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Charles Aznavour et le rap, une histoire d'amour

Charles Aznavour et le slameur Grand Corps Malade, lors d'un entretien avec la presse, le 15 juin 2010. Charles Aznavour et le slameur Grand Corps Malade, lors d'un entretien avec la presse, le 15 juin 2010. [© BERTRAND LANGLOIS / AFP]

Entre la variété et le rap, il n'y a parfois qu'un pas. Ou qu'un homme, comme Charles Aznavour. Disparu ce lundi à 94 ans, l'artiste n'a jamais caché son goût pour la plume des rappeurs. Et ces derniers, qu'il qualifiait de «dignes héritiers des poètes», le lui rendaient bien.

«La chanson française est faite de textes. Nous [les chanteurs de variété] n'avons pas de musique, nous n'avons inventé aucune rythme, nous avons toujours pris ceux des autres. Il faut donc faire rentrer dans notre famille ceux qui travaillent le texte», déclarait Charles Aznavour à propos des rappeurs et slameurs, dans les colonnes du Parisien en 2008. Avant de prodiguer quelques conseils : «Il faut que le rap varie ses thèmes, qu'il arrive à dire autre chose que la révolte et la protestation.»

La même année, comme pour allier les actes à la parole, le chanteur d'origine arménienne prête sa voix – son flow – à un album de Kery James sur le morceau «A l'ombre du show-business». Une contribution atypique qui s'apparente à une «main tendue à tout un mouvement, à toute une génération», selon le rappeur. 

Unique en son genre, ce featuring apparaît comme une consécration du chanteur dans le milieu du rap. Et pour cause, Charles Aznavour a déjà été «emprunté» – comprendre, samplé et re-samplé – par la culture hip-hop à plusieurs reprises. En 1997, Dr. Dre lui-même, un des patrons du rap U.S., produit «Firm Fiasco» (avec Nas, AZ...) en reprenant une boucle de la chanson d'Aznavour «A ma fille», sortie en 1964. Le morceau fait un flop, mais Charles s'exporte outre-Atlantique.

En 1998, c'est le collectif français Ideal J – où Kery James a fait ses classes – qui décide de reprendre, sur son titre «Evitez» sorti en 1998, l'instrumentale d'une œuvre d'Aznavour datant de 1963, baptisée «Les deux pigeons». 

Un an plus tard, en 1999, le même Dr. Dre touche le jackpot avec le morceau «What's the difference», qui passe en boucle sur les radios et dans les discothèques. Sauf que beaucoup ignorent que l'air du tube est signé Charles Aznavour, dans «Parce que tu crois», composée en 1966. Quelques années plus tard, Sean Paul et Blu Cantrell reprendront le fameux beat sur leur morceau «Breath».

Plus tard, en 2007, le rappeur et producteur canadien Marco Polo sample une boucle de la chanson d'Aznavour «Qui?» (1963) sur son morceau «Marquee», featuring O.C. 

La liste est encore longue : dans les années 2000, l'instrumentale d'«A ma fille» est (à nouveau) reprise par le groupe Fonky Family sur «Aux absents», celle d'«Emeutes» est retenue par Psy 4 de la Rime sur «Le plaisir de l'effort», ou encore celle de «La Mamma» est samplée sur le morceau «Aketo Solo» de Sniper. Sans compter la collaboration entre Aznavour et Grand Corps Malade («Tu es donc j'apprends») en 2015.

L'empreinte de Charles Aznavour dans l'univers du rap n'est donc plus à prouver. En témoignent les rappeurs et compositeurs qui lui ont rendu hommage ce lundi. A commencer par DJ Snake, Kalash, Passi, Stomy Bugsy, JUL, ou encore Alonzo, pour ne citer qu'eux.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C H A R L E S A Z N A V O U R

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RIP aznavour 

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