En direct
A suivre

Ces affaires où les empreintes digitales ont trompé les enquêteurs

Plusieurs personnes ont déjà été condamnées à tort[REMY GABALDA / AFP]

L'arrestation d'un simple voyageur vendredi 11 octobre à l'aéroport de Glasgow (Écosse), dont les empreintes digitales correspondaient en cinq points à celles de Xavier Dupont de Ligonnès, le prouve encore un fois : les empreintes papillaires sont loin d'être une preuve infaillible. Par le passé, plusieurs personnes ont ainsi été accusées, à tort.

août 2005, États-unis : Lana Canen 

Le 28 novembre 2002, Helen Sailor, 94 ans, retrouve son appartement situé dans une résidence réservée aux séniors et aux personnes handicapées après avoir passé sa soirée de Thanksgiving avec des membres de sa famille. Le lendemain, la nonagénaire est retrouvée morte, étranglée. 

Les soupçons se concentrent d'abord sur un résident âgé de 28 ans, Andrew Royer, atteint d'une maladie mentale. Mais un an plus tard, les empreintes de Lana Canen, 44 ans, vivant également dans cette résidence, sont retrouvées sur le flacon de médicaments de la victime. 

Andrew Royer et Lana Canen ont écopé de 55 ans de prison le 10 août 2005 pour le meurtre d'Helen Sailor. Mais la quadragénaire n'a jamais cessé de clamer son innocence.

Finalement, après huit années passées derrière les barreaux, Lana Canen obtient la réanalyse de cette empreinte qui l'accusait. C'est seulement en août 2012 que le détective Dennis Chapman, en charge de l'enquête, a admis son erreur : l'empreinte n'était en fait pas celle de Lana Canen. 

2004 : Brandon Mayfield

Le 11 mars 2004, Madrid est le théâtre de l'attentat le plus meurtrier d'Europe depuis 1988. Dix bombes explosent dans plusieurs gares et dans un train, provoquant la mort de plus de 200 personnes. 

Pendant les investigations, les enquêteurs parviennent à isoler une empreinte digitale sur un sac plastique qui contenait les détonateurs. La police espagnole ne parvenant pas à trouver une correspondance, la trace est envoyée à Interpol qui identifie l'empreinte de l'index gauche d'un certain Brandon Mayfield grâce à quinze points de concordance. L'homme de 37 ans, un avocat et un ancien officier de l'armée converti à l'Islam, est arrêté dans l'Oregon par le FBI le 6 mai 2004. 

Il a été relâché deux semaines plus tard, lorsque les enquêteurs espagnols sont finalement parvenus à mettre la main sur le véritable auteur des faits. 

1998, États-unis : RICHARD JACKSON

Le 21 septembre 1997 en Pennsylvanie, des officiers de police retrouvent la dépouille d'Alvin Davis, 38 ans, dans son appartement de l'Upper Darby. L'homme a été poignardé à mort.

Le meurtrier n'a laissé qu'un indice : deux empreintes digitales sanglantes sur les pales du ventilateur. 

Très vite, Richard «Riki» Jackson, le coiffeur et, occasionnellement, l'amant de la victime, se rend au commissariat pour expliquer aux policiers qu'il se trouvait avec Alvin Davis la veille de sa mort, mais qu'il n'était en aucun cas l'auteur de ce crime

Malgré son témoignage, les policiers ont conclu que Richard Jackson était bien celui qui avait laissé ces empreintes et ce dernier a été condamné à la perpétuité pour «meurtre» et «abus sur le cadavre». 

Il a été libéré le 23 décembre 1999, quelques mois après un deuxième procès pendant lequel plusieurs experts ont prouvé que les empreintes retrouvées n'étaient pas les siennes. 

mars 1998, écosse : Shirley McKie

Le 6 janvier 1997, le corps sans vie de Marion Ross est retrouvé dans sa maison de Kilmarnock (sud-ouest de l'Écosse). Tandis que les enquêteurs examinent les empreintes retrouvées à la loupe, ils constatent avec surprise que l'une d'elles appartient à leur collègue, l'officier Shirley McKie. 

Pourtant, la policière alors âgée de 36 ans nie s'être rendue sur la scène de crime. En mars 1998, elle est malgré tout arrêtée pour «parjure» mais reste en liberté provisoire. Des experts ont par la suite prouvé que l'empreinte n'était pas la sienne. 

mai 1997, états-unis : Stephen Cowans

Le 30 mai 1997, l'officier Gallagher de la police de Boston est agressé et blessé par balle par un homme de type afro-américain. Quelques minutes après l'agression, un homme correspondant à ce signalement cambriole un appartement à proximité et se sert un verre d'eau au passage. Les officiers concluent rapidement qur les deux faits ont été commis par la même personne et analysent l'empreinte sur le verre : il correspond à celui de Stephen Cowans. 

L'homme est condamné à trente ans de prison, mais en mai 2003, de nouvelles analyses sont réalisées à partir de l'ADN retrouvé sur le verre et la casquette de l'officier Gallagher. Les deux correspondent, prouvant qu'une seule et même personne est l'auteur de ces deux actes, mais ,e «matchent» pas avec l'ADN du condamné. Stephen Cowans sera libéré après six ans en prison. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités