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Jo-Wilfried Tsonga : «On essaie de faire le maximum pour que les jeunes puissent trouver une voie grâce au tennis»

Jo-Wilfried Tsonga est parrain de l'association «Attrap’ la Balle» et de la Team BNP Paribas Jeunes Talents. Jo-Wilfried Tsonga est parrain de l'association «Attrap’ la Balle» et de la Team BNP Paribas Jeunes Talents. [Christophe ARCHAMBAULT / AFP]

Parrain de l'association «Attrap’ la Balle», qui favorise l’inclusion des jeunes à travers le tennis depuis 2009, Jo-Wilfried Tsonga est aussi le parrain de la Team BNP Paribas Jeunes Talents, qui lui permet de côtoyer les futures stars du tennis français. Et aider les jeunes à trouver une voie grâce au tennis, c'est l'ambition première de l'ancien n°5 mondial.

«Le tennis m’a beaucoup appris, c’est un sport avec de superbes valeurs, qui ont fait de moi l’homme que je suis aujourd’hui». C'est par ces mots que Jo-Wilfried Tsonga, jeune retraité des courts de tennis et parrain de l’association «Attrap’ la Balle», qui favorise l’inclusion des jeunes à travers le tennis, a captivé l'attention du public lors d'une conférence de presse organisée conjointement, ce dimanche 28 mai, par BNP Paribas et la Fédération française de tennis.

En effet, pour fêter dignement le 50e anniversaire du partenariat entre BNP Paribas et la FFT, un match solidaire, comptant pour le 1er tour du prestigieux tournoi de Roland-Garros, a été organisé. Et près de 10.000 jeunes, issus d’associations partenaires de BNP Paribas, licenciés à la Fédération française de tennis, étudiants, jeunes entrepreneurs, ont été conviés à prendre place en tribune, ce dimanche, lors de la rencontre entre Ugo Humbert et Adrian Mannarino. Pour permettre aux jeunes générations d’assister à cette rencontre inédite et d’y jouer un rôle, une partie de la billetterie leur a été proposée au prix symbolique de 10 euros. L’intégralité des bénéfices a permis de faire augmenter la cagnotte à destination de l’association «Attrap’ la Balle».

De plus, au cours de la rencontre, chaque point qui a été joué a permis de faire grimper de 100 euros la cagnotte solidaire. Alors que 172 points ont été joués lors de ce match remporté par Ugo Humbert (6-3, 6-3, 6-1), ce sont 17.200 euros qui ont été ajoutés à la cagnotte. Au total, 50.712 euros ont été collectés au cours de cette soirée festive et caritative. Aider les jeunes, Jo-Wilfried Tsonga le faisait déjà lorsqu’il était encore professionnel. Il s’est confié à CNEWS à propos de ce rôle d’accompagnateur de la nouvelle génération.

Pourquoi tenez-vous tant à ce rôle de parrain de la Team BNP Paribas Jeunes Talents et à vous investir de plus en plus dans votre fondation «Attrap' la Balle» ? 

C'est ce que j'ai toujours voulu faire. Mon éclosion a eu lieu en 2007 et en 2009, j'avais déjà cette association «Attrap' la Balle» avec mes parents. C'était fait de façon spontanée, donc on faisait des petites actions à droite et à gauche, on essayait de vendre des t-shirts dans des clubs pour pouvoir donner des cours gratuits à des gamins dans des clubs de tennis. Tout cela, finalement, c'était le départ de quelque chose de plus grand, comme peut l'être ce match solidaire. Il faut toujours commencer quelque part.

L'objectif pour nous, c'est d'aider un maximum de personnes. On essaie de faire le maximum pour que les jeunes puissent trouver une voie grâce au tennis, mais qui n'est pas forcément celle du tennis de haut-niveau. Effectivement, le team PNB Paribas Jeunes Talents, ce sont des sportifs de haut-niveau, donc on aide des sportifs de haut-niveau. Mais, on aide aussi des jeunes qui viennent tout juste d'être handisports. On va aider dans un quartier, on va aider dans un club. On ne se met pas de barrières sur le fait d'aider, on essaye de faire le maximum.

