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Présidentielle américaine : Donald Trump a-t-il tenu ses promesses durant son mandat ?

Donald Trump avait lancé beaucoup de promesses en 2016. 4 ans plus tard, toutes n'ont pas été tenues Donald Trump avait lancé beaucoup de promesses en 2016. Quatre ans plus tard, toutes n'ont pas été tenues. [Don EMMERT / AFP]

Un bilan à défendre. Cette nuit, Donald Trump va affronter Joe Biden dans le premier débat présidentiel avant le scrutin du 3 novembre. Quatre ans après son élection, le pensionnaire de la Maison Blanche va subir les attaques de son rival. Aura-t-il les faits de son côté pour l'aider à riposter ?

Economie : le coronavirus a ruiné les avancées

À l'été 2019, lorsque Donald Trump a officialisé sa candidature à sa réélection, l'économie était son plus bel argument. Pendant le mandat de l'ancien homme d'affaires, le taux de chômage était descendu à un 3,5% historique, et la croissance dépassait les 2%. Ses détracteurs assurent que cela n'est pas uniquement de son fait, mais surtout le fruit de la politique engagée par Barack Obama après la crise de 2008. Toujours est-il que les chiffres étaient très bons, et que Donald Trump n'hésitait pas à s'en vanter, assurant que l'économie américaine était «la plus florissante du monde». 

Seulement, le coronavirus est passé par là, et les Américains ont été frappés de plein fouet par la crise économique qui a découlé de la pandémie mondiale. Si le chômage était en baisse à la fin du mois d'août, il frôlait toujours les 10%. Les séquelles de la crise pourraient mettre plusieurs années à se résorber, et cela ne joue pas en faveur de Donald Trump. De plus Joe Biden fait campagne en expliquant qu'il était vice-président pendant la crise de 2008, et qu'il connaît donc la recette pour remettre une économie sur pied. 

Ecologie : arrière toute 

Donald Trump n'a jamais cru au réchauffement climatique. Il a d'ailleurs qualifié le phénomène de «canular» à plusieurs reprises, allant jusqu'à déclarer que le tout n'était qu'une création de la Chine pour abimer l'économie américaine. Dans ce contexte, il n'a pas hésité à promettre un retour du charbon, la sortie de l'Accord de Paris sur le climat ou encore la suppression de l'Agence de protection de l'environnement (EPA). En ce qui concerne le charbon, Donald Trump a manqué à sa promesse, ne réussissant pas à ressusciter une filière mourante. D'ailleurs, les Etats-Unis devraient produire plus d'électricité tirée d'énergies renouvelables que de charbon en 2020, une première en plus de 130 ans

En revanche, le président américain a bel et bien acté la sortie du pays des Accords de Paris. Ce départ sera actif le 4 novembre prochain, au lendemain du scrutin présidentiel. L'EPA, elle, existe toujours, mais a suspendu un grand nombre de lois environnementales, notamment pendant la crise du coronavirus pour faciliter la reprise économique. 

Le mur à la frontière mexicaine : un échec

Le mur était la promesse la plus importante de Donald Trump pendant la campagne de 2016. Par extension, l'échec de celui-ci est un véritable handicap pour le président sortant. En effet, le Mexique n'a jamais accepté de financer la séparation physique, comme le promettait Donald Trump. De plus, ce dernier a été contraint d'utiliser le budget d'urgence fédéral pour le financer en partie, après un bras de fer de plusieurs mois avec le Congrès. 

À quelques semaines du scrutin, ce mur n'a été érigé que très partiellement, et pour un coût financier particulièrement important. En tout, la livraison du mur pourrait dépasser les 10 milliards d'euros. Sur les 3.000 kilomètres de barrières qui étaient prévus, on ne compte aujourd'hui que quelques centaines de kilomètres effectivement mis en place. 

Obamacare : toujours en place 

Elle est la loi la plus emblématique de Barack Obama. L'Affordable Care Act, plus connu sous le nom d'Obamacare, était la loi d'assurance maladie votée en 2010. Donald Trump n'a jamais caché vouloir s'en débarrasser, au point d'en faire une promesse de campagne. Si une partie du texte a été endommagée, il est toujours actif pour le moment. 

