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Chili : la population rejette massivement la proposition de nouvelle constitution

Des Chiliens célèbrent le rejet de la proposition de nouvelle constitution à l'issue du référendum du 4 septembre. Des Chiliens célèbrent le rejet de la proposition de nouvelle constitution à l'issue du référendum du 4 septembre. [CLAUDIO REYES / AFP]

Au Chili, les citoyens ont massivement rejeté la proposition de nouvelle constitution, qui avait pour but de remplacer celle héritée de la dictature d’Augusto Pinochet.

Ce dimanche, les Chiliens étaient appelés aux urnes pour un référendum obligatoire portant sur la proposition du président Gabriel Boric d’adopter une nouvelle constitution. L’objectif : abandonner celle héritée de l’époque de la dictature d’Augusto Pinochet, entre 1973 et 1990. Cependant, 61,9% des électeurs ont rejeté le nouveau texte.

Ce refus ne fait cependant que suspendre le processus de nouvelle constitution, qui a été entamé après de violents soulèvements populaires en 2019 à Santiago, qui ont éclaté après la hausse du prix du ticket de métro. La population réclamait plus de justice sociale, et fustigeait la constitution héritée de la dictature, qu’elle jugeait responsable des inégalités au sein du pays. 

Si la population s’était montrée majoritairement favorable à la rédaction d’une nouvelle Loi fondamentale, lors d’un référendum en 2020, le texte présenté aux Chiliens cette année, rédigé par 154 membres de l’Assemblée constituante, n’a pas su convaincre. Le projet de nouvelle constitution comporte en effet de profonds changements dans la société, alors que le Chili reste un pays plutôt conservateur.

DE NOMBREUSES MESURES DE JUSTICE SOCIALE

Niveau politique, le projet prévoyait de supprimer le Sénat pour créer une «chambre des régions», et laisser à l’Assemblée nationale la prérogative d’élaborer les lois. Le texte souhaite également faire du Chili une «démocratie paritaire» en octroyant la moitié des postes dans les institutions publiques aux femmes.

L’Assemblée constituante prévoyait des modifications dans le système de santé, pour que les employés ne soient plus les seuls à cotiser pour la sécurité sociale chilienne, mais que les employeurs y participent également, et inscrivait noir sur blanc le droit à la retraite et à un logement décent pour tous.

Les rédacteurs du texte avaient également prévu l’inscription dans la constitution du droit à «l’avortement volontaire», alors que l’ancienne constitution protège «la vie des enfants à naître». La reconnaissance des différents peuples indigènes au Chili et leur autonomie étaient également inscrites dans le nouveau texte.

Victoire des partis conservateurs

Ce nouveau texte a, semble-t-il, un peu trop bousculé le conservatisme du Chili. Le président Gabriel Boric, élu en décembre dernier, a réagi à cette défaite, en déclarant : «Je m'engage à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour construire un nouveau processus constitutionnel».

«Président Boric : cette défaite est aussi la vôtre», a déclaré de son côté Antonio Kast, leader d’extrême droite qui a perdu la dernière élection présidentielle, et fervent admirateur de Pinochet.

Le président du parti ultra-conservateur UDI, Javier Macaya, a également salué «la défaite pour les refondateurs du Chili», mais a toutefois déclaré vouloir poursuivre «le processus constitutionnel».

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