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«Jambisation» : quelle est cette méthode de plus en plus utilisée par des trafiquants de drogue pour faire peur à leurs ennemis

Ce phénomène reste quand même «un casse-tête» pour les forces de l’ordre. [Adobe stock]

Depuis quelques années, une méthode de règlement de compte, nommée «jambisation», est de plus en plus utilisée par les dealers et les narcotrafiquants. Il s’agit d’un phénomène plus intimidant qui peut provoquer des séquelles irréversibles.

À l’heure où les règlements de compte se multiplient, notamment récemment en Seine-Saint-Denis, sur fond de trafic de drogue, une méthode est de plus en plus utilisée au cours des fusillades, que cela soit en Île-de-France ou dans le reste des régions. Il s’agit de la «jambisation».

Concrètement, ce terme vient de l’italien «gambizzazione», désignant un fait criminel durant lequel les victimes sont visées par arme à feu au niveau des jambes. Le but d’une telle méthode n’est pas de tuer.

En effet, à travers la «jambisation», le tireur cherche à blesser sa cible dans la cuisse ou le genou afin que celle-ci puisse perdre l’usage de ses membres inférieurs.

Le terme est apparu pendant les années de plomb, allant de la fin des années 1960 et le début des années 1980. À l’époque, cette méthode était pratiquée par la mafia et les Brigades rouges.

«C’est le stade avant l’élimination physique»

Comme l’explique le procureur de la République de Toulouse Samuel Vuelta-Simon, interrogé par nos confrères de la Dépêche, «c’est le stade avant l’élimination physique». «Les groupes criminels mutilent des gens en lien actif avec le trafic de stupéfiants, soit parce qu’ils ne veulent pas participer, soit pour les prévenir de ne pas les concurrencer», a ajouté le magistrat.

Plusieurs causes peuvent expliquer une «jambisation», à savoir une concurrence trop voyante ou encore des représailles après un vol d'argent ou de stupéfiants. Avec cette méthode radicale, les séquelles sont souvent irréversibles puisque la victime pourra «boiter» toute sa vie ou même perdre l’usage de sa jambe.

Quoiqu’il en soit, ce phénomène reste quand même «un casse-tête» pour les forces de l’ordre puisque «la victime ne voit pas du tout ce qui a pu lui arriver, parle d’erreur sur la personne et ne dépose pas plainte», a expliqué un fonctionnaire de police à Ouest-France.

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