En direct
A suivre

Israël: début des consultations pour désigner le Premier ministre

Le Premier ministre sortant israélien Benjamin Netanyahou (G), le président israélien Reuven Rivlin (C) et le chef du parti centriste arrivé en tête des législatives Benny Gantz (D), lors d'une cérémonie en hommage à l'ancien président Shimon Peres, à Jérusalem le 19 septembre 2019 [YONATAN SINDEL / AFP/Archives] Le Premier ministre sortant israélien Benjamin Netanyahou (G), le président israélien Reuven Rivlin (C) et le chef du parti centriste arrivé en tête des législatives Benny Gantz (D), lors d'une cérémonie en hommage à l'ancien président Shimon Peres, à Jérusalem le 19 septembre 2019. [YONATAN SINDEL / AFP/Archives]

Un véritable suspense politique. Le président israélien Reuven Rivlin entame ce dimanche les consultations pour décider qui de Benjamin Netanyahou ou de Benny Gantz aura la tâche de former un gouvernement de coalition et sortir Israël de l'impasse, après des élections législatives sans vainqueur clair.

Le parti centriste Kahol Lavan («Bleu-blanc») de Benny Gantz a obtenu 33 sièges sur les 120 du Parlement lors des législatives de mardi, contre 31 pour le Likoud (droite) de Benjamin Netanyahou, Premier ministre sortant et le plus pérenne de l'histoire d'IsraëlEn comptant leurs alliés naturels ou probables, Benny Gantz pourrait obtenir jusqu'à 57 élus, contre 55 pour Benjamin Netanyahou. Les deux rivaux sont incapables d'atteindre le nombre de 61 députés, seuil de la majorité absolue au Parlement.

Le président Rivlin, dont la fonction est habituellement symbolique, jouera donc un rôle politique clé au cours des prochains jours en désignant celui qui sera chargé de former le gouvernement. En Israël, cela n'incombe pas de facto au chef du parti ayant récolté le plus de sièges mais fait l'objet de consultations entre le président et les partis, qui recommandent des candidats.

Le président n'est en outre pas tenu de choisir la personnalité politique qui aura le plus de recommandations et peut se fier à son instinct. Si Benjamin Netanyahou et Benny Gantz sont les favoris, il pourra aussi opter pour une troisième voie, encore inconnue. Les consultations débutent à 16 heures (heure française) dans les bureaux du président à Jérusalem et doivent se poursuivre lundi, pour une décision attendue plus tard dans la semaine.

La voix arabe

Les partis défileront les uns après les autres dans les bureaux de Reuven Rivlin, dans un ordre suivant leur performance électorale. Les partenaires de Benny Gantz seront ainsi les premiers à rencontrer le président dimanche, suivis par le Likoud de Benjamin Netanyahou, puis par la «Liste unie» des partis arabes israéliens d'Ayman Odeh, le parti ultra-orthodoxe Shass et la formation nationaliste laïque Israël Beitenou d'Avigdor Lieberman. Suivront lundi en matinée un autre parti ultra-orthodoxe, «Judaïsme unifié de la Torah», et deux formations de centre-gauche.

Deux hommes pourraient jouer un rôle clé: Ayman Odeh et Avigdor Lieberman. La liste arabe du premier, propulsée troisième force politique d'Israël à l'issue des législatives, a déjà clairement indiqué qu'elle n'allait pas soutenir Benjamin Netanyahou, sans dire toutefois si elle allait soutenir le chef de file Bleu-blanc. «Aucune décision n'a été prise», a déclaré samedi un cadre de la Liste unie, Ahmad Tibi, précisant que les quatre dirigeants des partis arabes allaient se rencontrer dimanche afin de «décider qui recommander».

Un indice laisse cependant croire que Benny Gantz à les faveurs de ces derniers. «Je peux maintenant vous le dire, après l'élection (d'avril) je l'ai contacté et je lui ai dit que sa campagne avait été raciste, notamment lorsqu'il disait qu'il n'allait pas s'asseoir avec les Arabes», a expliqué Ayman Odeh le 17 septembre. «Je lui ai demandé de changer d'orientation. Et c'est exactement ce qu'il a fait» dans la campagne pour le second scrutin.

Le facteur Lieberman

Autre personnage clé: Avigdor Lieberman. Cet ancien ministre de la Défense, ex-allié de Benjamin Netanyahou, a fait campagne contre les partis juifs ultra-orthodoxes, alliés du Premier ministre, auxquels il reproche de vouloir transformer Israël en théocratie juive. Également hostile aux partis arabes, il souhaite former un gouvernement d'union avec le parti Bleu-blanc et le Likoud, mais a refusé pour l'instant de soutenir l'un ou l'autre pour diriger le gouvernement.

Pour Benjamin Netanyahou, l'issue de ces consultations engage sa survie politique. Après avoir joué son va-tout aux élections du 17 septembre, il risque de perdre sa mise. Ces tractations sont d'autant plus cruciales qu'il doit être auditionné par la justice début octobre pour des affaires de «corruption», «d'abus de confiance» et de «malversations». Le «roi Bibi» cherche à obtenir une immunité du Parlement au cas où il serait inculpé, mais cette immunité pourrait être plus difficile à obtenir des parlementaires s'il ne dirige pas le prochain gouvernement.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités