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Régionales : pourquoi décaler le scrutin d’une semaine seulement ?

Jean Castex a annoncé le report des régionales devant l'Assemblée nationale. [STEPHANE DE SAKUTIN / AFP]

Le gouvernement a tranché. Les régionales se dérouleront bien en juin prochain. Mais le scrutin a été finalement décalé d'une semaine.

Pour justifier ce report, Jean Castex a mis en avant plusieurs avantages, à la fois politiques et sanitaires. «Certes, ce n'est qu'une semaine, mais une semaine de campagne supplémentaire, une semaine de vaccination en plus, soit au moins 2 millions de personnes vaccinées, une semaine de préparation en plus, cela compte», avait affirmé le Premier ministre lors du débat sur le maintien des deux scrutins à l'Assemblée nationale, mardi.

Sur le plan de la couverture vaccinale, cette semaine supplémentaire n'est en effet pas anodine. En sept jours, au rythme actuel, plus de 2 millions de doses sont en effet distribuées sur le territoire. Un chiffre qui pourrait même être supérieur si, comme l'espère le gouvernement, les nombre de vaccins disponibles augmente.

Dans cette optique, Jean Castex a d'ailleurs confirmé ce jeudi que 7 millions de doses supplémentaires du vaccin Pfizer allaient arriver en France dans les prochaines semaines, dans le cadre de l'accélération des livraisons à l'Union européennes.

Un report politique ?

D'un point de vue pratique, ce report des régionales permet aussi aux mairies de disposer d'un peu plus de temps pour organiser le scrutin, qui s'annonce complexe quelle que soit la situation sanitaire à ce moment-là. Même si toutes les préconisations du Conseil scientifiques ne seront pas suivies, une organisation particulière devrait toutefois être mise en place, avec par exemple des horaires élargies pour éviter l'afflux dans les bureaux de vote ou encore des créneaux dédiés aux personnes fragiles.

Mais le fait de repousser les élections d'une semaine revêt également un intérêt politique. Dans un premier temps, pour permettre aux candidats de faire campagne plus longtemps et dans de meilleures conditions. Avec l'espoir de mobiliser un peu plus les Français, pour l'instant peu attirés par ce scrutin. Il y a deux semaines, un sondage ViaVoice pour Libération montrait ainsi qu'une seule personne interrogée sur deux était certaine de glisser un bulletin dans l'urne pour les régionales.

Enfin, pour l'exécutif, c'est aussi un moyen contenter tout le monde. «Ce décalage d’une semaine me paraît anecdotique, estime Hervé Le Lu, le maire de Guerlédan (Côtes-d’Armor). Ça me semble être la poire qu’on a coupée en deux pour faire plaisir à ceux qui voulaient maintenir en juin et ceux qui voulait décaler en septembre.» En effet, selon la consultation organisée auprès des maires, 40% estimaient que les conditions n'étaient pas réunies pour un maintien du scrutin les 13 et 20 juin.

Mais cela permet aussi de ne pas froisser des proches du président, comme François Bayrou ou Richard Ferrand, qui s'étaient prononcés pour un report, tout en confortant «en même temps» ceux qui, eux, avaient opté pour le maintien.

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