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Climat, retraites, gilets jaunes... Trois jours pour faire pression sur Emmanuel Macron

Une marche pour dénoncer l'inaction climatique des gouvernants, le 24 août 2019, à Hendaye (Pyrénées-Atlantiques). [© GEORGES GOBET / AFP]

Le «septembre noir» se confirme. Entre la mobilisation des salariés d'EDF du jeudi, la marche pour le climat ce vendredi, les gilets jaunes ou encore le défilé contre la réforme des retraites samedi, plusieurs manifestations sont attendues lors des prochaines soixante-douze heures. De quoi accentuer la pression sur le gouvernement.

Les salariés d'EDF défendent leur statut

Les personnels d'EDF ont été appelés à la «grève massive» jeudi par l'ensemble des syndicats. Dans leur viseur ? La réforme des retraites, mais surtout le projet «Hercule», qui doit être finalisé d'ici la fin de l'année.

Ce dernier prévoit de scinder l'entreprise, avec d'un côté un «EDF bleu» comprenant les activités de production (nucléaire, barrages hydroélectriques...), détenue à 100% par l'Etat, et de l'autre un «EDF vert» avec les activités commerciales («les plus juteuses» selon les syndicats), qui serait introduit en bourse à hauteur de 35%. «On privatise les gains et on nationalise les pertes», résume un responsable syndical.

La dernière grande grève unitaire à EDF remonte à 2011. Suivie à 80%, elle avait abouti au retrait du projet de la direction de supprimer les tarifs préférentiels accordés aux agents.

Les jeunes marchent pour le climat

Ce vendredi, c'est jour de «grève mondiale». Dans le cadre de l'initiative lancée en 2018 par la jeune Suédoise Greta Thunberg, des actions seront organisées un peu partout en France, dont un défilé à Paris de Nation à Bercy. Les absents pourront toujours se rattraper le lendemain : une nouvelle mobilisation sera organisée dans une centaine de villes à travers le pays, samedi, «pour dénoncer l'inaction climatique». «Ça fait des mois qu'on marche et le gouvernement ne fait rien. Nous appelons à nous rejoindre dans la rue pour galvaniser un mouvement intergénérationnel», précise Marie Bret, de Youth for Climate France.

Ces mobilisations surviennent dans un contexte opportun, alors qu'est organisé par l'ONU, samedi à New York, le premier sommet de la jeunesse sur le climat, avant un sommet spécial climat lundi, avec une centaine de chefs d'Etat et de gouvernement.

«Il y a urgence à relancer» la mobilisation selon Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France. «Le gouvernement ne cesse de clamer que l'environnement est au coeur de son action, mais quand on regarde la réalité, la France n'est pas à la hauteur de ce que Macron peut clamer dans les sommets internationaux.»

Les gilets jaunes espèrent un nouveau souffle

Ils l'avaient annoncé sur Facebook fin août : le 21 septembre sera leur «mobilisation historique». Les gilets jaunes, qui fêteront leur premier anniversaire le 17 novembre prochain, appellent à une grande manifestation à Paris, ce samedi, pour «marcher ensemble contre le système, contre la destruction de la planète, le mépris des élites, la réforme des retraites et les fins de mois difficiles». Pas moins de 17.000 personnes se disent pour l'heure intéressées par l'événement, et déjà 4.700 prévoient d'y participer. Des chiffres comparables aux mobilisations d'avant l'été.

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Mais c'est avec la perspective de rallier la manifestation pour le climat que les gilets jaunes vont défiler, espérant une «convergence des luttes» avec la «vague verte». Le lien entre les deux mouvements est «évident», explique ainsi Céline, gilet jaune de l'Ouest, assurant que «des causes se sont liées», comme le climat et les retraites. Pour Jérôme Rodrigues, figure de la mobilisation, «il faut que le mouvement mute» : «Je suis pour converger vers la lutte contre le mal-être, pour la justice environnementale et pour intégrer des cortèges différents.»

Si les associations écologistes semblent frileuses face à cette potentielle confluence, évoquant des formes d'action «trop différentes», ils ont néanmoins proposé a minima un rassemblement commun «symbolique».

force ouvrière défile contre la réforme des retraites

Après les agents RATP, vendredi dernier, et les professions libérales, lundi, c'est au tour des syndicats traditionnels de descendre dans la rue, dès samedi, pour dénoncer le projet de loi controversé sur les retraites. Du moins de Force ouvrière, qui appelle à manifester contre «la future contre-réforme des retraites qui veut transformer les 42 régimes existants en un système universel par points».

La CGT et Solidaires ont de leur côté prévu de défiler contre le projet de loi mardi prochain. Une preuve, selon certains, que la convergence des luttes est peine perdue, mais une stratégie, selon d'autres, destinée à acculer le gouvernement en occupant, via la rue, l'espace médiatique.

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