Est-ce que les jeunes sont soulagés de savoir que vous pouvez répondre à leurs interrogations du quotidien ?

Je pense qu'ils se disent que j'ai vécu ce qu'ils ont vécu. Et c'est pour cela que j'ai un avis qui peut leur parler. Quand j'étais jeune joueur, j'étais content de pouvoir parler avec mes aînés, de pouvoir leur demander ce qu'ils pensaient sur tout un tas de sujets. Et si je peux être d'une aide à mon tour, c'est le plus important. 

Comment abordez-vous avec les jeunes le phénomène des réseaux sociaux ? 

Pour moi, c'est un sujet qui est difficile à aborder. Lorsque j'ai commencé ma carrière, il n'y avait pas ce problème, mais c'est arrivé vers la fin. Finalement, on peut dire que j'ai vécu sans ce problème. Mais je le qualifie de «bullshit». Je sais que je ne vais prendre pas au mot ce que le mec va écrire sur les réseaux sociaux. Si en plus, il me l'écrit à moi directement, ce n'est pas public. Après, s'ils écrivent en public, s'ils n'ont que ça à faire, il faut se le dire, ce sont des pauvres types. Au final, moi, j'avoue que ça ne m'a pas touché. Il faut savoir que je recevais des lettres racistes quand je m'entraînais à la Fédération.

Moi, je dis aux jeunes que c'est comme si c'était du faux. Parce que quand ils vont entrer sur le court Philippe Chatrier, les gens, ils vont les acclamer. Et on peut facilement se faire acclamer, il n'y a pas besoin de faire des folies pour être quelqu'un de connu. Il faut juste se donner à fond, respecter les autres et se respecter soi-même. Et à priori, on peut avoir une personnalité juste en faisant ça. Il n'y a pas besoin de sortir du cadre en permanence pour avoir une personnalité.

Vous concernant, comment vous sentez-vous en tant que jeune retraité ? 

Je me sens bien. L'une des seules choses qui était difficile pour moi quand je jouais, surtout à la fin, c'étaient les grands voyages, les décalages horaires, les changements de températures. Tout cela, c'était fatiguant pour moi. Je me réjouis d'être un peu plus à la maison, d'être un peu plus avec la famille et les enfants. Je me réjouis aussi d'avoir une activité qui est différente. C'était génial et je ne changerais pour rien au monde tout ce que j'ai fait avant. Mais de changer d'univers, de changer de statut, c'est aussi agréable et je me sens bien.

Le tennis est donc indissociable de votre vie ? 

Je n'ai jamais menti, j'ai ça au fond de moi, j'aime le tennis, mais au-delà du tennis, j'aime les aventures humaines. J'aime ce qu'apporte le sport de manière générale. J'aime les aventures humaines, peu importe le domaine autour duquel on gravite. Partager avec les gens, c'est ce que j'aime par-dessus tout dans la vie. Quand je dis partager avec les gens, c'est échanger, découvrir de nouvelles choses, je suis quelqu'un de très curieux. J'ai envie de m'éclater et si je peux m'éclater en étant d'une utilité pour les autres, je me régale.

Quel est votre regard sur le tennis français ? 

J'ai un regard hyper bienveillant sur le tennis français et on a des jeunes qui sont en train d'éclore. Je sais que le tennis, c'est une histoire de temps. On ne devient pas champion de tennis en une semaine. Il faut donner le temps au temps et au fur et à mesure, on va avoir de bonnes surprises.

Finalement, est-ce que vous rêvez d'être l'entraîneur du prochain vainqueur français d'un Grand Chelem ? 

Que ce soit moi ou un autre, ça serait déjà super qu'il y en ait un. Je considère que quand tu es entraîneur dans un petit club, dans un petit village, loin d'une grande ville, tu contribues déjà à faire un champion. On est à la recherche de celui qui sera capable d'aller chercher un Grand Chelem. En tant qu'acteur du tennis français, je considère que j'y participe comme tous les autres acteurs du tennis français.

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