Face à plusieurs recours de tribunaux, et une demande formulée par les démocrates, la Cour suprême va réexaminer Obamacare en octobre, après l'avoir validée en 2012 et 2015. Si elle est jugée anticonstitutionnelle, elle sera supprimée. La réponse de la Cour ne sera cependant pas rendue publique avant l'élection présidentielle. À l'heure actuelle, Donald Trump ne peut donc pas expliquer qu'il a tenu sa promesse de supprimer le texte. 

Moyen-Orient : une paix à sens unique

Dès 2015, Donald Trump assurait qu'il allait présenter un plan qui mettrait les Israéliens et les Palestiniens d'accord pour une paix au Moyen-Orient. Il faudra attendre 2020 pour connaître les détails de ce plan, façonné en grande partie par son gendre et haut conseiller Jared Kushner. Seulement, si le «deal» proposé par les Etats-Unis a été très apprécié par Israël, la réaction n'a pas été la même du côté de l'Autorité palestinienne et de ses alliés comme la Jordanie. 

En déplaçant l'ambassade américaine à Jérusalem et en reconnaissant la souveraineté des Israéliens dans le Golan, Donald Trump a en effet donné le sentiment de préférer un camp à l'autre. Les annexions en Cisjordanie prévues par le plan ont cependant été suspendues dans le cadre de la normalisation des relations entre les Emirats et Israël, dans laquelle Washington a joué un rôle, mais cela n'a pas suffi à calmer les tensions autour de l'accord proposé. «C'est quelque chose que je ne pense pas, honnêtement, aussi difficile que ce que les gens pensent depuis des années», déclarait Donald Trump à propos de la paix au Moyen-Orient en 2017. Reste à savoir s'il pense toujours la même chose aujourd'hui. 

America first : des bras de fer sans vrais vainqueurs 

Corée du Nord, Chine, Iran, Europe... La géopolitique de Donald Trump s'est mise en place à coup d'affrontements, de menaces et de guerres commerciales successives. Une manière abrupte de gérer les relations internationales qu'il revendique et qu'il calque sur sa manière de conduire son empire en tant qu'homme d'affaires. Le but : «rendre à l'Amérique sa grandeur» en faisant des choix uniquement basés sur les intérêts du pays. 

En lançant des affrontements avec la Chine ou en menaçant l'Europe, Donald Trump tentait avant tout de renégocier des traités et des accords commerciaux qu'il jugeait défavorables aux Etats-Unis. Il a par exemple réussi à renégocier le traité de libre-échange nord-américain (Aléna) en 2018 avec le Mexique et le Canada. Il a également obtenu la signature d'un premier accord avec la Chine après plusieurs mois de guerre commerciale. Tout le monde ne s'accorde pas nécessairement sur les bénéfices pour les Etats-Unis, mais il reste donc probable de voir Donald Trump mettre en avant son bilan géopolitique. 

Nucléaire iranien : une promesse largement tenue

«Le pire accord que j'ai jamais vu être négocié». En septembre 2016, voilà comment Donald Trump parlait de l'accord sur le nucléaire iranien signé en 2015 par l'Iran, les Etats-Unis, l'Allemagne, la France, la Russie et le Royaume-Uni. Le 8 mai 2018, il a donc annoncé que son pays se retirait du traité, et qu'il réinstaurait des sanctions contre le régime des mollahs. Malgré les tentatives de médiation européennes, ces sanctions n'ont pas été levées, créant une crise économique sans précédent en Iran. 

Le 3 janvier 2020, les espoirs de négociations entre les deux pays ont volé en éclats avec la mort du général Qassem Soleimani dans un raid américain en Irak. Le décès de cette personnalité très importante du régime iranien a engendré une réponse avec un bombardement contre une base des Etats-Unis en Irak. Si elle n'a fait que des dégâts matériels côté américain, une erreur a entraîné l'explosion d'un avion civil d'une compagnie ukrainienne, faisant 176 morts. Depuis, aucun rapprochement n'a été fait entre Washington et Téhéran. Sur ce point, Donald Trump a donc respecté sa promesse, au grand dam de ses alliés européens. 

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