L’écrasante majorité des pays de l’UE se sont prononcés en faveur de tests Covid systématiques pour les voyageurs en provenance de Chine avant leur départ pour l’Europe. À compter de ce jeudi, la France exige un test négatif datant de moins de 48 heures avant le départ des voyageurs. Des tests aléatoires pourront également avoir lieu à l’arrivée sur le territoire.
La prudence est de mise. Face à la recrudescence des cas de Covid-19 en Chine depuis sa décision d’assouplir sa stricte politique sanitaire, la France a décidé d’exiger, à partir de ce jeudi 5 janvier, des tests Covid (PCR ou antigéniques) négatifs datant de moins de quarante-huit heures avant le départ des voyageurs en provenance du pays. Une décision partagée par une majorité des pays de l’UE, après une vive recommandation de l’OMS.
L'UE a «vivement encouragé» cette semaine ses Etats membres à imposer un dépistage réalisé en Chine avant le vol, et «incité» les Vingt-Sept à compléter le test négatif par des «tests aléatoires» à l'arrivée sur le sol européen, a annoncé un porte-parole de la Commission européenne.
Fin de la politique zéro-covid
La mesure fait partie des recommandations d'un comité d'experts sanitaires des Vingt-Sept (Comité de sécurité sanitaire) et a été discutée ce mercredi au cours d'une réunion destinée à préparer une réponse coordonnée de l'UE à l'explosion du nombre des contaminations en Chine.
En effet, les voyages de Chine et vers la Chine pourraient se multiplier depuis que Pékin a annoncé la fin, à partir de dimanche, des quarantaines obligatoires à l'arrivée sur son territoire, dernier vestige de sa stricte stratégie dite de «zéro-Covid». En plus de l’UE, plus d'une dizaine de pays dont que l'île de Taïwan ont ainsi décidé d'imposer de nouvelles mesures anti-Covid aux voyageurs en provenance de Chine.
l'ampleur de la flambée épidémique sous-estimée
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a quant à elle critiqué ce mercredi la nouvelle définition «trop étroite» d'un décès attribué au Covid-19 par la Chine, affirmant que les données de Pékin «sous-représentent» l'ampleur de la flambée épidémique. L'OMS a également réitéré son soutien aux tests Covid sur les voyageurs en provenance de Chine.
«Les chiffres actuels publiés par la Chine sous-représentent l'impact réel de la maladie en termes d'admissions hospitalières, d'admissions dans les soins intensifs et surtout en termes de décès», a déclaré Michael Ryan, chargé de la gestion des situations d'urgence sanitaire à l'OMS, en conférence de presse.
Et pour cause, la Chine fait face à sa pire flambée de cas (essentiellement due au variant Omicron du coronavirus) suite à l'abandon brutal, début décembre, de sa politique du «zéro-Covid». Mais le pays ne rapporte que très peu de décès liés au Covid-19, après un changement de méthodologie controversé. Désormais, seules les personnes décédées directement d'une insuffisance respiratoire liée au Covid sont comptabilisées dans les statistiques.
La Chine annonce des contre-mesures
De son côté, Pékin a considéré comme «inacceptable», ce mardi, l'imposition de ces mesures par une douzaine de pays, parmi lesquels les Etats-Unis, l'Australie, l'Italie ou la France, les jugeant «dénuées de base scientifique».
«Certains pays ont mis en place des restrictions à l'entrée visant uniquement les voyageurs en provenance de Chine. Cela est dénué de base scientifique et certaines pratiques sont inacceptables», a fustigé une porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Mao Ning. La Chine pourra «prendre des contre-mesures, selon le principe de réciprocité».