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Sondage : près de six Français sur dix s’opposent au rapatriement des enfants de jihadistes français détenus en Syrie

59% des Français s’opposent au retour des enfants de jihadistes français détenus en Syrie. [Delil SOULEIMAN / AFP]

Alors que la France a procédé mardi au rapatriement de 35 enfants de jihadistes et 16 mères depuis le nord-est syrien, un sondage de l’institut CSA établi pour CNEWS indique, ce jeudi 7 juillet, que près de 6 Français sur 10 (59 %) s’opposent au retour dans l’Hexagone des enfants de jihadistes français détenus sur place.

Ils ne sont pas rassurés. Le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères a indiqué mardi que la France a procédé au rapatriement de 35 mineurs et 16 mères présents dans des camps de prisonniers jihadistes en Syrie depuis la chute de Daesh.

Néanmoins, ce type de rapatriement inquiète les Français, à en croire un sondage de l’Institut CSA pour CNEWS, publié ce jeudi 7 juillet. D'après cette étude, ils sont en effet 59 % à s’opposer au retour des enfants de jihadistes français détenus en Syrie.

Dans le détail, 31% des personnes interrogées pensent résolument qu’il ne faut pas rapatrier les enfants de jihadistes français détenus dans ce pays et 28 % sont «plutôt contre» cette idée. A l'inverse, seuls 10 % des sondés sont «totalement pour» le rapatriement en France des mineurs détenus en Syrie quand 31 % sont «plutôt» favorables à ces retours.

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En parallèle, ce sont les personnes âgées entre 50 et 64 ans qui s’opposent le plus vigoureusement au rapatriement de ces mineurs (à 64 %). Elles sont suivies des plus des 65 ans et plus (61 %), puis des 25-34 ans (56 %).

À contrario, les jeunes, particulièrement entre 18 et 24 ans sont, eux, plus partagés. En effet, si, dans cette classe d’âge, les sondés se prononcent également majoritairement contre le retour des enfants de jihadistes détenus en Syrie en France, le score enregistré y est le plus faible de toutes les classes d'âge (52 % au total avec 43 % «plutôt contre» et 9 % «totalement contre»). En face, 45 % des jeunes ne voient pas d'un mauvais oeil le retour de ces mineurs dans l'Hexagone avec 12 % qui se disent «totalement pour» et 33 % «plutôt pour».

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La gauche valide, les centristes hésitent, la droite rejette

Autre enseignement, sur l’échiquier politique, le clivage droite-gauche est bien visible parmi les personnes interrogées. Les sympathisants écolos arrivent en tête du classement des moins hostiles avec 71 % de «pour». Ils sont suivis par LFI (69 % pour) et la gauche radicale (68 % pour). Les partisans socialistes, eux, sont davantage dans le doute avec seulement 57 % des sondés favorables au rapatriement de ces mineurs de Syrie.

Au centre, les proches du parti présidentiel Renaissance (ex-LREM) sont divisés et le score bien serré entre deux camps distincts avec 51 % de «contre» et 49 % de «pour».

A droite, on affiche un «refus absolu» de l’accueil des enfants de jihadistes français depuis la Syrie. La proportion des «contre» atteint des sommets à 90 % pour les sympathisants de Reconquête, 81 % pour les partisans du Rassemblement national, avant de redescendre à 74 % chez les Républicains.

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des enfants qui font l'objet d'une prise en charge spécifique

Le raptriement effectué mardi a remis en lumière l'épineux retour des femmes jihadistes détenues en France et des enfants détenus français. Il s’agit du premier rapatriement aussi massif en France d’enfants et de mères depuis la chute dans le pays, en 2019, du «califat» de Daesh.

Ces 35 enfants rapatriés s’ajoutent aux 126 autres dont les parents avaient rejoint des territoires repris aux jihadistes déjà rapatriés en France depuis 2016.

À leur arrivée sur le territoire national, les mineurs suivent un protocole précis lequel comprend une batterie de tests pour évaluer leur état physique et psychologique. Un suivi prolongé habituellement pendant plusieurs mois.

La trentaine d'enfants rapatriés mardi ont d'ailleurs été confiés à l'Aide sociale à l'enfance dans les Yvelines

Logés dans un premier temps dans un centre des Mureaux, ces mineurs vont ensuite se rapprocher d'un territoire où ils ont de la famille. «Sur les 35 mineurs, huit vont rester dans les Yvelines. Les autres ont vocation à repartir dans d'autres départements», a expliqué à l'AFP Sandra Lavantureux, directrice générale adjointe Enfance, famille et santé des Yvelines. Ils seront par la suite placés dans des familles d'accueil ou des «villages d'enfants» encadrés par des professionnels.

Quant aux femmes, elles ont été, dans un premier temps, placées en garde à vue dans les locaux de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Elles devraient ensuite être mises en examen avant une probable détention provisoire, le temps qu’elles obtiennent leur procès. Emilie König, l'une des jihadistes françaises les plus connues a, elle aussi, été rapatriée mardi de Syrie. Elle a été placée en détention provisoire après avoir été mise en examen par un juge antiterroriste.

Sondage effectué par questionnaire auto-administré en ligne, les 5 et 6 juillet 2022, auprès d'un échantillon de 1.010 personnes âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d'âge, de catégorie socioprofessionnelle, de région et de catégorie d'agglomération.

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