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Chargeur de trottinettes, concierge Airbnb : Ces nouveaux métiers de l’économie collaborative

Un homme sur une trottinette électrique Des personnes sont payées pour recharger les trottinettes électriques, et les replacer dans les rues avant 7 heures du matin. [ALAIN JOCARD / AFP]

Le boom de l'économie collaborative, symbolisé par la réussite d'Uber, Airbnb ou BlaBlaCar, a créé de nouvelles professions. Au-delà de l'exemple courant du chauffeur de VTC, certaines sont moins connues.

Chargeur de trottinettes électriques

Depuis quelques mois, elles pullulent dans les rues de Paris, Bordeaux et Lyon. Elles, ce sont les trottinettes électriques en libre-service, proposées par les sociétés Lime, Bird, Bolt et Wind. Ces dernières proposent à des particuliers, sous le statut d'auto-entrepreneurs, de les recharger moyennant rémunération.

Pour cela, il faut s'inscrire sur le site internet de ces entreprises et suivre un petit tutoriel. Ensuite, les apprentis «juicers» - c'est comme cela qu'ils sont appelés - peuvent partir à la recherche de trottinettes à recharger, grâce à une application qui les géolocalisent. Plus l'engin est difficile à trouver, mieux le juicer est payé, les tarifs allant de 5 à 20 euros par trottinette.

Une fois récupérées, les trottinettes doivent être rechargées par le juicer sur son propre réseau électrique, avant d'être redéployées dans les rues avant 7 heures du matin, dans des endroits stratégiques indiqués par l'entreprise.

Certains arrivent à en vivre, comme Renault, qui a raconté à France Inter engranger en moyenne «2 000 à 2 500 euros de chiffre d'affaires» par mois.

Concierge Airbnb

Surfant sur le succès des plates-formes de location saisonnière entre particuliers (Airbnb et Abritel-HomeAway en tête), de nombreuses start-up proposent aujourd'hui des services de conciergerie pour les hébergeurs utilisant ces sites : Luckey Homes, HostnFly, Bnbsitter, Welkeys… D’après Emmanuel Marill, directeur France et Belgique d'Airbnb, interrogé par La Croix en juillet dernier, «il y a aujourd’hui plus d’une centaine de conciergeries en France».

Ces entreprises prennent en charge tout ce que les plates-formes de location ne gèrent pas : accueil des voyageurs, gestion des clefs, état des lieux, ménage, fourniture du linge de maison... Certaines conciergeries proposent même aux hôtes de créer et de gérer leur annonce (rédaction des textes descriptifs, prise de photos...), comme ce que fait une agence immobilière pour un bien à louer traditionnel.

Pour effectuer ces différentes prestations, les conciergeries ne font pas appel à des professionnels, mais à des étudiants, des indépendants, des chômeurs, souvent eux-mêmes hôtes Airbnb. Un moyen pour ces derniers d'arrondir leurs fins de mois, voire d'en tirer l'essentiel de leurs revenus.

Dans un article de 20 Minutes datant d'octobre 2016, Bnbsitter assure qu’un concierge, «très disponible et acceptant de se déplacer dans tout Paris», gagne au minimum 2 000 euros par mois. Quant à Chloé Fournier, fondatrice de Welkeys, elle évoque une rémunération de 300 à 400 euros par semaine.

Covoitureur de colis

Grâce à des sites comme BlaBlaCar, RoulezMalin ou IDVROOM, le covoiturage de personnes est aujourd'hui entré dans les moeurs des Français. Le leader français du secteur, BlaBlaCar, revendique par exemple 15 millions de membres dans l'Hexagone. A l'inverse, le covoiturage de colis ou de bagages entre particuliers (valises, canapés, vélos, machines à laver...) reste encore dans l'ombre. Pourtant, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à attaquer ce marché : Bring4You, Cocolis, Colis-Voiturage, Upick, Birdiz...

Celles-ci mettent en relation deux types de personnes : un expéditeur cherchant à envoyer un colis à un endroit donné et un transporteur qui prévoit de réaliser ce trajet en voiture. Ce dernier peut soit répondre aux offres qui correspondent à son trajet et à son emploi du temps, soit proposer lui-même une annonce détaillant son voyage.

Un tel système permet à la personne demandant la livraison de payer moins cher que si elle avait dû faire appel aux services d'un livreur professionnel. Selon Capital, «l’économie peut être de 50 %, voire davantage». Quant au convoyeur, qui est souvent un particulier, cela lui rembourse une partie de ses frais de transport. Il ne reçoit l’argent qu'une fois le colis parvenu à bon port.

Comme pour le covoiturage de personnes, les sommes perçues par le livreur de colis ne sont pas imposables, mais sous conditions. Il faut que le transporteur bénéficie du trajet pour lui-même et qu’il se contente de récupérer les frais directs réels engagés à l'occasion de la prestation (carburant et péages).

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