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Présidentielle 2022 : quelle serait la première mesure d’Emmanuel Macron à l’Élysée ?

Grande concertation sur l'école, mais aussi santé et retraites... En cas de réélection, le nouveau quinquennat d'Emmanuel Macron se promet d'être très axé sur le social. [Ludovic MARIN / AFP]

Après avoir annoncé sa candidature début mars, le président sortant a donné quelques pistes sur ses priorités pour son second mandat, s’il est réélu à la tête du pays. Pour les cinq ans à venir, Emmanuel Macron veut ainsi faire de l’éducation, de la santé et des retraites ses premiers chantiers.

Emmanuel Macron l'a dit lui-même. Il veut «continuer à simplifier et à se désengager de la bureaucratie et de la complexité, mais en même temps garder ce qui est la force de la France», comme il l'a indiqué lors d'un déplacement à Dijon, le 28 mars dernier.

Lutte contre les déserts médicaux, préservation d'un système de santé gratuit ou encore âge de départ à la retraite décalé… Pour les cinq prochaines années, Emmanuel Macron entend, en priorisant ces trois axes, se pencher à sa manière sur la crise sociale.

Pour atteindre son objectif, le chef de l’État a donc mis en place un programme qui tend, selon lui, à permettre aux Français de travailler mieux et plus longtemps tout en étant protégés.  

L'éducation, mère des batailles

Sur l'éducation, annoncée déjà comme la mère des batailles, le président candidat promet, d’abord, une «large concertation» pour changer le mode de fonctionnement de l’école. Le candidat d'En Marche souhaite notamment donner les mêmes chances à tous en garantissant le remplacement des enseignants absents et la poursuite des classes dédoublées.

Emmanuel Macron envisage aussi de donner plus de liberté aux établissements dans leur organisation interne pour le recrutement d’une partie de l’équipe pédagogique. Un nouveau pacte va être également proposé aux enseignants afin de leur accorder, s’ils le souhaitent, de nouvelles missions et des rémunérations augmentées en conséquence.

Lors de son meeting du 2 avril, Emmanuel Macron devrait dans ce contexte insister sur le fait que si «investir dans l'école était nécessaire, cela ne suffisait pas car il faut donner la possibilité d’adapter les sujets sur le terrain», a expliqué à CNEWS Maud Bregeon, porte-parole d’En Marche. Concrètement, a-t-elle ajouté, cela doit passer «par une large concertation avec des objectifs qui vont être ambitieux et fixés derrière. Ce sera l’une des premières actions qui seront menées au même titre que le deuxième chantier qui est celui de la santé», a-t-elle encore assuré.

Concernant justement la santé, le président candidat promet d'ores et déjà de renforcer massivement la lutte contre les déserts médicaux. Emmanuel Macron estime notamment nécessaire de recruter des assistants afin de décharger les médecins de certaines tâches simples et leur permettre in fine de gagner du temps et de l'argent. De même, les pharmaciens devraient pouvoir réaliser un certain nombre d'actes de prévention, comme les infirmiers certaines prescriptions. Des tâches là encore jusqu'ici réservées aux seuls médecins, qui pourront gagner du temps.

Toujours au chapitre santé, Emmanuel Macron promet aussi un accompagnement personnalisé et connecté pour les patients ayant une maladie chronique, une détection précoce des écarts de développement pour les enfants et une politique «ambitieuse» pour la santé des femmes. Pour les Ehpad, le président sortant souhaite recruter 50.000 aides-soignants et infirmiers.

Dans le sillage de la crise du Covid-19, Emmanuel Macron compte également relocaliser en France la production de certains médicaments et continuer de développer 20 bio-médicaments et biotechnologies. «On voit bien parmi ces deux chantiers éducatif et sanitaire qu’ils ont en commun une question de méthode qui soit davantage collaborative qui laisse toute sa place à la co-construction», souligne Maud Bregeon.

Remettre en route la réforme des retraites

Dès l’été 2022, Emmanuel Macron entend aussi proposer le relèvement progressif de l’âge de départ à la retraite à 65 ans. Une nouvelle réforme des retraites en somme, après celle totalement mise à l'arrêt du fait de la pandémie, et qui fait déjà couler beaucoup d'encre.

«Il y a une réforme qui est voulue et qui sera faite, qui doit d’abord passer par des échanges et des concertations mais cela fera partie des premiers grands chantiers qui vont être lancés sur le prochain quinquennat si les Français lui font confiance», veut encore croire Maud Bregeon.   

Dans le même esprit, dans le cadre d'un second quinquennat, Emmanuel Macron envisage la suppression des principaux régimes spéciaux pour les nouveaux entrants au sein d’EDF ou encore de la RATP, comme c’est le cas actuellement pour la SNCF. Des réformes là encore potentiellement à haut risque, mais assumées par une volonté de rééquilibrer les carrières de tous les salariés.

Emmanuel Macron n'a d'ailleurs jamais fait mystère de vouloir voir les Français «travailler plus», gage selon lui de l'indépendance économique du pays. L'actuel chef de l'Etat a ainsi évoqué à plusieurs reprises ce sujet. «Quand on se compare, nous sommes un pays qui travaille moins que les autres, ça reste vrai (...) Nous avons une quantité de travail allouée qui n'est pas au bon niveau», disait-il par exemple en octobre dernier.

Reste que le report de l’âge de départ à la retraite à 65 ans proposé par Emmanuel Macron est très critiqué par les autres candidats et les syndicats. Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel, Anne Hidalgo et Yannick Jadot ont ainsi dénoncé une proposition «injuste», qui pénaliserait les travailleurs ayant des «carrières hachées» ou des métiers pénibles.

En face, Maud Bregeon tient cependant à souligner «qu'avec les axes qui ont été rappelés par Emmanuel Macron, que cela soit sur la prise en compte de la spécificité des carrières, le décalage progressif de l’âge légal à la retraite à 65 ans, ou la retraite minimum à 1.110 euros, Emmanuel Macron a notamment cette volonté de repenser les fins de carrière pour permettre aux salariés concernés de rester en activité».

La porte-parole d’En Marche tient aussi à rappeler le «quoi qu'il en coûte», mis en place au plus fort de la crise du Covid insistant sur le fait qu'«Emmanuel Macron a toujours été au rendez-vous pour prendre des mesures rapides sur les questions de pouvoir d’achat quand on traversait des crises, en fonction de comment va évoluer la situation internationale».

«Ce qui est certain, c’est que, en plus de ces premières mesures, Emmanuel Macron restera mobilisé rapidement pour prendre les mesures nécessaires pour protéger les Français», a-t-elle assuré.

D’ailleurs, concernant le pouvoir d’achat, le président candidat envisage déjà de tripler la prime «Macron» aujourd'hui de 1.000 euros. «Les entreprises pourront délivrer cette prime de pouvoir d’achat à chaque travailleur jusqu’à 3.000 euros par an montés à 6.000 euros dans les entreprises où il y a un contrat d’intéressement qui est signé», a annoncé Emmanuel Macron le 23 mars dernier.

«C’est très concret, c’est très direct, c’est du pouvoir d’achat qui est dans la philosophie de ce que j’appelle le dividende salarié», a défendu le chef de l’État. 

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