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Effondrement du pont de Gênes : ce samedi, l'Italie se souvient du drame dans l'attente du procès

Il y a trois ans, le drame avait fait au total 43 morts. [VALERY HACHE / AFP].

C'était il y a trois ans jour pour jour. Le 14 août 2018, le pont autoroutier Morandi, situé sur un axe très fréquenté de Gênes car facilitant les échanges entre le sud et le nord de l'Italie, s'écroulait, entraînant dans sa chute des dizaines de véhicules.

Au total, le drame avait fait 43 morts. Pour rendre hommage aux victimes, contexte pandémique oblige, les célébrations se feront en format réduit tout en étant retransmises en direct à la télévision.

La RAI, la télévision publique italienne, consacrera ainsi un large temps de son antenne à ce sujet. Elle devrait notamment s'appuyer sur le «telegiornale Liguria», le journal télévisé de Ligurie (région où est situé Gênes) qui sera diffusé en direct depuis le «Parco della Memoria».

Situé sous l'ancien pont Morandi - un nouveau pont a depuis été construit - ce «parc de la mémoire» en français, a justement été bâti pour entretenir le souvenir des défunts de la tragédie.

Les chaînes d'information en continu, elles, devraient de leur côté se concentrer plus particulièrement sur l'aspect juridique du drame, et notamment sur le procès qui doit s'ouvrir en octobre prochain.

Dans ce dossier, jusqu'à soixante-et-onze personnes avaient été visées, au même titre que la société Autostrade per l’Italia (ASPI), gestionnaire du pont, et que la société d’ingénierie Spea – toutes deux filiales du groupe Atlantia, lui-même contrôlé à 30,25 % par Edizione, la holding de la famille Benetton.

Des infrastructures défaillantes

La plupart des mis en cause sont des cadres ou des techniciens employés à l’époque par ASPI ou par Spea. Parmi eux figure le directeur général d’Atlantia d’alors, Giovanni Castellucci, ainsi que l’ancien patron de Spea, Antonino Galata, et plusieurs fonctionnaires du ministère des infrastructures.

Outre le fait que la tragédie avait profondément choqué les Italiens, celle-ci avait mis en lumière le mauvais état des routes, ponts et voies ferrées de la péninsule où les infrastructures pâtissent d’un déficit chronique d’entretien et d’investissement.

La catastrophe avait du reste été telle qu'elle avait eu un retentissement jusque de l'autre côté des Alpes. En juin 2019, la mission française d'information sur la sécurité des ponts avait ainsi publié un rapport selon lequel 25.000 des 250.000 ponts de l'Hexagone seraient, selon elle, «en mauvais état structurel et posant des problèmes de sécurité et de disponibilité pour les usagers».

A l'époque, l'instance avait exigé un «plan Marshall» pour rénover ces ouvrages d'art dans les dix ans, projet que la crise du coronavirus est, là aussi, venu quelque peu contrecarrer.

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