En direct
A suivre

Coronavirus : le «mélange vaccinal» testé au Royaume-Uni

La combinaison de vaccins différents pourrait améliorer la réponse immunitaire selon certains spécialistes. La combinaison de vaccins différents pourrait améliorer la réponse immunitaire selon certains spécialistes. [Oli SCARFF / AFP]

Recevoir une dose du vaccin de Pfizer, puis le vaccin d'AstraZeneca en seconde injection, ou inversement ? C'est une idée explorée par le gouvernement britannique, qui finance une étude pour tester l'efficacité du «mélange vaccinal» contre le coronavirus.

Le recrutement de 820 volontaires vient de démarrer, pour des essais cliniques qui devraient débuter mi-février. Les chercheurs britanniques appellent en priorité les plus de 50 ans n'ayant pas encore été vaccinés à y prendre part, car ce sont les plus à risque face au Covid-19.

L'étude, menée par le Consortium national d'évaluation du calendrier de vaccination et par des scientifiques de l'université d'Oxford, est la première du genre dans le monde. Elle va tester quatre combinaisons différentes : les patients recevront le vaccin d'AstraZeneca/Oxford suivi du vaccin de Pfizer/BioNTech, ou vice versa, à quatre ou douze semaines d'intervalle. Les résultats seront ensuite comparés aux volontaires ayant reçu deux injections du même vaccin, une méthode à l'oeuvre aujourd'hui partout dans le monde. D'autres vaccins pourraient par la suite être intégrés à l'expérience.

Le but d'une telle expérience, soutenue par le gouvernement britannique à hauteur de 7 millions de livres (8 millions d'euros), est d'observer l'ampleur de la réponse immunitaire provoquée par le mélange vaccinal. Selon le Pr Jonathan Van-Tam, médecin-chef adjoint de l'exécutif britannique et responsable de l'étude, cité dans un communiqué du gouvernement, «il est possible qu'en combinant des vaccins, la réponse immunitaire puisse être améliorée, donnant des niveaux d'anticorps plus élevés qui durent plus longtemps».

Une technique déjà connue

Ce pourrait être ainsi une nouvelle arme contre les variants du coronavirus, qui suscitent l'inquiétude en raison de leur plus grande contagiosité et de leur potentielle résistance accrue aux vaccins - en particulier la souche sud-africaine. Par ailleurs, face aux problèmes de production rencontrés par certains laboratoires, un tel procédé pourrait rendre la campagne de vaccination «plus flexible», note Jonathan Van-Tam.

Cette technique n'est pas nouvelle, car elle est déjà utilisée pour certains vaccins, par exemple contre l'hépatite B, la polio, la rougeole, les oreillons et la rubéole, a souligné le ministre britannique chargé de la vaccination, Nadhim Zahawi, sur la BBC. Elle a également montré des bénéfices en termes de protection contre Ebola, contre lequel elle est employée dans certains programmes de vaccination.

L'étude est prévue pour durer 13 mois, mais les premiers résultats sont attendus pour l'été prochain. S'ils sont prometteurs, l'approche vaccinale britannique pourrait s'en trouver modifée. «Mais seulement s'il est prouvé que c'est sûr et si c'est recommandé par le Comité mixte sur la vaccination et l'immunisation (JCVI)», a précisé le gouvernement dans un communiqué.

A voir aussi

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités