroquets gris du Gabon, car les insultes sont quasiment toujours prononcées sur le même ton et dans le même contexte. «Lorsque vous dites à quelqu’un d’aller se faire foutre, vous le dites généralement de la même façon à chaque fois», a affirmé le directeur général du parc, qui espère que les huit oiseaux impolis apprendront rapidement les sons, plus tendres, du groupe avec lequel ils ont été mélangés. 

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